parler en mieux
Transmettre sa nervosité, transmettre son stress, je ne demande que ça, qu’on me transmette son stress. La musique ne calme pas mes nerfs, elle les chauffe à blanc. Je ne fais de bonnes choses que stressée. NTM me porte sur les nerfs, c’est une bénédiction. Un mot, quelques syllabes, qui me tapent sur le système, [...]
sous le front plissé des androïdes
Quant à ces passants qui continuent de mouvoir dans leur monde parallèle leurs hologrammes, ne relèvent-ils pas aussi, à leur manière, du simulacre ? Dans la lumière bleuie du dehors qui les baigne comme une onde, ils vous ont une allure qui flirte avec l’étrange, sans que l’on puisse dire sur quoi exactement se fonde cette [...]
mon œil fugue
Je ne sais pas ce qu’il en est de vous, mais, pour ma part, dans un tableau, le plus souvent, ce n’est pas le sujet principal que je considère ; ce sont plutôt ces petites scènes qui se logent dans les arrière-plans, ces sujets secondaires, qui s’esquissent à coups de pinceau plus rapides, qui ont lieu [...]
pauvre cosmonaute sans exercice
Quel était ce souvenir qui venait sourdre ainsi ? Quel était l’impossible passé commun auquel il paraissait se référer ? C’était quelque chose qui semblait venir du fond des âges, quelque chose de puissant et de gourd, et qui l’envahissait. Qui l’aspirait, comme si soudain on l’invitait à remonter la chaîne du temps, comme si on l’obligeait [...]
la maladie naturelle de notre esprit
Les hommes méconnaissent la maladie naturelle de leur esprit : il ne fait que fureter et quêter ; et va sans cesse, tournoyant, bâtissant, et s’empêtrant en sa besogne, comme nos vers à soie, et s’y étouffe. Mus in pice. Il pense remarquer de loin, je ne sait quelle apparence de clarté et vérité imaginaire : mais pendant [...]
presque toujours
Presque toujours en politique, le résultat est contraire à la prévision. François René de Chateaubriand (Mémoires d’outre-tombe, Livre IX, chapitre 3)
nous ne faisons que nous entregloser
Il y a plus affaire à interpréter les interprétations qu’à interpréter les choses, et plus de livres sur les livres que sur autre sujet : nous ne faisons que nous entregloser. Tout fourmille de commentaires : d’auteurs, il en est grand cherté. Le principal et plus fameux savoir de nos siècles, est-ce pas savoir entendre les savants ? [...]
lost in translation
Le paradoxe spatio-temporel selon Calvino : au-delà d’une certaine distance, il n’y a plus de temps de réponse possible, surtout quand les corps célestes s’éloignent les uns des autres à la vitesse de la lumière. Dès lors, le message devient absolu, définitif – il devient une vérité, irrémédiable, perdue dans l’infini, hors d’atteinte. Ce serait une [...]
chrysalides du concept
La science n’est sans doute au fond qu’une merveilleuse source de métaphores. La double flèche du temps, la mémoire de l’eau, l’apoptose, les trous noirs, l’antimatière – où trouver de plus belles métaphores (…) ? Et pourquoi ne pas en abuser ? Ce sont les chrysalides du concept. Jean Baudrillard, Cool Memories V : 2000-2004 (Galilée, 2005, p. [...]
un art de la disparition
Quand je parle du temps, c’est qu’il n’est pas encore Quand je parle d’un lieu, c’est qu’il a disparu Quand je parle d’un homme, c’est qu’il est déjà mort Quand je parle du temps, c’est qu’il n’est déjà plus Parlons donc du monde d’où l’homme a disparu. Il s’agit de disparition, et non pas d’épuisement, [...]
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