nouvelle renaissance

Appelant de leurs voeux une « nouvelle renaissance », ceux qui rêvent de mutations pour l’humain citent souvent le De la dignité de l’homme du jeune italien Pic de la Mirandole (1463-1494), qui, pour avoir voulu fonder les bases d’une philosophie nouvelle sur la faculté donnée à l’homme de choisir son propre destin, disparut prématurément.

[…] à l’homme naissant, le Père a donné des semences de toute sorte et les germes de toute espèce de vie. Ceux que chacun aura cultivés se développeront et fructifieront en lui : végétatifs, il le feront devenir plante ; sensibles, ils feront de lui une bête ; rationnels, ils le hisseront au rang d’être céleste ; intellectifs, ils feront de lui un ange et un fils de Dieu. Et si, sans se contenter du sort d’aucune créature, il se recueille au centre de son unité, formant avec Dieu un seul esprit, dans la solitaire opacité du Père dressé au-dessus de toutes choses, il aura sur toutes la préséance. […] Qu’une sorte d’ambition sacrée envahisse notre esprit et fasse qu’insatisfaits de la médiocrité, nous aspirions aux sommets et travaillions de toutes nos forces à les atteindre (puisque nous le pouvons, si nous le voulons).

Pour qui souhaite se reporter à la source, les excellentes éditions de l’éclat proposent parmi leurs livres en accès libre (ou lyber), le texte du discours De la dignité de l’homme en latin, accompagné d’une traduction française, d’une préface, d’une biographie et de notes.

Le simple fait que ce texte – et pas mal d’autres – soit ainsi accessible en ligne est sans aucun doute l’une des conditions des mutations présentes et futures de la pensée humaine.