pour goûter le pixel
Mes actes sont ceux d’un robot mal programmé qui aurait trouvé la faille de son système, qui se serait reprogrammé pour atteindre ce que les humains ne peuvent toucher du doigt. J’ai atterri dans cet enfer pour trouver quelque chose, un trésor que personne ne voit, dont personne ne connaît l’emplacement, mais dont je capte [...]
pense-bête, repose-chat et fourre-tout
Un commentaire de Joël Perino me rappelle fort opportunément que les Vœux de Georges Perec sont disponibles en version hypertexte dans le désordre de Philippe De Jonckheere, si riche qu’on en oublie ce qu’il contient, notamment d’autres textes de et sur Perec, accessibles à partir par exemple de sa bibliothèque (il faut chercher!). Des bibliothèques [...]
voeux
La chute d’Icare Pourquoi Icare est-il tombé ? Parce qu’il s’est trop approché du soleil ? Absolument pas. Icare avait bien étudié la question et il se tenait à une distance prudente. Mais l’une de ses ailes manifesta dès le départ un irrépressible attrait pour le sol et cela compromit tant et si bien sa tenue de [...]
rapprocher et confronter
Pour le plaisir, l’incipit de la préface manuscrite d‘Orion aveugle, qui montre bien comment l’écriture de Simon s’apparente au travail de Rauschenberg, tout en étant très différente, car les mots en effet sont un « matériau » très particulier : Je ne connais pour ma part d’autres sentiers de la création que ceux ouverts pas à pas, c’est-à-dire [...]
la publicité du temps
154. Cette époque, qui se montre à elle-même son temps comme étant essentiellement le retour précipité de multiples festivités, est également une époque sans fête. Ce qui était, dans le temps cyclique, le moment de la participation d’une communauté à la dépense luxueuse de la vie, est impossible pour la société sans communauté et sans [...]
qui-je-fus me parlent
Je suis habité ; je parle à qui-je-fus et qui-je-fus me parlent. Parfois, j’éprouve une gêne comme si j’étais étranger. Ils font à présent toute une société et il vient de m’arriver que je ne m’entends plus moi-même. Henri Michaux, Qui je fus, Gallimard, Poésie, p. 173
et in arcadia ego
( (…) quelque chose pour être écrit — ou décrit — en latin, à l’aide de ces mots latins, non pas crus, impudiques, mais, semble-t-il, spécialement conçus et forgés pour le bronze, les pierres maçonnées des arcs de triomphe, des aqueducs, des monuments, les rangées de mots elles-mêmes comme maçonnées, elles-mêmes semblables à d’indestructibles murailles [...]
je m'en vais escornifflant
Nous ne travaillons qu’à remplir la mémoire, et laissons l’entendement et la conscience vuide. Tout ainsi que les oyseaux vont quelquefois à la queste du grain, et le portent au bec sans le taster, pour en faire bechée à leurs petits : ainsi nos pedantes vont pillotans la science dans les livres, et ne la logent [...]
je n'aime pas la campagne
Juste pour l’aphorisme-titre de ce recueil de Jean-Michel Ribes calligraphiés par Stéphane Trapier (Xavier Barral, 2006) !
une chambre pleine de livres
Pour devenir écrivain, il faut avoir, avant la patience et le goût des privations, un instinct de fuir la foule, la société, la vie ordinaire, les choses quotidiennes partagées par tout le monde, et de s’enfermer dans une chambre. Nous, écrivains, avons besoin de la patience et de l’espérance pour rechercher les fondements, en nous-mêmes, [...]
« go back — keep looking »