21 avril 2006
le sentiment même de soi
Pour Damasio, ce titre l'affirme, la conscience est un sentiment. Un sentiment (en simplifiant énormément, car il existe des sentiments inconscients) est ce qui naît lorsqu'une émotion devient consciente ; la conscience naît lorsque le fait de ressentir devient lui même conscient. La conscience est par conséquent un sentiment de sentiment, « le sentiment de savoir que nous éprouvons des sentiments » (p. 282).
Cela conduit Damasio à s'interroger sur la possibilité de créer une intelligence artificielle :
[…] l’idée que la conscience humaine repose sur des sentiments nous permet d’aborder le problème de la création d’artefacts conscients. Est-il en effet possible, avec l’aide d’une technologie de pointe et des connaissances neurobiologiques, de fabriquer une machine dotée de conscience ? Ma réponse comportera deux volets, l’un positif, l’autre négatif, ce qui n’est guère surprenant si on considère la nature de la question. Non, il est peu probable que nous puissions jamais fabriquer une machine dotée de quoi que ce soit qui ressemble à la conscience humaine, telle que nous la concevons, c’est-à-dire comme un for intérieur. Oui, nous sommes en mesure de fabriquer des machines dotées des mécanismes formels de la conscience ici exposés, et on pourrait effectivement dire que ces machines possèdent une forme de conscience.
Les comportements de ces machines, tels qu’ils se présentent à un observateur extérieur, reproduiront à l’identique des comportements conscients. Ils pourront correspondre à une version consciente du test de Turing. […] Supposons […] que les états internes de la machine reproduisent certains des schémas neuronaux et mentaux qui me semblent être au fondement de la conscience. Il y aurait alors moyen de susciter un savoir de second ordre. Toutefois, ce dernier ne pourrait, en l’absence du vocabulaire non verbal du sentiment, être exprimé de la même manière que chez les êtres humains (et sans doute chez un grand nombre d’autres espèces vivantes). L’obstacle principal est en effet le sentir : la conscience humaine pourrait bien exiger la présence de sentiments. On peut reproduire l’apparence de l’émotion, mais pas dupliquer en silicone le sentir d’un sentiment. On ne peut reproduire les sentiments sans reproduire la chair même, sans reproduire l’action du cerveau sur cette chair, ou la façon dont le cerveau ressent la chair une fois qu’il a agit sur elle.
Antonio R. Damasio, Le Sentiment même de soi, p. 310-311
00:05 Publié dans cerveau, ia, science | Lien permanent | Commentaires (11) | Envoyer cette note
Commentaires
qu'est-ce qu'un sentiment? il s'agit d'un ressenti physiologique interprêté et déformé par la pensée conditionnée.
qu'est-ce que c'est que ce truc de damasio? comment la conscience pourrait-elle être un ressenti physiologique? on nage en plein milieu du délire...
du baratin tout ça; voici des faits:
- "je suis ce corps" n'est pas une assertion démontrée
- "je pense" non plus
l'examen non laxiste de la réalité indique que c'est plutôt le contraire qui serait juste mais les conditionnements mentaux font refuser la vision de cela.
mais bon, l'humain sait cela presque depuis l'origine, rien de nouveau sous le soleil de la vanité...
Écrit par : gmc | 21 avril 2006
Je ne suis pas forcément d'accord avec tout ce qu'écrit Damasio ci-dessus mais je trouve les questions qu'il pose intéressantes.
Ce que vous écrivez dans votre commentaire (que j'ai déjà lu ailleurs il me semble) est en partie vrai mais également complètement faux car trop tranché.
En tout état de cause, j'aime assez le "baratin" et je me méfie des "assertions démontrées" comme vous dites...
Écrit par : cgat | 22 avril 2006
damasio est comme tous les soi-disants chercheurs scientifiques qui publient, il cherche la gloire en pondant une théorie soi-disant nouvelle.
l'humanité n'a pas évolué ontologiquement depuis son apparition, rien ne distingue l'homme du néolithique de celui d'aujourd'hui et tout a déjà été dit; à chaque fois c'est pareil, on ne produit rien de neuf, on reprend les mêmes salades et les pare de nouveaux oripeaux, du strass et des paillettes en quelque sorte, show business égotique en somme.
pourquoi trop tranché?
il est énoncé que ces assertions sont non démontrées, pourtant tous vos raisonnements les considèrent comme acquis:
démontrez les donc.
gmc vous enverra la contre-argumentation adéquate.
si vous ne pouvez les démontrer, expliquez donc pourquoi tous vos raisonnements se fondent dessus...
la question est juste de savoir si ces questions que vous (vous) posez sont là histoire de faire la causette ou si savoir ce que vous êtes réellement vous intéresse; si c'est pour la causette, gmc n'est pas l'interlocuteur adéquat; dans l'autre cas de figure, il est très simple de vous amener vers "l'endroit" (façon de parler) où tout se passe.
ces commentaires ont déjà été faits ailleurs, sous cette forme ou sous une autre, ça n'a pas d'importance, le tout est de savoir si le rêve que vous appelez "ma vie" et qui n'est constitué que de projections mentales vous plaît, dans ce cas continuez à rêver, ou à l'inverse si vous tenez à devenir adulte, c'est tout.
Écrit par : gmc | 23 avril 2006
quand j'écris que votre discours est trop tranché je veux dire à la fois trop sûr de lui et plein de contradictions (vous ne pensez pas mais vous savez! pire vous m'interdisez de penser mais vous savez ce qui est bon pour moi!)
je crains fort de ne pas être non plus l'interlocuteur adéquat pour vous, car je déteste les discours qui comme le votre :
- refusent les contradictions
- exigent des "démonstrations"
- disqualifient tous les discours qui ne sont pas les leurs en les qualifiant de "show business égotique" ou de "causette"
- savent où est "l'endroit où tout se passe"
- considèrent qu'il est "très simple" de m'y "amener" (je ne suis pas un mouton)
- et, cerise sur le gâteau, m'incitent à "devenir adulte" (je n'y "tiens" pas du tout merci!)
Écrit par : cgat | 23 avril 2006
c'est cela, très cher: de la causette; si ce n'était pas le cas, vous n'hésiteriez pas à argumenter; au lieu de cela, la seule chose que vous faites, c'est dire "votre discours a une forme qui me déplait"....
personne ne vous interdit de penser mais ici vous êtes le seul à croire que ce mouvement est effectué par vous-même, la pensée est un mouvement mécanique sur lequel vous n'avez aucune espèce de contrôle, c'est plutôt l'inverse qui est la réalité.
Écrit par : gmc | 24 avril 2006
pourquoi (si vous croyez ne pas contrôler votre pensée) vous obstiner à argumenter "mécaniquement" ..?
Ce que je reproche à votre "discours" n'est pas seulement une question de forme mais également de fond (les deux sont toujours liés).
Si je parle de votre "discours" c'est que je ne sais rien d'autre de vous et ne me permettrais pas (contrairement à vous) de porter un jugement sur ce que vous êtes ou n'êtes pas.
Pour les raisons énumérées ci-dessus, je trouve ce discours agressif et prosélyte et cela ne me donne aucunement envie d'argumenter car je sais que ce sera inutile.
Écrit par : cgat | 24 avril 2006
cher ami,
il y a une nuance, manifestement impalpable pour votre grossier regard entre directif et agressif; n'allez pas dire que grossier est un terme insultant, ce n'est qu'un constat, rien d'autre.
au lieu de vous la jouer, méditez, cela vous permettra peut-être de devenir humain et de sortir de l'animalité névrosée:
"ce n'est pas le penseur qui crée la pensée mais la pensée qui crée le penseur" (jiddu krishnamurti)
au cas où vous contesteriez cette affirmation, montrez-vous donc l'étendue de votre prétendu pouvoir en cessant de penser dix minutes consécutives. une fois cela fait et une fois constaté que ceci ne vous est pas autorisé, méditez sur le fait que "ça" pense que vous le vouliez ou non.
peut-être ainsi découvrirez-vous les mérites de l'humilité et sortirez-vous de l'arrogance et de la prétention manifestes.
Écrit par : gmc | 25 avril 2006
voila un message qui illustre à merveille mon précédent propos ! vous écrivez (parfois) ou citez (je souscrit tout à fait à cette affirmation d'un penseur qui récusait toute forme d'autorité) des choses justes mais elles sont cruellement desservies par votre ton.
je propose que cesse cet échange stérile, car nous avons sans doute l'un et l'autre mieux à faire (pour ce qui me concerne, c'est certain)
mais auparavant, puisque vous semblez ressentir le besoin (interrogez-vous sur son caractère névrotique...) d'être "directif" avec autrui même et surtout s'il ne vous a rien demandé, permettez-moi de l'être à mon tour, bien que ce soit un rôle que je n'aime pas.
je me contenterai d'ailleurs de vous conseiller d'appliquez vos propres conseils, dont vous me semblez prendre le contre-pied exact : cessez de "vous la jouer", méditez, prenez conscience d'être vous-aussi coincé dans "l'animalité névrosée", "découvrez les mérites de l'humilité" et "sortez de l'arrogance et de la prétention manifeste" qui plombent votre propos.
Écrit par : cgat | 25 avril 2006
cher ami,
la pensée conditionnée a toujours cette attitude: regardez le décomposé de cet échange et vous le verrez; l'échange est stérile pour deux raisons que vous évoquez:
- vous aimez le baratin
- vous êtes dans la méfiance
pour le reste, vos derniers commentaires ne sont qu'interprétations qui ne sont soutenues que par les projections que vous faites sur votre interlocuteur, c'est-à-dire par l'onirisme qui vous gouverne.
gmc vous l'a dit largement avant cela: il n'est pas l'interlocuteur adéquat pour les activités de causette au coin des fantasmes.
Écrit par : gmc | 25 avril 2006
et bien je ne LE retiens pas :
qu' IL (en majesté!) aille "déconditionner" ailleurs qui se montrera plus digne de recevoir sans méfiance SA bonne parole (que l'aveugle que je suis est incapable de distinguer de la "causette" de tout un chacun) ...
Écrit par : cgat | 25 avril 2006
je l'avais bien compris comme cela, très cher
Écrit par : gmc | 25 avril 2006
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