mille plateaux

mémoire des lignes de fuite

une belle et noble chimère

Me voici enfin parvenu au terme jusqu’auquel je m’étais proposé de conduire ces Mémoires. Il n’y en peut avoir de bons que de parfaitement vrais, ni de vrais qu’écrits par qui a vu et manié lui-même les choses qu’il écrit, ou qui les tient de gens dignes de la plus grande foi, qui les ont [...]

l’œuvre est amère et non triomphale

G. qui a inspiré ce livre, et qui nourrit la même ambition, m’a dit, il faut bien occuper sa vie. (p. 14) À Lausanne, dans une rue descendante et par grand soleil, une femme d’une soixantaine d’années attend gentiment, assise à un arrêt de bus. La rue est un peu déserte en ce jour d’été, [...]

le choix des adhérents et des libraires

Le Prix du roman FNAC a été attribué aujourd’hui (mardi) à Nathacha Appanah pour Le dernier frère, paru aux Éditions de l’Olivier. Ce titre a été sélectionné parmi les quelque 300 romans français et étrangers lus durant l’été par 300 libraires et 400 adhérents de l’enseigne. Le prix existe depuis 2002 et ses précédents lauréats [...]

choses légères qui consolent de la mélancolie

Ils m’amusent, les grands voyageurs, quand je les entends déblatérer sur les enchantements des pérégrinations autour du monde. Ils donnent l’impression de s’en aller jouer à saute frontières en sifflotant, la tête légère, la semelle aérienne, l’humeur badine. Tu parles Charles. Comme s’ils n’éprouvaient ni regret ni déchirement à quitter leur maison, leur chambre, leur [...]

perceptible par toute intelligence

Très peu de passerelles désormais établissent une jonction entre le post-exotisme et la littérature officielle, ce qui n’empêche pas le murmure des hétéronymes d’être audible par toute oreille : perceptible par toute intelligence. Antoine Volodine, Le post-exotisme en dix leçons, leçon onze (Gallimard, 1998, p. 71) Antoine Volodine, qui publie une nouvelle leçon de post-exotisme : Songes [...]

les objets ne sont pas tristes

Ou alors, un autre jour, je marcherais dans la rue avec maman qui me tiendrait par la main, et la police française arracherait ma main et emmènerait maman qui n’aurait pas le temps de m’embrasser avant d’aller mourir dans des chambres à gaz… comme les parents d’Anna pendant la Guerre mondiale… Plus de maman… Je [...]

le miroir ment

Réfléchir, se réfléchir tel qu’on se voit dans son miroir intérieur, être au plus près possible d’une réalité ressentie, voilà ce qui me semble être la quête de tous ceux qui ne se ressemblent pas, de tous ceux qui pensent qu’il est une évidence : le miroir ment. (p. 19) Elle vivait de ses habitudes, pas [...]

mes espaces sont fragiles

l’espace (suite et fin) J’aimerais qu’il existe des lieux stables, immobiles, intangibles, intouchés et presque intouchables, immuables, enracinés ; des lieux qui seraient des références, des points de départ, des sources Mon pays natal, le berceau de ma famille, la maison où je serais né, l’arbre que j’aurais vu grandir (que mon père aurait planté le [...]

l'écriture me protège

De l’autre côté de la rue, trois pigeons sont longtemps restés, immobiles, sur le rebord du toit. Au-dessus d’eux, vers la droite, une cheminée fume ; des moineaux frileux se perchent sur le sommet des conduits. Il y a du bruit en bas, dans la rue. Lundi. Neuf heures du matin. Il y a déjà deux [...]

si mon ventre était plat

Récemment, au cours d’une étude menée auprès d’un groupe de femmes issues de milieux défavorisés et de groupes ethniques variés, les enquêteurs ont demandé aux participantes ce qu’elles changeraient prioritairement dans leurs existences si elles en avaient la possibilité ; elles ont en majorité répondu qu’elles souhaiteraient perdre du poids. Je crois que je peux m’identifier [...]

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