chaque centimètre carré
Une image n’est essentielle que si chaque centimètre carré de l’image est essentiel. Michelangelo Antonioni, « Il est plus facile d’inventer », entretien avec André S. Labarthe, Cahiers du cinéma, 112, octobre 1960. Repris dans Écrits (1991) (Images modernes, 2003, p. 27) Antonioni encore, pour signaler cette belle analyse de L’Eclipse par Philippe Lubac et les [...]
c'est le cerveau qui est mis en scène
Je ne résiste pas à citer également la suite du propos de Deleuze, qui concerne le cinéma de Stanley Kubrick : La formule d’Antonioni ne vaut que pour lui, c’est lui qui l’invente. Les corps ne sont pas destinés à l’usure, pas plus que le cerveau à la nouveauté. Mais, ce qui compte, c’est la possibilité [...]
les potentialités futures du cerveau couleur
Très intéressant aussi ce que Gilles Deleuze écrit au sujet de Michelangelo Antonioni : « Donnez-moi donc un corps » : c’est la formule du renversement philosophique. Le corps n’est plus l’obstacle qui sépare la pensée d’elle-même, ce qu’elle doit surmonter pour arriver à penser. C’est au contraire ce dans quoi elle plonge ou doit plonger, pour atteindre [...]
l'objet représenté vibre
En contrechamp à mon billet d’avant-hier, quelques extraits de « Cher Antonioni… » de Roland Barthes : il s’agit de l’un des derniers textes de Barthes, écrit pour la remise à Michelangelo Antonioni du prix « Archiginnedio d’Oro », le 28 janvier 1980 à Bologne. Dans sa typologie, Nietzsche distingue deux figures : le prêtre et l’artiste. Des prêtres, nous [...]
que l'imagination devienne intelligible
Paris, le 18 octobre 1977, 9h (…) Je me suis soudain rendu compte, à la façon inconsciente dont ce film est en train de naître, qu’il n’aboutira jamais à rien si je ne le guide pas. En d’autres mots, le moment est venu d’organiser les idées et seulement elles. De transformer tout ce qui est [...]
éclipse
Michelangelo Antonioni est mort lui aussi hier … triste semaine ! post-scriptum : Jeanne Moreau ressemble tellement dans ce plan de La Notte à une vierge boudeuse de Piero Della Francesca, qui était le peintre préféré d’Antonioni, peintre lui-aussi.
je ritualise l'indicible
Sur la table blanche avec ses rallonges, il y avait, au milieu des autres cadeaux de Noël de mon frère, le cinématographe avec sa cheminée recourbée, son élégante lentille de cuivre et le dispositif pour les rouleaux de films. Ma décision fut immédiate, j’ai réveillé mon frère et je lui ai proposé une affaire. Je [...]
demande au lecteur
- Pourquoi vous êtes en pente ? – Et pourquoi vous ne tombez pas ? Ils étaient tous couchés dans leurs lits, les lits étaient tournés vers le sol, mais ils n’étaient pas attachés aux cadres des sommiers métalliques. – Mais c’est toi qui es en pente, pas nous, dit C-C-C, lentement, distinctement, en détachant tous [...]
comme un pompéi mental
Rien de plus significatif (…) que les tableaux-pièges de Spoerri : ces objets collés, tels qu’il les trouve un matin sur une étagère – ce Petit Déjeuner pétrifié, comme d’un Pompéi mental – une fois dressés verticalement sur le mur, donnent le vertige. Il suffit d’un changement de point de vue pour transformer les objets de [...]
un désir de tout détruire
J’ai aussi dans cette exposition découvert les premières œuvres de Niki de Saint Phalle, dont je connaissais essentiellement, comme beaucoup de monde je pense, les « Nanas » colorées ludiques et un peu galvaudées. Les « Tirs », où des poches de peinture rouge sont éclatées au fusil pour ensanglanter des collages de plâtre et objets divers, sont [...]
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