presque toujours
Presque toujours en politique, le résultat est contraire à la prévision. François René de Chateaubriand (Mémoires d’outre-tombe, Livre IX, chapitre 3)
nous ne faisons que nous entregloser
Il y a plus affaire à interpréter les interprétations qu’à interpréter les choses, et plus de livres sur les livres que sur autre sujet : nous ne faisons que nous entregloser. Tout fourmille de commentaires : d’auteurs, il en est grand cherté. Le principal et plus fameux savoir de nos siècles, est-ce pas savoir entendre les savants ? [...]
lost in translation
Le paradoxe spatio-temporel selon Calvino : au-delà d’une certaine distance, il n’y a plus de temps de réponse possible, surtout quand les corps célestes s’éloignent les uns des autres à la vitesse de la lumière. Dès lors, le message devient absolu, définitif – il devient une vérité, irrémédiable, perdue dans l’infini, hors d’atteinte. Ce serait une [...]
chrysalides du concept
La science n’est sans doute au fond qu’une merveilleuse source de métaphores. La double flèche du temps, la mémoire de l’eau, l’apoptose, les trous noirs, l’antimatière – où trouver de plus belles métaphores (…) ? Et pourquoi ne pas en abuser ? Ce sont les chrysalides du concept. Jean Baudrillard, Cool Memories V : 2000-2004 (Galilée, 2005, p. [...]
un art de la disparition
Quand je parle du temps, c’est qu’il n’est pas encore Quand je parle d’un lieu, c’est qu’il a disparu Quand je parle d’un homme, c’est qu’il est déjà mort Quand je parle du temps, c’est qu’il n’est déjà plus Parlons donc du monde d’où l’homme a disparu. Il s’agit de disparition, et non pas d’épuisement, [...]
numérisation de l'univers
Dans la nouvelle d’A. Clarke, les étoiles s’éteignent une à une dès que sont comptabilisés tous les noms de Dieu. N’est-ce pas la même opération de numérisation de l’univers qu’ont entreprise les computers du monde entier, cette fois pour leur propre compte, sans tenir compte de Dieu, et ne faut-il pas prévoir la même extinction [...]
pensée siliconée
« L’humanité ne pourra se penser comme telle que lorsqu’elle rencontrera une autre espèce consciente… » Il y a une grande présomption à ne vouloir se mesurer à quelque autre espèce que sur la base de la conscience. Celle-ci est un miroir déformant qui empêche de voir que la confrontation existe déjà hors-conscience, dans l’infra-humain, dans l’animal, [...]
tableaux détachés
Dans plusieurs entretiens et textes théoriques, Claude Simon cite (de mémoire précise-t-il) un passage de Madame Bovary, par exemple : Il y a à ce sujet dans Madame Bovary une toute petite phrase d’une importance capitale, et qui a présidé à tout un aspect de l’évolution du roman contemporain. C’est celle-ci : « Tout ce qu’il y avait [...]
qui pleurent comme des urnes
Allez, encore un petit passage de Flaubert, sur les lectures d’Emma, avec une autre métaphore étrange, celle des messieurs « qui pleurent comme des urnes » : Ce n’étaient qu’amours, amants, amantes, dames persécutées s’évanouissant dans des pavillons solitaires, postillons qu’on tue à tous les relais, chevaux qu’on crève à toutes les pages, forêts sombres, troubles du [...]
comme un chaudron fêlé
En surfant hier soir avec méfiance (1er avril oblige), j’ai pris conscience du fait que la méfiance envers le langage était souvent la règle en ligne (même le 2 avril), car tous les discours sur les informations non-validées d’internet y renforcent le soupçon qui pèse sur tout discours. En écho à ce constat, l’un des [...]
« go back — keep looking »