deus ex machina
Si je ne peux accorder crédit à ce deus ex machina qui fait trop opportunément se rencontrer ou se manquer les personnages d’un récit, en revanche, il m’apparaît tout à fait crédible, parce que dans l’ordre sensible des choses, que Proust soit soudain transporté de la cour de l’Hôtel des Guermantes sur le parvis de [...]
agent pathogène
Pour une affection que les médecins guérissent avec les médicaments (on assure, du moins, que cela est arrivé quelquefois), ils en produisent dix chez les sujets bien portants, en leur inoculant cet agent pathogène plus virulent mille fois que tous les microbes, l’idée qu’on est malade. Marcel Proust, Le côté de Guermantes, À la recherche [...]
tableaux détachés
Dans plusieurs entretiens et textes théoriques, Claude Simon cite (de mémoire précise-t-il) un passage de Madame Bovary, par exemple : Il y a à ce sujet dans Madame Bovary une toute petite phrase d’une importance capitale, et qui a présidé à tout un aspect de l’évolution du roman contemporain. C’est celle-ci : « Tout ce qu’il y avait [...]
l'épouvantail d'hudimesnil
Jean-François Paillard parle également fort bien de ses propres « machines romanesques » dans un entretien avec Fabienne Swiatly proposé par remue.net : (…) Au point où en est aujourd’hui la « Fiction », je pense qu’un roman est une expérience narrative qui doit tout tenter, même l’impossible, le présomptueux, le « plus grand que soi », la confusion, [...]
la lecture est une amitié
Spécialement pour les commentateurs de mon précédent billet, un petit bonus proustien (sans statue ni boulons, s’entend!) : Sans doute, l’amitié, l’amitié qui a égard aux individus, est une chose frivole, et la lecture est une amitié. Mais du moins c’est une amitié sincère, et le fait qu’elle s’adresse à un mort, à un absent, lui [...]
à la surface de soi-même
Les êtres qui en ont la possibilité – il est vrai que ce sont les artistes et j’étais convaincu depuis longtemps que je ne le serais jamais – ont aussi le devoir de vivre pour eux-mêmes ; or l’amitié leur est une dispense de ce devoir, une abdication de soi. La conversation même qui est [...]
paperolles et hypertexte
Dans le bloc-notes de son fascinant Désordre, Philippe De Jonckheere apporte également des réponses intéressantes et singulières à des questions sur l’ « écriture en ligne », en convoquant notamment ce cher Marcel et sa dévouée Céleste (sans -ine, il me semble) : « Écrire au clavier versus écrire avec un stylo permet notamment de faire enfler le [...]
comme un polypier
et Marcel Proust écrit dans la Recherche : Mais on ne s’afflige pas plus d’être devenu un autre, les années ayant passé et dans l’ordre de la succession des temps, qu’on ne s’afflige, à une même époque, d’être tour à tour les êtres contradictoires, le méchant, le sensible, le délicat, le mufle, le désintéressé, l’ambitieux, [...]
intelligence artificielle
Si comme l’écrit Proust ci-dessus (pardon ci-dessous, le blog c’est comme les mangas ça se lit à l’envers) « avoir un corps, c’est la grande menace pour l’esprit », il est en ce début du 21e siècle un espoir de refuge hors du corps pour l’esprit : l’intelligence artificielle. Les progrès technologiques de la robotique, [...]
cerveau frémissant
Et avoir un corps, c’est la grande menace pour l’esprit. La vie humaine et pensante, dont il faut sans doute moins dire qu’elle est un miraculeux perfectionnement de la vie animale et physique, mais plutôt qu’elle est une imperfection, encore aussi rudimentaire qu’est l’existence commune des protozoaires en polypiers, que le corps de la baleine, [...]