humain, transhumain, posthumain

Les progrès des techniques et des sciences se sont considérablement accélérés depuis quelques dizaines d’années. Ils ont déjà transformé la nature (que certains voudraient immuable) de l’homme et la transformeront sans aucun doute encore. Beaucoup le déplorent et, anticipant des mutations cauchemardesques et apocalyptiques, conjurent (en pure perte) les scientifiques de cesser d’expérimenter, voire de réfléchir.

D’autres, très minoritaires (surtout en France), souhaitent que les progrès soient accélérés et accompagnés d’une véritable réflexion philosophique. Ils appellent de leurs vœux une mutation profonde de l’humanité, l’avènement d’une posthumanité qui, convenons-en, n’aurait aucun mal à être meilleure que l’humanité actuelle.

Dans Les utopies posthumaines (Omniscience, 2005), Rémi Sussan brosse un tableau chronologique à la fois très fouillé et très clair, critique et bienveillant, des rêves d’avenirs optimistes qu’ont pu faire les hommes, des années 30 à notre début de troisième millénaire, à propos des mutations à venir.

Cet essai très stimulant montre bien notamment comment la réflexion philosophique sur le devenir de l’humain s’est très souvent réfugiée dans les livres de science-fiction, genre malheureusement méprisé par trop d’intellectuels.

Concernant le livre de Rémi Sussan, on peut consulter :
– son blog, Le temps du posthumain,
– son Manuel de survie à l’usage de l’étudiant des religions du futur (dans La Spirale)

ainsi que trois interviews :
– par Laurent Courau pour La Spirale,
– par Eric Holstein pour ActuSF
– et par Max pour Le Cafard cosmique