lignes de fuite - science-fiction2010-07-07T11:17:45+02:00Christine Geninurn:md5:1348Dotclearau bord du fleuve de l’éternitéurn:md5:8bb262f9579c68f7485ac373b4db9b582009-02-28T01:25:00+01:00cgatscience-fiction <p><img src="http://blog.lignesdefuite.fr/public/images_fev09/.ph_j_farmer_m.jpg" alt="ph_j_farmer.jpg" title="ph_j_farmer.jpg, fév 2009" /></p>
<p><a href="http://fr.wikipedia.org/wiki/Philip_Jos%C3%A9_Farmer">Philip José
Farmer</a> (26 janvier 1918 - 25 février 2009) est mort hier : on ignore
s’il s’est réveillé au bord du <a href="http://fr.wikipedia.org/wiki/Le_Monde_du_fleuve">Fleuve de l’Éternité</a>.</p>
<p>::: <a href="http://www.actualitte.com/actualite/8341-Philip-Jose-Farmer-mort-fleuve.htm">ActuaLitté</a><br />
::: <a href="http://blog.lefigaro.fr/hightech/2009/02/rip-philip-jose-farmer-1918-20.html">Suivez
le geek</a><br />
::: <a href="http://www.guardian.co.uk/books/booksblog/2009/feb/27/philip-jose-farmer-rebel">
The Guardian</a></p>
<p>::: Gérard Klein, « <a href="http://www.quarante-deux.org/archives/klein/divers/farmer.html">Philip José
Farmer ou Comment devenir un petit dieu</a> » (<em>Fiction</em>, 174-175,
mai-juin 1968. Repris dans <em>Quarante-deux</em>)</p>
<p>::: <a href="http://www.pjfarmer.com/">le site officiel</a></p>avec du vocabulaire imbitableurn:md5:9e47c598c98aa369190d2927c7dfcad52009-02-16T02:23:00+01:00cgatscience-fiction <p><img src="http://blog.lignesdefuite.fr/public/images_fev09/dufour_gou_immortalite.jpg" alt="dufour_gou_immortalite.jpg" title="dufour_gou_immortalite.jpg, fév 2009" /></p>
<blockquote>
<p>« J’ai écrit ce roman pour plaire aux hommes, pour qu’ils me prennent
au sérieux. J’ai donc créé une histoire politique et scientifique, avec du
vocabulaire imbitable sur des sujets incompréhensibles, un peu de sexe mais
glauque et une fin morale. J’ai tout dosé pour que cela soit bien marqué SF. À
partir de là, j’ai pu faire ce que je voulais. »</p>
</blockquote>
<p>affirme avec humour Catherine Dufour, à propos de son excellent <em>Goût de
l’immortalité</em> (Mnémos, 2005), qui lui a valu plusieurs prix dont le Grand
prix de l'imaginaire en 2007, dans un article de Marie Kock, « SF &
Fantasy. Une affaire de femmes » (<a href="http://www.livreshebdo.com/">Livres Hebdo</a>, 763, 6 février 2009).</p>
<blockquote>
<p>::: la <a href="http://www.noosfere.com/heberg/dufour/">page noosfere de
Catherine Dufour</a><br />
::: la <a href="http://www.cafardcosmique.com/Dufour-Catherine">page que lui
consacre le Cafard cosmique</a><br />
::: avec <a href="http://www.cafardcosmique.com/Catherine-Dufour-On-Air">un
intéressant entretien</a><br />
::: elle a publié récemment un recueil de nouvelles :<br />
<a href="http://www.belial.fr/spip.php?article139">L’Accroissement mathématique
du plaisir</a> (Bélial, 2008)</p>
</blockquote>le cyberpunk est devenu rétrourn:md5:45afa5c2573b1fe4897f0b7b0572809b2008-05-11T01:02:00+02:00cgatscience-fiction <p><img src="http://blog.lignesdefuite.fr/public/images_mai08/gibson_sl.jpg" alt="gibson_sl.jpg" style="display:block; margin:0 auto;" /><br />
<br />
Pour en finir (temporairement) avec William Gibson, la sortie de <em>Code
source</em> a aussi été l’occasion d’une série d’entretiens dans lesquels
William Gibson évoque de manière assez iconoclaste la façon dont il envisage
aujourd’hui la « science-fiction » et le mouvement « <a href="http://fr.wikipedia.org/wiki/Cyberpunk" hreflang="fr">cyberpunk</a> »
dont il fut jadis la tête de file.</p>
<p>dans <a href="http://www.liberation.fr/culture/livre/316618.FR.php" hreflang="fr">« Mon challenge naturaliste », un entretien avec Frédérique
Roussel</a> (<em>Libération</em>, 20 mars 2008) accompagné d'un <a href="http://www.ecrans.fr/Itw-Gibson,3743.html" hreflang="fr">entretien vidéo</a>
:<br /></p>
<blockquote>
<p>Dans un monde technologique totalement ubiquitaire, que signifie
cyberpunk ? Que signifie cyber ? Au XIXe siècle, quand l’électricité
venait de faire son apparition, tout était électro, électro-ci, électro-là.
C’était comme un préfixe à la mode. Cyberpunk, ou plutôt cyber, était dans le
vent à la fin du XXe siècle. Mais on n’achète pas aujourd’hui un
cyberordinateur ou un cyberiPhone. Le cyberpunk fait simplement partie du
passé. Il est devenu rétro.</p>
</blockquote>
<p>dans un dossier de <a href="http://www.chronicart.com/" hreflang="fr">Chronic’Art</a>, 43, mars 2008 (qui n’est pas en ligne,
malheureusement) :</p>
<blockquote>
<p>La science-fiction correspond certes à ma culture littéraire initiale. Mais
m’en tenir à cela équivaudrait à rester cloîtré toute ma vie dans un petit bled
paumé des États-Unis ; je ne peux plus me contenter de vivre dans cette
ville… (…)<br />
Quoi qu’il en soit, je ne m’intéresse pas du tout à ces classifications
marketing qui ne servent qu’à rassurer le lecteur en lui faisant la promesse de
s’y retrouver dans un genre qui lui est a priori familier. D’ailleurs si
<em>Code source</em> était facilement classable, je serai un peu triste.</p>
</blockquote>
<p>dans un <a href="http://www.actusf.com/spip/article-5709.html" hreflang="fr">long entretien pour Actu SF</a> accompagné d'<a href="http://www.actusf.com/spip/article-5623.html" hreflang="fr">un article d'Eric
Holstein</a> :</p>
<blockquote>
<p>C’est assez facile, dans la mesure où le tour a déjà été effectué, et qui
plus est sur nous tous. Si le livre à quelque chose à dire à propos du
cyberspace, c’est bien que le cyberspace a colonisé notre quotidien et qu’il
continue de le coloniser. Ce n’est plus « l’autre endroit ». Quand j’ai
commencé d’écrire, le cyberspace était « l’autre endroit ». Mais
aujourd’hui, nous sommes, en quelque sorte, plongés dans le cyberspace, et
« l’autre endroit » c’est l’absence de connectivité. C’est là où il
n’y a pas de réseau WiFi ou là où les mobiles ne passent pas. (…)<br />
La science fiction des années 40 est assemblée avec des morceaux des années 40.
Ça nous saute immédiatement aux yeux. Et la première chose que se dirait un
gamin de douze ans qui lirait <em>Neuromancien</em> aujourd’hui, c’est
« Whaaa... c’est un monde sans téléphones mobiles ! Il a dû se passer
quelque chose ! ». C’est quelque chose que j’ai toujours su, et je pense
que ça s’est fait jour progressivement tout au long de mon travail, jusqu’à
devenir de plus en évident. Je pense que je n’ai toujours dit qu’une seule
chose : « C’est votre futur ; mais votre futur c’est
maintenant ! » (…)<br />
Aux États-Unis dans les années 60, les gens qui voulait rendre la science
fiction un peu plus digne, l’appelaient « la fiction spéculative ». Je
souviens m’être dit à l’époque, que toute fiction est nécessairement
spéculative. Et peut-être que toute vision est visionnaire. Ça dépend surtout
de qui à la vision. (…)<br />
Mais depuis, qu’est ce qu’il s’est passé en Amérique du Nord ? Toute la
vieille garde académique a disparu, et a été remplacée par une tendance
post-moderne qui intègre parfaitement l’idée de genre, et s’amuse à brouiller
les cartes. Nous ne sommes plus dans la vieille posture : « C’est de
la littérature, ou ce n’est rien ! ». Alors c’est quelque chose que je
ressens encore ici, mais bien moins qu’il y a vingt ans. C’est aussi quelque
chose que j’ai ressenti en Allemagne, mais bien moins qu’il y a vingt ans. Je
crois que c’est une tendance très européenne que de se boucher le nez sur toute
une partie de la science fiction, sur laquelle, par ailleurs, je me bouche
moi-même souvent le nez (rires). (…)<br />
le corps central de la science fiction reste aujourd’hui, du moins à mon sens,
déconnecté de l’expérience du réel. la science fiction que j’aurais envie de
lire, et que je suis presque incapable de trouver, est une science fiction qui
n’aurait pas pu être écrite il y a dix ans. Ça serait la forme la plus viable
de science fiction, et surtout la science fiction dont nous avons besoin
aujourd’hui. Or la majorité de la science fiction qu’on lit maintenant aurait
aussi bien pu être écrite il y a vingt ans. Ou trente. Ou même quarante. Et
pratiquement toute la fantasy qu’on trouve maintenant aurait pu avoir été
écrite dans les années cinquante.</p>
</blockquote>
<p>voir aussi :<br />
- la <a href="http://www.youtube.com/watch?v=9QeuEo-F3JI" hreflang="fr">présentation « live » de Second Life</a><br />
- un <a href="http://www.dailymotion.com/fatcat_films/video/x4r2k5_amusement-interview-avec-william-gi_news" hreflang="fr">autre entretien vidéo</a> (en anglais)<br /></p>les arcs-en-ciel ont une finurn:md5:29bbca6ca4184a685a2578c49a55e4672007-07-16T00:40:00+02:00cgatscience-fiction <p><img src="http://blog.lignesdefuite.fr/public/images%20juillet07/rainbows_end.jpg" alt="rainbows_end.jpg" style="float:left; margin: 0 1em 1em 0;" /></p>
<p><br />
<br /></p>
<blockquote>
<p>Robert franchit la porte entrouverte et jeta un coup d'œil autour de lui. Ce
n'était pas le cinquième étage de la Bibliothèque Geisel sur la planète Terre.
Il y avait bien des livres, mais c'étaient des objets démesurés, posés sur des
étagères en bois qui semblaient s'élever à l'infini. Robert pencha la tête en
arrière pour regarder. Les lumières violettes montaient le long des étagères et
nimbaient leurs montants tordus. Cela ressemblait un peu à ces forêts fractales
qu'on voit dans les vieux dessins. À la limite de sa vision, il y avait encore
d'autres livres que la distance faisait apparaître minuscules. (...)<br />
Robert posa une main sur une étagère pour se soutenir. Le bois semblait réel,
épais, solide. Il baissa les yeux et examina l'allée devant lui. Le passage
entre les étagères serpentait - et il ne se terminait pas au mur extérieur qui
devait se trouver là-bas, à une dizaine de mètres seulement. Au lieu des baies
vitrées normales, il y avait des marches en bois usées. C'était le genre de
menuiserie bricolée qu'il avait tant aimée dans les vieilles librairies de
bouquins d'occasion. Au-delà des marches, les étagères elles-mêmes semblaient
inclinées, comme si la pesanteur pointait dans une autre direction. (...)<br />
Ils parcoururent lentement l'allée étroite. Il y avait des petites allées
latérales qui menaient non seulement de chaque côté, mais également vers le
haut et le bas. On y entendait parfois comme des sifflements de serpents. Dans
d'autres allées, Robert vit des « Chevaliers Gardiens » penchés sur
des tables couvertes de livres et de parchemins ; leurs visages étaient
éclairés par une lumière provenant des pages des livres ouverts. Des manuscrits
réellement enluminés... Robert s'arrêta pour en examiner un de plus près. Les
mots étaient en anglais, imprimés en caractères gothiques biscornus. C'était
apparemment un ouvrage sur l'économie. Un des lecteurs, une jeune femme avec
des sourcils broussailleux, jeta un bref coup d'œil aux visiteurs et agita la
main en l'air. En haut des étagères, on entendit un bruit sourd, et une dalle
de cuir et de parchemin de un mètre de large tomba sur eux en tournoyant.
Robert sauta en arrière et faillit marcher sur le pied de Tommie. Mais le livre
s'arrêta et se mit à flotter juste à portée de main de l'étudiante. Les pages
s'ouvrirent d'elles-mêmes.<br />
Ah. Robert se retira prudemment de l'alcôve.<br />
- J'ai compris. Ce sont les numérisations de ce qui a été détruit jusqu'à
présent.<br />
- La première passe de numérisation, confirma Blount. Avec ça, ces salopards
d'administrateurs modernes ont eu plus d'articles élogieux dans la presse
qu'avec tout le reste de leur propagande. Tout le monde trouve que c'est
tellement astucieux et mignon. Et la semaine prochaine, ils vont déchiqueter le
sixième étage.<br />
(…) Il y avait des livres devant et derrière eux, et aussi sur les côtés,
cachés dans des allées. Des livres au-dessus d'eux, comme des cheminées
disparaissant dans la lumière violette. Robert en voyait même au-dessous, là où
des échelles branlantes semblaient s'enfoncer dans les profondeurs. En
regardant les livres tout en détournant légèrement les yeux, les caractères sur
les dos et les couvertures semblaient dégager de la lumière noire, un violet
presque trop foncé pour qu'on puisse le voir, mais très net, avec les codes de
la Bibliothèque du Congrès qui ressortaient comme des runes mystérieuses. Les
livres étaient les fantômes - ou peut-être les avatars - de tout ce qui avait
été détruit.<br />
Ils émettaient des bruits, des grognements, des sifflements et des
chuchotements. Des conspirateurs. Au fond des allées, certains livres étaient
enchaînés.<br />
- Il faut faire attention à <em>Das Kapital</em>, dit Rivera.<br />
Robert vit un des tomes - <em>pour une fois, le terme est parfaitement
approprié !</em> - qui tirait sur ses chaînes, et les maillons cliquetaient
bruyamment contre les anneaux massifs scellés dans le mur.<br />
- Ouais, le Savoir Dangereux brûle du désir d'être libre.<br />
Certains livres devaient être de véritables accessoires en tâtouche. Dans une
allée, des étudiants finissaient d'empiler des volumes. Ils reculèrent et les
textes commencèrent à se frotter les uns contre les autres dans une orgie de
pages ouvertes.<br />
- C'est ainsi qu'on procède à une synthèse bibliographique ?<br />
Rivera suivit la direction de son regard.<br />
- Heu, oui. Comme l'a dit le doyen Blount, ça a commencé par cette mascarade,
qui visait à gagner la faveur du public pour le projet de déchiquetage. Nous
présentons les livres sous forme de créatures presque vivantes, qui sont au
service de leurs lecteurs tout en les ensorcelant. Terry Pratchett, et Jerzy
Hacek après lui, ont joué de ce thème pendant des années. Mais nous n'avions
pas bien mesuré son pouvoir. Quelques-uns des meilleurs cercles de croyance en
Hacek nous aident dans l'opération. Chaque action sur la base de données a une
représentation physique ici, exactement comme dans les histoires des
Bibliothécaires Militants de Hacek. La plupart de nos utilisateurs considèrent
que c'est beaucoup mieux que les logiciels d'accès standard.<br />
Winnie se retourna vers eux. Il était suffisamment loin devant pour paraître
rapetissé, comme s'ils l'observaient de très loin à travers un télescope. Il
fit un geste de dégoût.<br />
- C'est cela la trahison, Carlos. Vous autres bibliothécaires n'approuvez pas
le déchiquetage, mais regardez ce que vous avez fait. Ces gamins vont perdre
tout respect pour l'enregistrement permanent de l'héritage humain.<br />
Tommie Parker était derrière Robert. Il marmonna d'un air réjoui :<br />
- Winnie, les gamins ont déjà perdu tout respect. Rivera baissa les yeux.<br />
- Je suis désolé, doyen Blount. C'est le déchiquetage qui est criminel, pas la
numérisation. Pour la première fois de leur vie, nos étudiants ont un accès
moderne aux connaissances du pré-millénaire. (Il montra les étudiants au fond
de l'allée.) Et pas seulement ici. On peut accéder à la bibliothèque à partir
du réseau, sauf qu'on n'a pas les gadgets en tâtouche. Huertas a accordé un
accès limité gratuit, même pendant sa période de monopole. Ce n'est que la
première passe de numérisation, et il n'y a que HB à HX, mais nous avons eu
plus d'accès à nos archives pré-millénaires en une semaine qu'au cours des
quatre dernières années. Et une grande partie de cette nouvelle activité
provient de la faculté !<br />
- Bande de salopards hypocrites, dit Winnie.<br />
Robert observa les étudiants dans leur alcôve. Les ébats amoureux des livres
étaient terminés, mais ils flottaient maintenant au-dessus des étudiants et les
pages s'adressaient aux volumes non encore exploités en chantant d'une toute
petite voix. <em>Une métaphore incarnée</em>.</p>
<p>Vernor Vinge, <a href="http://www.laffont.fr/livre.asp?code=978-2-221-10846-8" hreflang="fr">Rainbows
End</a> (2006, traduction française Robert Laffont, 2007, p. 211-215)</p>
</blockquote>
<p><em>Rainbows End</em> (publié dans l'une des collections de
« vraie » science-fiction les plus réputées, « Ailleurs &
Demain », dirigée depuis 1969 par <a href="http://www.quarante-deux.org/archives/klein.html" hreflang="fr">Gérard
Klein</a>) se déroule en 2025 sur le campus de l’université de San Diego.
L’informatique, omniprésente, a envahi la vie quotidienne : des vêtinfs en
textiles nanotechnologiques remplacent les ordinateurs personnels, des
lentilles de contact digitales reçoivent et projettent des mms ; chacun a
accès à toutes les informations du monde, peut visualiser les endroits les plus
éloignés, s’y transporter sous forme d’avatars plus ou moins élaborés, entrer
en contact à tout moment avec qui il le souhaite, etc. ; le projet
« bibliotome » prévoit la numérisation globale des connaissances
humaines, qui passe par la destruction complète et définitive de tous les
documents physiques et la constitution d'une base de données orientée
objet ; après le déchiquetage de tous les livres qu’elles contiennent, les
Bibliothèques sont relookées virtuellement de fort séduisante façon et peuplées
d’avatars ludiques des livres détruits.</p>
<p>Moins réussi à mon sens que <a href="http://www.editions-l-atalante.com/pages/auteurs/dentelle/vinge.htm" hreflang="fr">La Captive du temps perdu</a> (1986) ou <a href="http://www.laffont.fr/livre.asp?code=2-221-07676-1" hreflang="fr">Un feu sur
l’abîme</a> (1992, Prix Hugo), car son côté thriller est assez raté (comme
l’écrit fort bien cette <a href="http://www.cafardcosmique.com/Rainbows-End-de-Vernor-VINGE" hreflang="fr">critique du Cafard cosmique</a>), ce roman présente néanmoins de manière
très stimulante (car incarnée) les questions que posera une société du tout
numérique (avec ses virus, ses armes de destructions massives, ses loisirs et
ses intelligences artificielles - le Lapin façon Alice!), une société qui
inquiète mais qui fait aussi très envie (et tel est bien le problème) :
<em>Rainbows End</em> est d’ailleurs malicieusement dédicacé à Wikipedia et
Google !</p>
<p><a href="http://www.cafardcosmique.com/VINGE-Vernor" hreflang="fr">Vernor
Vinge</a> est né le 10 février 1944 aux Etats-Unis.<br />
Professeur d’informatique et de mathématique à l'Université de San Diego, il
est aussi célèbre pour son essai de 1993 sur la <a href="http://mindstalk.net/vinge/vinge-sing.html" hreflang="fr">singularité
technologique</a>.</p>le rien n'est jamais vraiment rienurn:md5:734b5ba5be0732a74f6b44261c747a3e2007-05-05T01:36:00+02:00cgatscience-fiction <p><img src="http://blog.lignesdefuite.fr/public/images%20mai07/.duchamp_bicycle_m.jpg" alt="duchamp_bicycle.jpg" style="float:left; margin: 0 1em 1em 0;" /></p>
<p>Quant à Ariel Kyrou il conclut ainsi son essai :</p>
<p>L'essence profonde de l'être humain se cache peut-être dans un ustensile de
cuisine fait main. Ou dans un bijou lamentable, primaire, masse de métal fondu
aux formes aléatoires. C'est l'une des clefs du <a href="http://www.philipkdick.com/works_novels_mancastle.html" hreflang="fr">Maître
du Haut-Château</a>. Dans un monde entièrement faux, gouverné par l'illusoire,
l'ego nazi ou, ce qui est presque équivalent, le nihilisme de notre temps et
son règne du tout calculable, le salut est dans le rien. Mais un rien qu'un
vidéaste, qu'un musicien, qu'un créateur du virtuel, qu'un activiste ou qu'un
artisan peut approcher et dépasser par hasard, parfois sans même s'en rendre
compte. Car pour un tel artiste, le rien n'est jamais vraiment <em>rien</em>.
Il traduit la nécessité d'un nettoyage radical, d'une création débarrassée des
normes de l'art et de son marché, lavée des préceptes fallacieux des industries
de la musique, épurée des inepties de la littérature instituée ou des grands
studios de cinéma. <a href="http://0100101110101101.org/" hreflang="fr">L'œuvre
détournée par le rien</a> crie un « non » sans concession aux oukases
de la convention pour terminer sur un « oui » sans ambiguïté à
l'humain retrouvé. Elle est de l'ordre d'une épreuve de vérité. Mais sans
préméditation. C'est une implosion métaphysique au cœur du quotidien le plus
banal. L'œuvre ainsi dynamitée de l'intérieur frôle le néant pour mieux
échapper à l'appétit féroce du Léviathan, dont l'ambition est de <em>tout</em>
assimiler. Elle se brise en un milliard de morceaux puis se recompose,
méconnaissable par la Machine, à jamais incalculée et incalculable. Cette
implosion se réalise dans un trou noir, ouvert sur l'infini. Ce passage par le
néant si plein de hasard et d'imprévisibilité est la seule façon d'effleurer
l'absolu sans se tromper sur son identité. Sans se faire arnaquer par les
grands prêtres de toutes obédiences, ces truands qui nous présentent leur dogme
comme la voix de Dieu. Et qui ont pris la place du poète, cet homme troué. Au
Panthéon de cette religion ou au royaume de l'information, je préfère l'esprit
Dada de Kurt Schwitters et Marcel Duchamp, ou le surréalisme primaire de Max
Ernst et de Benjamin Péret. À leur divinité ou à son soi-disant contraire
marchand, je préfère cette céramique imprégnée du néant créateur, broche sans
qualité que tient entre ses mains le jeune cadre japonais imbibé de philosophie
taoïste du roman de Philip K. Dick : « (...) <em>On prend conscience
du</em> <strong>wu</strong> <em>dans les objets de rebuts tels qu'un vieux
bâton, une boîte de bière rouillées abandonnée au bord d'une route. Cependant,
dans ces cas-là, le</em> <strong>wu</strong> <em>se trouve à l'intérieur de
l'observateur.</em> » C'est-à-dire en vous et moi. En nos fictions et
légendes à inventer et à réinventer.</p>
<p>Ariel Kyrou, <em>Paranofictions. Traité de savoir vivre pour une époque de
science-fiction</em> (Climats, 2007, p. 247-249)</p>notre devenir machineurn:md5:e7a3bc9dd3a13cf37b033243841e7aab2007-05-01T00:05:00+02:00cgatscience-fiction <p><img src="http://blog.lignesdefuite.fr/public/images%20avril07/dick_scmvd.jpg" alt="dick_scmvd.jpg" style="float:left; margin: 0 1em 1em 0;" /></p>
<p>Le pire et le plus répandu des malades mentaux de notre présent est
peut-être cet individu que le psychiatre du travail Christophe Dejours appelle
le « <em>normopathe</em> ». Soit le jeune cadre obéissant,
« <em>universel, terne et modèle</em> » que le juge Burgaud incarne
selon le journaliste Emmanuel Poncet. Ce même Burgaud, triste et insipide comme
une chaussette neuve, qui se lamente, à propos de l'affaire d'Outreau dont il
était le juge : « <em>Je suis mis en position d'accusé alors que
j’estime avoir rempli ma mission honnêtement, loyalement et conformément à la
loi.</em> » Oui, cher frère normopathe, tu as rempli ta mission. Je
comprends ton point de vue. Car tu as été biberonné à la culture de la
performance. Tu t'es contenté d'appliquer ton savoir de veau galonné,
gestionnaire et bien-pensant. Trop confiant peut-être en tes capacités de bon
élève, tu as juste été lâché très tôt dans l'arène par tes pairs et supérieurs.
Oh ! je te l'accorde, cher rigoureux soldat de la société, tu es tout sauf
un nazi. Ton humanité, faible et hésitante, pathétique même, a percé la vitre
des écrans lorsque les ânes de l'Assemblée t'ont vigoureusement interrogé. Sauf
que Poncet n'a pas tort d'affirmer avec quelque salutaire provocation que tu as
servi l'institution judiciaire un peu « <em>comme Eichmann lorsqu’il
prétendait servir sa hiérarchie</em> ». Question de banalité du mal, pour
reprendre les mots d'Hannah Arendt. Cher ami grisâtre, tu aurais dû
« regimber », selon les termes d'un auteur que tu n'as pas dû lire :
Philip K. Dick. Je sais, c'est facile à dire, et plus difficile à accomplir.
Mais tu aurais pu être faible et pathétique <em>avant</em> le scandale et ta
lente cuisson sur le gril, plutôt qu'après, face aux caméras. Tu as préféré
être un parfait rouage, tu as choisi de continuer à réciter les litanies de la
bien-pensance et les oukases d'une loi dont les tables sont crevées. Tant pis
pour toi.<br />
L'acte de bonté se vit en l'instant, résultat imprévisible d'une vie d'homme
quelconque, c'est-à-dire singulier. Sans statut ni vernis. Licencié d'un MacDo
à l'aube du millénaire pour avoir offert un hamburger à une mendiante, le jeune
René Millet n'a pas été <em>fort</em>, honnête et loyal. Il ne s'est pas
conformé à la loi de son employeur. Il a été faible. Il a même librement
accepté cette faiblesse. Il est coupable <em>et</em> responsable. Il a préféré
<em>sa</em> vérité à celle de sa boîte, et il en a paumé son emploi. Dick, dans
ses interviews, tisse un lien entre le soldat qui refuse de torturer - et il y
en a eu à Abou Ghraib - et le professeur de gym qui, sciemment, fait en sorte
que le gros garçon ne monte pas à la corde comme les autres gamins de la
classe. Le combat contre notre devenir machine ne se calcule pas, mais commence
ici et maintenant, dans le quotidien le plus trivial. Au cœur des réalités les
plus sauvages. (…)<br />
La vision de Philip K. Dick a quelque chose de naïf et de désespérément
romantique. Mais elle est vitale. Le triptyque anarchiste composé de la
sauvagerie, de l'empathie et du refus de tout calculer est l'unique argument
contre ceux qui justifient la « domestication » de l'espèce humaine,
de Platon à Peter Sloterdjik. Sloterdjik a certes raison d'éclairer nos têtes
d'autruche, et de souligner la façon dont l'homme se construit désormais tout
seul son environnement, sa « sphère », sa <em>Grande Serre</em>, son cocon
post-humaniste à défaut d'être demain « post-humain ». Le philosophe a
raison, et je m'incline face à la puissance de sa lucidité. Mais je préfère
finalement avoir tort avec Dick ou Ballard, et refuser en toute mauvaise foi
cette idée que l'homme serait « <em>fondamentalement un produit et ne peut
être compris que si Ion se penche dans un esprit analytique sur son mode de
production</em> ». Je n'en veux pas, de cet « esprit analytique » !
Et je veux moins encore de cet être humain réduit à un « produit »
!</p>
<p>Ariel Kyrou, <em>Paranofictions. Traité de savoir vivre pour une époque de
science-fiction</em> (Climats, 2007, p.189-191)</p>
<p>Pour lire des extraits des textes théoriques de Philip K. Dick auxquels
Ariel Kyrou fait allusion, je renvoie à <a href="http://consciences.blogspirit.com/archive/2006/04/24/inverser-l-analogie.html" hreflang="fr">lignes de fuite 1, là</a> et <a href="http://consciences.blogspirit.com/archive/2006/04/24/au-doigt-et-a-l-oeil.html" hreflang="fr">aussi là.</a></p>souvenirs du futururn:md5:081d2a64304cce014f838e2ab56dabd02007-04-29T00:04:00+02:00cgatscience-fiction <p><img src="http://blog.lignesdefuite.fr/public/images%20avril07/.kyrou_paranofiction_s.jpg" alt="kyrou_paranofiction.jpg" style="float:left; margin: 0 1em 1em 0;" /></p>
<blockquote>
<p>Or le propre d'une fable réussie, qu'elle soit signée par Ballard, Voltaire,
Kafka, Gibson, DeLillo ou Dick, est de se concrétiser en nos vies. Une fable
procède par décalage : elle s'empare de la vérité qui nous blesse et que
l'on refuse de regarder en face, puis la transforme en monstre de foire, de
sorte qu'elle nous apparaît par effet retour en son essence tragique. Une
vérité nue, retournée, déshabillée par l'outrance. La science-fiction très
« réelle » des maîtres de la parano, justement, ne tient que par son
art de l'exagération, dévoilant , « l'esprit » du temps par une
caricature de sa « lettre ». Aujourd'hui, devant mon poste de télévision
ou à l'écoute de mes amis, de l'intérieur du monde de l'entreprise comme à la
vision des hommes-machines, ces autistes qui naviguent dans la rue avec leurs
écouteurs, j'ai le sentiment que la caricature devient réalité. Que le monde
qui m'entoure est désormais une fiction totale. Puis, lisant ou discutant avec
Paul Virilio, Jean Baudrillard ou François Meyronnis, je prends conscience que
je ne suis pas seul à penser que cette fable de science-fiction, au départ
impertinente car impensable, gagne chaque jour en pertinence... Ces grands
pessimistes me rassurent sur mon état autant intellectuel qu'émotionnel. Leurs
textes me démontrent que cette fiction néo-futuriste devient
« vraie » malgré ou plutôt à cause de son impossibilité même... Mais
je ne peux me satisfaire de leur indéniable lucidité. J'ai besoin de fictions
ouvertes, de textes moins univoques que les leurs.<br />
Inouïes, les histoires délirantes d'un Philip K. Dick, les anticipations
sadiques d'un J. G. Ballard ou les fulgurances spéculatives d'un William Gibson
résonnent en moi comme les inconscientes métaphores des dégâts du temps
présent, eux-mêmes inouïs... Leurs écrits semblent se transformer en bombes à
retardement, les vérités latentes qu'ils racontaient au moment de leur création
explosant aujourd'hui au cœur de notre capitalisme cool, infantile,
cybernétique et transgénique. Plongeant leur tête et leur plume dans le plus
frappé des avenirs, ces auteurs ont ouvert une porte sur nos ébats d'hier,
d'aujourd'hui et de demain. Mais cette ouverture n'est pas une impasse. Leurs
fictions sont mes antidotes aux poisons des fictions dominantes. Par la grâce
inattendue de leur paranoïa et les paradoxes de leur désespoir encore teinté
d'espérance, ils ont deviné la lente fureur de notre décervelage. Notre futur
s'incarne peut-être dans leurs souvenirs à eux. Dans leurs souvenirs du futur
qu'il nous appartient de redécouvrir pour mieux nous souvenir et anticiper
notre propre futur.</p>
</blockquote>
<p>Ariel Kyrou, <em>Paranofictions. Traité de savoir vivre pour une époque de
science-fiction</em> (Climats, 2007, p. 23-24)</p>
<p>Ariel Kyrou, né en 1962, est selon les moments professeur d'histoire des
cultures actuelles, arts et nouvelles technologies, conseiller à la rédaction
du mensuel <a href="http://www.chronicart.com/" hreflang="fr">Chronic'art</a>
ou directeur associé de l'entreprise Moderne Multimédias. Il a publié également
<em>Techno Rebelle, Un siècle de musiques électroniques</em> (Denoël, 2002).
Cet essai est peut-être un peu pessimiste parfois à mon goût, mais a le grand
mérite de réunir en une même stimulante réflexion technosciences, récits et
films de science-fiction et description de la société actuelle.</p>
<p>On peut lire en ligne <a href="http://nextmodernitylibrary.blogspirit.com/archive/2007/03/20/e.html" hreflang="fr">un entretien</a> (<em>NextModernity</em>) et <a href="http://multitudes.samizdat.net/_Kyrou-Ariel_.html" hreflang="fr">trois
articles</a> (<em>Samizdat</em>).</p>le roman n'a pas de dehorsurn:md5:012911b13907ccd5d8caa1405a55897c2007-01-29T00:20:00+01:00cgatscience-fiction <p><img src="http://blog.lignesdefuite.fr/public/images%20janv07/enjeux1.jpg" alt="enjeux1.jpg" /></p>
<p>Pour rebondir sur cette affirmation d'Arno Bertina, un petit écho d'une
polémique qui n'est pas sans rapports : j'ai <a href="http://blog.lignesdefuite.fr/post/2007/01/05/auto-science-fiction" hreflang="fr">signalé incidemment</a>
il y a quelque jours un <a href="http://buzz.litteraire.free.fr/dotclear/index.php?2007/01/04/623-les-jeunes-romancieres-a-l-assaut-du-roman-d-anticipation" hreflang="fr">billet d'Alexandra (''Buzz littéraire'')</a> qui a depuis donné
lieu à une explosion de commentaires, découverte grâce à un <a href="http://livres.fluctuat.net/blog/13741-la-fin-des-genres-utopie-litteraire-sur-fond-de-darwinisme-editorial.html" hreflang="fr">ricochet de Maxence (''Mille feuilles'')</a>.<br />
M'étonne l'acharnement mis par nombre des intervenants à s'opposer à ce que des
ponts existent entre science-fiction et « littérature générale »
(terme vide s'il en est) et à inventer, pour éviter à tout prix que les deux se
mélangent, des catégories intermédiaires ; me surprend ce refus des uns et
des autres de lire, voire de simplement feuilleter, des livres n'appartenant
pas au genre qu'il soutiennent.</p>
<p>Sans doute les réactions épidermiques de certains tenants de la
science-fiction sont elles dues au fait que le genre a été durant quelques
décennies considéré comme un sous-genre, sans doute certaines réactions de
leurs adversaires montrent-elles que des <em>a priori</em> existent
malheureusement encore. Il est peut-être utile toutefois de rappeler que la
notion de science-fiction est assez récente, plus récente encore sa
« ghettoïsation » et que la science-fiction a été promue en France au
début des années 50 par Boris Vian et Raymond Queneau.</p>
<p>Le roman a toujours été un genre ouvert, qu'il devient aujourd'hui de plus
en plus difficile de cloisonner en sous-genres aux frontières étanches. Sans
être spécialiste de science-fiction, j'en lis beaucoup, et il me plait que, de
plus en plus, les romanciers d'aujourd'hui (nourris tout autant par la lecture
de Duras que par celle de Philip K. Dick - ainsi que par les images de <em>2001
Odyssée de l'espace</em>, <em>Star trek</em> ou <em>Matrix</em>) fassent du
roman un genre « poreux » où les thèmes généralement réservés à la
science-fiction introduisent du « courant d'air » : même si ces
romans ne sont pas tous réussis, le frottement des genres est souvent fructueux
et donne parfois lieu à des étincelles.</p>auto (science) fictionurn:md5:0c844fa89c4e845433da4b1e99c1cf732007-01-05T01:05:00+01:00cgatscience-fiction <p><img src="http://blog.lignesdefuite.fr/public/livres/calvo_flocons.jpg" alt="calvo_flocons.jpg" /></p>
<p>Le titre de ce billet reprend le titre de l'article que <a href="http://www.quarante-deux.org/cosmos/curval/" hreflang="fr">Philippe Curval</a>
a consacré dans le <em>Magazine littéraire</em> (n° 456, septembre 2006) à
<em>Minuscules flocons de neige depuis dix minutes</em> de David Calvo ;
cet article en demi-teintes se termine par ce qui sonne comme un regret :
« donc la SF est dans la purée ».</p>
<p>Me plaisent, justement, ces livres de plus en plus nombreux qui mélangent
les genres et importent les thèmes de la science-fiction dans des récits et des
romans dont l'écriture est plus personnelle : <a href="http://www.remue.net/revue/TXT0301Vasset.html" hreflang="fr">Philippe
Vasset</a>, <a href="http://blog.myspace.com/fabricecolin" hreflang="fr">Fabrice Colin</a>, <a href="http://www.lesiconoclastes.com/" hreflang="fr">Valérie Tong Cuong</a>, <a href="http://biobibliographie.blogspot.com/2006/04/cline-minard.html" hreflang="fr">Céline Minard</a> et beaucoup d'autres.</p>
<p><em>Buzz littéraire</em> signale fort opportunément la parution en janvier
de <a href="http://buzz.litteraire.free.fr/dotclear/index.php?2007/01/04/623-les-jeunes-romancieres-a-l-assaut-du-roman-d-anticipation" hreflang="fr">trois romans d'anticipation</a> de Céline Curiol, Elise
Fontenaille et Céline Minard justement : à suivre ...</p>
<p>Sur <em>Minuscules flocons de neige depuis dix minutes</em>, on peut lire en
ligne deux bons articles d'<a href="http://findepartie.hautetfort.com/archive/2006/12/10/minuscules-flocons-de-neige-depuis-dix-minutes-de-david-calv.html" hreflang="fr">Olivier Noël</a> dans <em>Fin de partie</em> et de <a href="http://systar.hautetfort.com/archive/2006/12/29/minuscules-flocons-de-neige-depuis-dix-minutes-de-david-calv.html" hreflang="fr">Bruno Gaultier</a> dans <em>Systar</em>, et un <a href="http://www.fluctuat.net/3324-David-Calvo-Minuscules-flocons-de-neige" hreflang="fr">entretien avec Maxence Grugier</a> dans
<em>fluctuat.net</em>.</p>
<p>On peut, surtout, consulter le blog, <a href="http://www.pomofrag.org/" hreflang="fr">postmodern frag*#%$§!</a> de David Calvo.<br />
Né en 1974 à Los Angeles, il a publié notamment :<br />
<em>Délius, une chanson d'été</em> (Mnémos, 1997)<br />
<em>Wonderful</em> (Bragelonne, 2001)<br />
<em>La nuit des labyrinthes</em> (J'ai lu, Fantastique, 2004)<br />
<em>Acide organique</em> (les Moutons électriques, 2005)<br />
<em>Sunk</em> ; avec Fabrice Colin (les Moutons électriques, 2005).</p>
<p>En prime : de <a href="http://www.snowcrystals.com/" hreflang="fr">magnifiques photos</a> de flocons de neige ...</p>le piège de la machineurn:md5:37d5303720aa3bdeaf92bc7eac51554c2006-10-10T00:07:00+02:00cgatscience-fiction <p><img src="http://blog.lignesdefuite.fr/public/livres/.grande_jonction_s.jpg" alt="grande_jonction.jpg" style="float:left; margin: 0 1em 1em 0;" /></p>
<p><em>Grande Jonction</em>, le dernier roman de Maurice G. Dantec est un
western d’anticipation très réussi, dont le style est rendu étrangement
hugolien par le romantisme des situations et des relations humaines, les courts
paragraphes scandés par des refrains et les digressions interminables, limite
chiantes (comme chez Hugo) lorsqu’il s’agit d’exposer les théories des pères de
l’église ou d’aligner de longues énumérations de noms de plantes, mais qui sont
autant d’arias qui (comme chez Hugo) viennent ponctuer et faire respirer
l’action.</p>
<p>M'intéresse, surtout, le piège où Dantec s’est lui-même enfermé : il
est coincé, en effet, dans une contradiction entre sa fascination pour la
machine (qui est le rock et le piège, deleuzienne et beaucoup trop humaine) et
la nécessité d'expliquer (pour être en conformité avec ses convictions
catho-apocalyptiques nouvelles) que la machine est le mal qui détruira
l’humanité.</p>
<p>Par là-même, Dantec exprime toutes les contradictions de notre époque et ses
oscillations entre la crispation dans un deni terrifié et le désir fasciné face
aux machines qui deviennent intelligentes et à la posthumanité qu'elles
annoncent. Il montre, aussi, à quel point le langage, la bibliothèque et la
littérature (« la toute première technologie inventée par l'homme », p.
56) sont au coeur de cette problématique.</p>
<p>On peut consulter en ligne un <a href="http://boiteaberzingue.free.fr/" hreflang="fr">site non officiel</a> qui propose des vidéos des récentes
interventions télévisuelles de Dantec et pas mal de liens et un <a href="http://www.mauricedantec.com/" hreflang="fr">site officiel</a> qui se résume
pour l'heure à une introduction assez prétentieuse.</p>mutationsurn:md5:b0d6a936bef6bffd8c4a3f3f143729bc2006-10-01T01:18:00+02:00cgatscience-fiction <p><img src="http://blog.lignesdefuite.fr/public/livres/.egan_axiomatique_s.jpg" alt="egan_axiomatique.jpg" style="float:left; margin: 0 1em 1em 0;" /></p>
<p>Pour changer d'air, saluons la publication par les <a href="http://www.belial.fr/" hreflang="fr">éditions du Bélial</a>
d<em>'Axiomatique</em>, un recueil de 18 nouvelles, dont dix inédites en
France, de Greg Egan ; ce recueil sera suivi en mai 2007 d’un second,
<em>Luminous</em>, puis en 2008 d’un troisième, sans équivalent en langue
anglaise, réunissant ses textes les plus récents.</p>
<p>Quatre des romans de Greg Egan ont été traduits et publiés en
France :</p>
<p><em>Isolation</em> (<em>Quarantine</em>, 1992) (Denoël, "Lune d'encre",
2000, Livre de Poche, 2003)<br />
<em>La cité des permutants</em> (<em>Permutation city</em>, 1994) (Robert
Laffont, "Ailleurs et demain", 1996, Livre de poche, 2000)<br />
<em>L'énigme de l'univers</em> (<em>Distress</em>, 1995) (Robert Laffont,
"Ailleurs et demain", 1997, Livre de poche, 2001)<br />
<em>Téranésie</em> (<em>Teranesia</em>, 2000) (Robert Laffont, "Ailleurs et
Demain", 2001, Livre de poche, 2006).</p>
<p>Ces textes passionnants explorent les théories scientifiques actuelles (des
neurosciences à la physique quantique, de l'informatique à l'astrophysique) et
spéculent sur le meilleur et sur le pire de ce que l'homme est en mesure de
devenir demain (ou après-demain).</p>
<p>Greg Egan nous dit-on est né en 1961 à Perth en Australie. Diplômé de
Mathématiques, il partage aujourd’hui son temps entre la programmation
informatique et l’écriture.<br />
C'est à peu près tout ce que l’on sait sur cet auteur qui reste très discret et
dont le nom est peut-être bien un pseudonyme (essayez de couper-coller les 2
premières lettres de son prénom et les 2 premières lettres de son nom puis les
2 dernières lettres de son prénom et de son nom ...)</p>
<p>On peut consulter en ligne <a href="http://gregegan.customer.netspace.net.au/index.html" hreflang="fr">son site
personnel</a>.</p>
<p>Le site Quarante-Deux offre une <a href="http://www.quarante-deux.org/exliibris/00/11/02/ba.html" hreflang="fr">bibliographie complète</a>, <a href="http://www.quarante-deux.org/recits/egan.html" hreflang="fr">sept courtes
nouvelles</a> traduites en français et <a href="http://www.quarante-deux.org/archives/klein/prefaces/lp27233.html" hreflang="fr">deux</a> <a href="http://www.quarante-deux.org/archives/klein/prefaces/lp27224.html" hreflang="fr">articles</a> critiques de Gérard Klein.</p>
<p>On trouve aussi des notices bio-bibliographiques en français sur les sites
<a href="http://www.cafardcosmique.com/EGAN-Greg" hreflang="fr">Le Cafard
cosmique</a> et <a href="http://home.nordnet.fr/~aleyssens/auteur/egan.htm" hreflang="fr">Chronos</a>. Enfin j'en <a href="http://consciences.blogspirit.com/archive/2006/06/12/mutants.html" hreflang="fr">avais aussi parlé là</a> à l'occasion de la parution d'un article
concernant son oeuvre dans la revue <em>Critique</em>.</p>