02 juillet 2006
plus grande la perfection
Scherrer cite ce beau passage de Spinoza :
Seule une triste et farouche superstition interdit de prendre des plaisirs.
En quoi, en effet, convient-il mieux d'apaiser la faim et la soif que de chasser la mélancolie ? […]
Aucune divinité, nul autre qu'un envieux, ne prend plaisir à mon impuissance et à ma peine, nul autre ne tient pour vertu nos larmes, nos sanglots, notre crainte et autres marques d'impuissance intérieure ; au contraire, plus grande est la joie dont nous sommes affectés, plus grande la perfection à laquelle nous passons.
[...]
Il est donc d'un homme sage d'user des choses et d'y prendre plaisir autant qu'on le peut.
[...] Il est d'un homme sage, dis-je, de faire servir à sa réfection et à la réparation de ses forces des aliments et des boissons agréables pris en quantité modérée, comme aussi les parfums, l'agrément des plantes verdoyantes, la parure, la musique, les jeux exerçant le corps, les spectacles et d'autres choses de même sorte dont chacun peut user sans dommage pour autrui.
Spinoza, Éthique, IV, proposition 45, Scholie
Suivant ce sage conseil, j'abandonne mon écran pour quelques jours de vacances : pour que ces pages conservent néanmoins un peu de vie, je programme quelques citations de Proust et ferme (temporairement) les commentaires pour tenir les trolls à distance.
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