mille plateaux

mémoire des lignes de fuite

c'est nager qu'elle fait

L’âme adore nager. Pour nager on s’étend sur le ventre. L’âme se déboîte et s’en va. Elle s’en va en nageant. (Si votre âme s’en va quand vous êtes debout, ou assis, ou les genoux ployés, ou les coudes, pour chaque position corporelle différente l’âme partira avec une démarche et une forme différentes c’est ce [...]

quelques jours de pause

s’imposent. Pour patienter, quelques citations d’Henri Michaux sur la conscience, en commençant par une formule que ne renierait pas la sémantique générale : Même si c’est vrai c’est faux. « Tranches de savoir », Face aux verrous

un vide se crée

La conscience est apparue grâce aux instants de liberté et de paresse. Lorsque tu es étendu, les yeux fixés sur le ciel ou sur un point quelconque, entre toi et le monde un vide se crée sans lequel la conscience n’existerait pas. Cioran, Des larmes et des saints (Quarto, p. 295)

une paresse occupée

Dans son Journal intime de 17 000 pages, une icône du genre, Henri-Frédéric Amiel écrit : Ce journal-ci représente la matière de quarante-six volumes à trois cent pages. Quel prodigieux gaspillage de temps, de pensée et de force ! Il ne sera utile à personne, et même pour moi il m’aura plutôt servi à esquiver [...]

je est un poseur

Je n’ai jamais tenu de journal – ou plutôt je n’ai jamais su si je devais en tenir un. Parfois, je commence, et puis, très vite, je lâche – et cependant, plus tard, je recommence. C’est une envie légère, intermittente, sans gravité et sans consistance doctrinale. Je crois pouvoir diagnostiquer cette « maladie » du [...]

un esprit primesautier

Je souhaiterois avoir plus parfaicte intelligence des choses, mais je ne la veux pas achepter si cher qu’elle couste. Mon dessein est de passer doucement, et non laborieusement ce qui me reste de vie. Il n’est rien pourquoy je me vueille rompre la teste : non pas pour la science, de quelque grand prix qu’elle [...]

le laïus

Pour le plaisir, encore un extrait de L’os du doute : la fin du chapitre intitulé « Le laïus » (p. 65-66) : Personne ne vous force à obéir, c’est fini, ça. Nous sommes dans le participatif, ici. Nous vous demandons d’être responsable de votre réussite, responsable de votre projet, gestionnaire de vos performances, responsable [...]

l'os du doute

Quant à ce que le travail fait aujourd’hui des humains, Nicole Caligaris le décrit fort bien dans sa pièce L’os du doute, mise en scène fin 2005 et publiée par les éditions Verticales. L’os du doute est une farce écrite dans la langue du « management », qui n’est pas sans rappeler le dépeçage analytique [...]

rendre vivante la peinture

Les tableaux de Pierre Bonnard, qui déclarait : Il ne s’agit pas de peindre la vie, il s’agit de rendre vivante la peinture. ne sont pas si éloignés des précédents propos. Les humains, de plus en plus au fil des années, s’y fondent dans la peinture jusqu’à quasiment disparaître. Son modèle et sa femme, Marthe [...]

vita contemplativa

En l’honneur du 1er mai, petit florilège nietzschéen (non exhaustif!) sur le travail : Dans la glorification du « travail », dans les infatigables discours sur la « bénédiction du travail », je vois la même arrière-pensée que dans les louanges des actes impersonnels et conformes à l’intérêt général : la crainte de tout ce [...]

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