22 juillet 2006
condamné à l'imaginaire
Mais je n'ai jamais ressemblé à cela ! - Comment le savez-vous ? Qu'est-ce que ce « vous » auquel vous ressembleriez ou ne ressembleriez pas ? Où le prendre ? A quel étalon morphologique ou expressif ? Où est votre corps de vérité ? Vous êtes le seul à ne pouvoir jamais vous voir qu'en image, vous ne voyez jamais vos yeux, sinon abêtis par le regard qu'ils posent sur le miroir ou sur l'objectif (il m'intéresserait seulement de voir mes yeux quand ils te regardent) : même et surtout pour votre corps, vous êtes condamné à l'imaginaire.
Roland Barthes, Roland Barthes par Roland Barthes (Seuil, 1975, p. 42)
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Commentaires
et à des sursauts de surprise en attrapant son reflet non prémédité dans une devanture. Sans cela quand on se regarde on pose.
Même chose pour la voix, que l'on croit pourtant connaître pour l'entendre intérieurement.
Écrit par : brigetoun | 22 juillet 2006
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