mille plateaux

mémoire des lignes de fuite

voeux

La chute d’Icare Pourquoi Icare est-il tombé ? Parce qu’il s’est trop approché du soleil ? Absolument pas. Icare avait bien étudié la question et il se tenait à une distance prudente. Mais l’une de ses ailes manifesta dès le départ un irrépressible attrait pour le sol et cela compromit tant et si bien sa tenue de [...]

larmes existentielles

Vu également il y a quelques jours, in extremis avant qu’il ne soit désinstallé le 31 décembre, le Léviathan Thot qu’Ernesto Neto (né à Rio en 1964) a crée pour le Panthéon. Cette oeuvre est un exemple très réussi de la manière dont la cohabitation des contraires peut admirablement fonctionner et émouvoir : les formes féminines, [...]

imprégnation de l'espace

Yves Klein fait également l’objet d’une exposition très intelligente au Centre Georges Pompidou : davantage sans doute que les oeuvres exposées (ci-dessus Ci gît l’espace, 1960), sont surprenants car beaucoup moins connus les enregistrements visuels et sonores de l’artiste qui les accompagnent, par exemple cet étonnant « Manifeste de l’Hôtel Chelsea » (New York, 1961) ou Klein affirme [...]

rapprocher et confronter

Pour le plaisir, l’incipit de la préface manuscrite d‘Orion aveugle, qui montre bien comment l’écriture de Simon s’apparente au travail de Rauschenberg, tout en étant très différente, car les mots en effet sont un « matériau » très particulier : Je ne connais pour ma part d’autres sentiers de la création que ceux ouverts pas à pas, c’est-à-dire [...]

machines signifiantes

Pour quelques jours encore le Centre Georges Pompidou expose les Combines (1953-1964) de Robert Rauschenberg (né en 1925). J’ai découvert Robert Rauschenberg grâce à Claude Simon, qui dans les Corps conducteurs évoque notamment Charlene (1954, ci-dessus) et Canyon (1959). J’aime l’alchimie (intime et universelle, signifiante et énigmatique) qui réunit dans ses « combinaisons » des reproductions de [...]

l'empire de la passivité moderne

Spécialement pour Berlol (!) encore un peu de « péremptoire » debordien : 12. Le spectacle se présente comme une énorme positivité indiscutable et inaccessible. Il ne dit rien de plus que « ce qui apparaît est bon, ce qui est bon apparaît ». L’attitude qu’il exige par principe est cette acceptation passive qu’il a déjà en fait obtenue [...]

la publicité du temps

154. Cette époque, qui se montre à elle-même son temps comme étant essentiellement le retour précipité de multiples festivités, est également une époque sans fête. Ce qui était, dans le temps cyclique, le moment de la participation d’une communauté à la dépense luxueuse de la vie, est impossible pour la société sans communauté et sans [...]

qui-je-fus me parlent

  Je suis habité ; je parle à qui-je-fus et qui-je-fus me parlent. Parfois, j’éprouve une gêne comme si j’étais étranger. Ils font à présent toute une société et il vient de m’arriver que je ne m’entends plus moi-même. Henri Michaux, Qui je fus, Gallimard, Poésie, p. 173  

disposition à ne rien faire

Chaque fois que je reçois dans ma boîte mail le feuilleton offert actuellement par les éditions POL (après Winckler, Camille Laurens, Jacques Jouet, etc.) j’ai envie d’en parler, tant les dessins de François Matton sont poétiques, énigmatiques et émouvants. De plus, dans sa notice biographique (POL), on lit : Vivant de peu, se contentant d’un rien, [...]

et in arcadia ego

( (…) quelque chose pour être écrit — ou décrit — en latin, à l’aide de ces mots latins, non pas crus, impudiques, mais, semble-t-il, spécialement conçus et forgés pour le bronze, les pierres maçonnées des arcs de triomphe, des aqueducs, des monuments, les rangées de mots elles-mêmes comme maçonnées, elles-mêmes semblables à d’indestructibles murailles [...]

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