l'explication des métaphores
Loin du temps, de l’espace, un homme est égaré, Mince comme un cheveu, ample comme l’aurore, Les naseaux écumants, les deux yeux révulsés, Et les mains en avant pour tâter le décor — D’ailleurs inexistant. Mais quelle est, dira-t-on, La signification de cette métaphore : « Mince comme un cheveu, ample comme l’aurore » Et [...]
interroger l'habituel
Interroger l’habituel. Mais justement, nous y sommes habitués. Nous ne l’interrogeons pas, il ne nous interroge pas, il semble ne pas faire problème, nous le vivons sans y penser, comme s’il ne véhiculait ni question ni réponse, comme s’il n’était porteur d’aucune information. Comment parler de ces « choses communes », comment les traquer plutôt, [...]
moi n'est qu'une position d'équilibre
Moi n’est jamais que provisoire (changeant face à un tel, moi ad hominem changeant dans une autre langue, dans un autre art) et gros d’un nouveau personnage, qu’un accident, une émotion, un coup sur le crâne libérera à l’exclusion du précédent et, à l’étonnement général, souvent instantanément formé. Il était donc déjà tout constitué. On [...]
plus vaste que le ciel
Plus vaste que le Ciel, le cerveau, Car, placez-les côte à côte, L’un l’autre contiendra Aisément, et vous en outre. The brain is wider than the sky, For, put them side by side, The one the other will include With ease, and you beside. Emily Dickinson
l’art et la science au sommet
Plus il ira, plus l’art sera scientifique, de même que la science deviendra artistique. Tous deux se rejoindront au sommet après s’être séparés à la base. Gustave Flaubert
pensée échappée
Hasard donne les pensées, et hasard les ôte ; point d’art pour conserver ni pour acquérir. Pensée échappée, je la voulais écrire ; j’écris, au lieu, qu’elle m’est échappée. Blaise Pascal, Les Pensées, VI, » Les Philosophes «
éloge de l'oisiveté
Ceux qui me reprochent tant de contradictions ne manqueront pas ici de m’en reprocher encore une. J’ai dit que l’oisiveté des cercles me les rendait insupportables, et me voilà recherchant la solitude uniquement pour m’y livrer à l’oisiveté. C’est pourtant ainsi que je suis ; s’il y a là de la contradiction, elle est du [...]
ayas de science-fiction
La possibilité pour l’homme d’être bientôt capable de créer des êtres doués d’une intelligence dite artificielle lui fait peur. La littérature (de science-fiction essentiellement, mais pas seulement) est peut-être le lieu où cette question est posée avec le plus de pertinence, car au lieu de s’en tenir à des généralités, les auteurs de fictions doivent [...]
nouvelle renaissance
Appelant de leurs voeux une « nouvelle renaissance », ceux qui rêvent de mutations pour l’humain citent souvent le De la dignité de l’homme du jeune italien Pic de la Mirandole (1463-1494), qui, pour avoir voulu fonder les bases d’une philosophie nouvelle sur la faculté donnée à l’homme de choisir son propre destin, disparut prématurément. [...]
cerveau frémissant
Et avoir un corps, c’est la grande menace pour l’esprit. La vie humaine et pensante, dont il faut sans doute moins dire qu’elle est un miraculeux perfectionnement de la vie animale et physique, mais plutôt qu’elle est une imperfection, encore aussi rudimentaire qu’est l’existence commune des protozoaires en polypiers, que le corps de la baleine, [...]
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