14 juin 2006

pour fêter bébé

medium_rousseau_pour_feter_bebe.jpgEn visitant au Grand Palais l'exposition consacrée à Henri Rousseau (je n'aime pas l'appeler « douanier Rousseau » : ça a un coté « woaah l'autre il veut faire le peintre alors qu'il n'est que douanier ») l'inquiétante étrangeté du tableau intitulé Pour fêter bébé (1903) m'a semblé illustrer à merveille les questions que posent les mutations de l'humanité (même s'il s'agit là d'un sentiment très personnel et circonstancié, cela va sans dire).

Ce bébé disproportionné au corps rose et dilaté me semble représenter la « nature humaine » certaine de son éternité, de son innocence et de son bon droit dont se targuent les tenants de l'immobilisme. Le jeune géant a l'air bûté et le regard cruel, on ne voit pas ses pieds qui semblent comme enracinés dans la terre (au même titre que le tronc de l'arbre) et les fleurs coupées dans son giron lui appartiennent, au même titre que la marionnette de polichinelle qu'il brandit avec dégoût (l'artiste, la mécanique, l'adulte, l'homme futur?).

Coïncidence, l'inépuisable Boîte à images de KA, qui parle beaucoup mieux que moi de la peinture, s'interroge aujourd'hui sur les images des robots, les méchants et les gentils.

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