lignes de forces du web

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Comme la « désobéissance civile » de Thoreau, la « TAZ » (Temporary Autonomous Zone) d’Hakim Bey (1991) est un texte dont beaucoup ont entendu parler mais sans l’avoir forcément lu.
Les éditions de L’éclat en proposent en ligne une traduction Lyber.

La TAZ est « utopique » dans le sens où elle croit en une intensification du quotidien ou, comme auraient dit les Surréalistes, une pénétration du Merveilleux dans la vie. Mais elle ne peut pas être utopique au vrai sens du mot, nulle part, ou en un lieu-sans-lieu. La TAZ est quelque part. Elle existe à l’intersection de nombreuses forces, comme quelque point de puissance païen à la jonction de mystérieuses lignes de forces, visibles pour l’adepte dans des fragments apparemment disjoints de terrain, de paysage, des flux d’air et d’eau, des animaux. Aujourd’hui les lignes ne sont pas toutes gravées dans le temps et l’espace. Certaines n’existent qu’à « l’intérieur » du Web, bien qu’elles croisent aussi des lieux et des temps réels. Certaines sont peut-être « non ordinaires », en ce sens qu’il n’existe aucune convention permettant de les quantifier. Il serait sans doute plus aisé de les étudier à la lumière de la science du chaos qu’à celle de la sociologie, des statistiques, de l’économie etc. Les modèles de forces qui génèrent la TAZ ont quelque chose de commun avec ces « attracteurs étranges » du chaos, qui existent, pour ainsi dire, entre les dimensions.

Hakim Bey, TAZ. Zone Autonome Temporaire (1991, traduction 1997)