lignes de fuite - télévision2010-07-07T11:17:45+02:00Christine Geninurn:md5:1348Dotclearinterlude nostalgiqueurn:md5:37223e593852fef5068a3e7eb3a0d04c2008-07-06T00:59:00+02:00cgattélévision <div class="external-media" style="margin: 1em auto; text-align: center;">
<object type="application/x-shockwave-flash" data="http://www.dailymotion.com/swf/x1y4de&related=1" width="400" height="316"><param name="movie" value="http://www.dailymotion.com/swf/x1y4de&related=1" />
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<param name="FlashVars" value="playerMode=embedded" /></object></div>videognomeurn:md5:71b0549603713b0506affe19a4d1bdad2006-10-29T23:30:00+01:00cgattélévision <p>à lire en ligne, deux écrivains qui racontent la télévision :<br />
- Chloé Delaume raconte sa vie d'« écrivain en promo » dans <a href="http://blog.france5.fr/arret-sur-images/index.php/2006/10/23/39791-videognome" hreflang="fr">Videognome</a><br />
- Philippe Adam évoque les <a href="http://lmsi.net/article.php3?id_article=589" hreflang="fr">émissions
« littéraires (mais pas tant que ça) »</a>.</p>le trou qu'il faut au cerveauurn:md5:31fc135d6d71ef13c15fc0ce0ebf3bbe2006-10-26T00:05:00+02:00cgattélévision <p>Les réjouissantes chroniques « Vu à la télévision » de Christian
Prigent, publiées jadis dans <a href="http://www.lmda.net/" hreflang="fr">Le
Matricule des anges</a> sont <a href="http://www.oike.com/lmda/din2/n_chroa_list.php" hreflang="fr">disponibles en
ligne</a>, je viens de le découvrir par hasard ; en voici quelques
extraits pour donner envie d'aller lire le reste :</p>
<blockquote>
<p>Félix à Star Ac'<br />
Aux temps héroïques, la BD faisait tautologique. Exemple : Félix le chat.
Image : Félix regarde un éléphant. Félix (bulle) : " Oh, je vois un
éléphant ! " Texte en bas de case : " Félix voit un éléphant ". Hop,
on passe télé. 19 h, Star Ac'. Sandra fait la gueule (zoom sur du larmoi).
Sandra : " J'étais pas à l'aise : le texte, je l'ai pas écrit ".
Phrase en bas d'écran : " Sandra n'est pas à l'aise car le texte n'a pas
été écrit par elle ". Félix et Sandra : même combat. Pas rater client,
même mal-entendant. Et toi, mets ta peau de débile léger. Après t'es
content : ça t'a fait le trou qu'il faut au cerveau pour gober la
pub.<br />
Rappel des faits<br />
Si tu déconfis devant ta télé chaque soir pile heure poule c'est pour le bon
shoot de pensée zéro : piquouze d'FMP 1 + ligne de chromos = trip dodo et
qu'elles nous la foutent, la paix, les idées. Bien sûr tu pourrais te caler le
cul au creux du fauteuil et feuilleter livres tombés en flopées comme à chaque
rentrée en proues de gondoles. Ça serait pareil comme effet ronron : FMP
itou et chromos de même. Sauf que pas le son ni la belle nature vue
d'hélicoptère comme si on y est ni, comme si t'y fus, la boue des tranchées et
le gaz moutarde et tout le boucan ou le débarquement avec Rommel et ses
jumelles, Bourvil en bretelles et les petits gars avec la traction, tout ça en
couleurs. Pourquoi tu mettrais des pages en écran entre toi et ça si livres
disent pareil en forme identique mais en moins goûteux et moins ras collé au
vrai existé, sexy, rigolo, même chez Christine Angot ?<br />
« <a href="http://www.oike.com/lmda/din2/n_chroa.php?Id=MAT05905" hreflang="fr">Dimanche soir</a> », LMDA, 59, janvier 2005</p>
</blockquote>
<blockquote>
<p>Mais c'est plus encore : le présentateur parle à un tout-le-monde
invisible à lui, anonyme total. Il ne parle donc au vrai à personne. Et
personne n'attend une autre parole que celle qu'il adresse à ce tout-le-monde
et dans le langage rasé au plus près du médiatisable. Homme tronc c'est Homme
trou. Et moi là devant mon nom est personne : trou pareil, trou à remplir.
(...)<br />
La télé est sans style : coulis impersonnel d'images et de paroles. Forme
unique (comme il y a une pensée unique et l'unicité de la forme est la
condition du stéréotype de la pensée). Ce pourquoi elle est vide et
dérisoire : tout s'inscrit à plat, cadré, arasé par la norme médiane du
communicable. Tout s'y prend à la lettre (à la lettre de l'image et de sa
légende en bulles de paroles). Donc tout y invite à la parodie : de son
sérieux compassé comme de son comique surjoué, de son tragique emphatique comme
de son burlesque convenu. Elle nous montre au miroir de nos soumissions, de nos
banalités, de nos assignations ahuries. À elle seule elle est tout un
dictionnaire des idées reçues, un Quid des truismes. En cela, elle peut
fasciner. Comme la bêtise fascine (comme elle fascinait Flaubert). En cela
aussi elle impulse l'envie de la styliser en bouffonnerie carnavalisée.<br />
Voilà sans doute pourquoi, après, comme dit le poète, " la séance des rythmes
", j'irai encore quasi chaque soir me vider la tête devant le bocal lumineux ad
hoc : c'est sa fonction. Et dodo l'enfant gavé de fables, de chromos et de
mythes sommaires qu'elle fait de nous.<br />
« <a href="http://www.oike.com/lmda/din2/n_chroa.php?Id=MAT06906" hreflang="fr">Bonne nuit, les petits</a> », LMDA, 69, janvier 2006</p>
</blockquote>
<p>Quelques liens pour ceux qui ne connaîtraient pas Christian Prigent :<br />
- <a href="http://www.lmda.net/mat/MAT00548.html" hreflang="fr">entretien Le
Matricule des anges</a><br />
- textes dans <a href="http://elvir.univ-poitiers.fr/telechar_numero.php3?id_rubrique=168" hreflang="fr">Faire Part, 14/15</a><br />
- <a href="http://www.pol-editeur.fr/catalogue/ficheauteur.asp?num=160" hreflang="fr">notice P.O.L</a><br />
- page <a href="http://www.remue.net/RK/28_Prigent.html" hreflang="fr">remue.net</a><br />
- page <a href="http://www.le-terrier.net/lestextes/prigsurlecture.htm" hreflang="fr">Le Terrier</a><br />
- page <a href="http://www.printempsdespoetes.com/le_livre/index.php?http://www.printempsdespoetes.com/le_livre/moteur.php?fiche_poete&cle=326&nom=Christian%20Prigent" hreflang="fr">Printemps de poètes</a><br />
- page <a href="http://perso.orange.fr/hotelbeury/hotelbeury_html/hotel_beury_prigent.html" hreflang="fr">Hôtel Beury</a>.</p>tout sauf fabriquée ?urn:md5:2f45baa0f9513dd447ce91553b1db06c2006-10-24T01:10:00+02:00cgattélévision <p>M'intéresse tout particulièrement la façon dont les écrivains se comportent
lorsqu'il deviennent « visibles » sur les plateaux de
télévision : nous en parlions il y a quelques jours <a href="http://www.berlol.net/dotclear/index.php/2006/10/19/428-noyer-le-poison-dans-du-montaigne" hreflang="fr">chez Berlol</a> à propos de Philippe Sollers et Michel
Onfray ; un autre sujet fécond de ce point de vue est le « sujet
Angot » pour reprendre ses propres termes. On pouvait il y a quelques
semaines lire dans <em>Les Inrockuptibles</em> (j'aurais préféré créer un lien
mais en dépit de leurs professions de foi sur le partage en ligne il n'y
proposent quasi rien, ce qui est dommage!) l'article suivant :</p>
<blockquote>
<p><em>Indispensable Angot</em><br />
« Depuis sa fameuse interpellation, sur le plateau de <em>Bouillon de
culture</em>, en septembre 1999, du romancier Jean-Marie Laclavetine, à qui
elle reprochait en toute franchise son absence de talent, Christine Angot s'est
fabriqué une "image" médiatique pour le moins controversée. Cette image de
femme farouche et inquiétante, à la langue bien pendue, semble en fait tout
sauf fabriquée : elle fait corps avec un personnage - le cas Angot -, dont
le reflet télévisuel est un miroir parfait de la personne écrivain. Angot est
"cash"; comme on dit aujourd'hui, elle "<em>aime la vérité qui fait mal autant
que les cons la vérité flatteuse</em>" (<em>L'Usage de la vie</em>). Incapable
de tricher avec elle-même, de composer avec ses ennemis, de travestir sa
réalité, de transiger au lieu de plaider. Plaider sa cause, ses causes. Même
lorsqu'elle fait des efforts pour être "calme" sur un plateau télé (qu'elle
peut quitter lorsqu'elle se sent mal reçue, comme chez Thierry Ardisson), le
naturel lui revient à un rythme galopant. Elle fulmine, sort de ses gonds,
hurle, mord, telle une douce créature de Tex Avery soudainement devenue
enragée. Et tant pis pour les esprits habitués aux codes de la fausse politesse
télévisuelle: comme elle le confiait la semaine dernière dans <em>En
aparté</em> sur Canal+, son coup de griffe contre Laclavetine venait aussi pour
venger des années passées à regarder les invités de Pivot se congratuler les
uns les autres, comme si tout le monde littéraire il était beau et
gentil.<br />
Sa nouvelle rentrée télévisuelle ne devrait pas arranger son cas. Gare à
l'intervieweur qui aurait "mal" lu son roman <em>Rendez-vous</em>. Pour l'avoir
simplement traitée de "naïve"en amour, Pascale Clark se fit sèchement
rembarrer. Pour Angot, soit on est naïf, soit on est écrivain, il faut choisir
son camp, le sien étant déjà trouvé. Mais c'est sur le plateau de la nouvelle
émission de Laurent Ruquier, <em>On n'est pas couché</em>, sur France 2,
qu'elle excella dans son registre sanguin. Face au journaliste Éric Zemmour,
parti dans une diatribe réactionnaire contre les jeunes de banlieue et l'école,
on la vit se prendre la tête entre les mains et hurler "<em>Mais c'est pas
possible!</em>", comme atteinte dans sa chair par l'expression de la bêtise
bienpensante. C'est là, dans cette posture de l'animal blessé, dans ce cri d'un
loup solitaire, dans cet appel désespéré à en finir avec la connerie, qu'Angot,
sans gants, dérange et rassure à la fois. La violence de ses attitudes ne fait
que répondre à la violence de discours irrecevables. Sur la scène du théâtre
télévisuel, elle s'agite comme si l'urgence de la situation l'exhortait à tout
donner d'elle-même, absolument tout. Sa parole en résistance, son corps en
transe, sont aussi ce que la télévision offre de plus fort et de plus juste
comme spectacle : la voix isolée d'Angot résonne dans un trop plein de
facticité, de faux-semblants et de vulgarité. Grâce à elle, on sait qu'il est
possible d'être vivant à la télévision, d'y trouver sa place, fût-elle
inconfortable. »<br />
(Jean-Marie Durand, <em>Les Inrockuptibles</em>, 565, 26 septembre 2006)</p>
</blockquote>
<p><img src="http://blog.lignesdefuite.fr/public/livres/angot_rendez-vous.jpg" alt="angot_rendez-vous.jpg" style="float:left; margin: 0 1em 1em 0;" /></p>
<p>... tout sauf fabriquée, l'image publique de Christine Angot : je n'en
suis pas certaine (même si, bien sûr, écouter Éric Zemmour sans broncher est
difficile).</p>
<p>L'image médiatique de l'écrivain me semble au contraire très travaillée,
tout comme est très travaillée la photo de <a href="http://fr.wikipedia.org/wiki/Nan_Goldin" hreflang="fr">Nan Goldin</a>, célèbre
<a href="http://www.centrepompidou.fr/expositions/nangoldin/fr/infos.html" hreflang="fr">photographe</a> de l'intimité, qui orne la jaquette de <a href="http://editions.flammarion.com/alaffiche/articles/6/32/?id=1725" hreflang="fr">Rendez-vous</a> (Flammarion, 2006) : intimité de la chambre, mais
fenêtre ouverte sur l'extérieur, sensualité des bretelles sur des épaules nues,
mais pose intellectuelle de la main qui soutient la tête, jeux d'ombres et de
lumières qui cachent le visage pour mieux le dévoiler. (dans le même numéro des
<em>Inrocks</em>, lire p. 30 l'analyse d'Olivier Nicklaus, « Coquetterie
de Christine A. » au sujet de cette photo).</p>
<p>Christine Angot me semble-t-il sur-joue toujours un peu (façon Actor studio)
une indignation (qui souvent est probablement réelle). En disant cela je
n'entends pas critiquer cet artifice, qui n'est qu'une intelligence du système
télécratique, une manière de ruser avec les jeux de rôles qu'il impose, pour se
créer une place propre dans le spectacle, un emploi qui « dérange et
rassure à la fois ». Cela semble être la position la plus tenable dès lors
qu'on accepte de parler dans la télé, comme d'autres écrivains (de Michel
Houellebecq à Sollers, de Chloé Delaume à Amélie Nothomb) l'ont compris. Cette
position, si elle assure une visibilité accrue, n'est d'ailleurs pas toujours
confortable, notamment car elle expose quasi inévitablement à la critique
féroce des intellectuels qui pour la plupart se font gloire de ne pas supporter
(ni même regarder, disent-ils) la télé, et qui pourtant confondent deux choses
très distinctes : l'image médiatique de l'écrivain et ses livres.</p>dans la télévision 1urn:md5:6b1ea40d73fdaf2241295ad94295fb282006-10-02T23:56:00+02:00cgattélévision <p>« A la télévision, les seules bonnes raisons de recevoir un romancier
actuellement, c'est soit s'il est bien coiffé, soit s'il est polémique, ou si
son autobiographie est scandaleuse. Tout le reste n'existe pas. » déclare
Ariel Wizman dans les <a href="http://www.lesinrocks.com/" hreflang="fr">Inrockuptibles</a> (564, 19 septembre 2006).</p>
<p>Quelques <a href="http://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%89mission_de_t%C3%A9l%C3%A9vision_litt%C3%A9raire_en_France" hreflang="fr">émissions littéraires</a> (ou parlant parfois de littérature)
existent tout de même encore, que l'on peut de plus en plus souvent voir en
différé et en ligne. C'est le cas par exemple de :<br /></p>
<blockquote>
<p>- <a href="http://ce-soir-ou-jamais.france3.fr/" hreflang="fr">ce soir (ou
jamais)</a><br />
- <a href="http://www.paris-premiere.fr/cms/display.jsp?id=p2_360824" hreflang="fr">ça balance à Paris</a><br />
- <a href="http://www.arte.tv/fr/art-musique/permis-de-penser/628944.html" hreflang="fr">permis de penser</a><br />
- <a href="http://www.france5.fr/cafe-picouly/" hreflang="fr">café
Picouly</a><br />
- <a href="http://www.france5.fr/chez-fog/" hreflang="fr">chez fog</a><br />
- <a href="http://www.france5.fr/bateau-livre/" hreflang="fr">le bateau
livre</a><br />
- <a href="http://desmotsdeminuit.france2.fr/" hreflang="fr">des mots de
minuit</a></p>
</blockquote>