mille plateaux

mémoire des lignes de fuite

et je me tape sur le cœur

ROUSSELIN : Si je comparais l’Anarchie à un serpent, pour ne pas dire hydre ? Et le pouvoir… à un Vampire ? Non, c’est prétentieux ! Il faudrait cependant intercaler quelque phrase à effet, de ces traits qui enlèvent… comme : « fermer l’ère des révolutions, camarilla, droits imprescriptibles, virtuellement ; » et beaucoup de mots en isme : « parlementarisme, obscurantisme !… » [...]

ornithorynque de la paix

Et, si guerre il y a pourtant, pourquoi ne pas se plonger dans le parodique Bréviaire des artificiers de Mathias Énard, dont le sous-titre est : « Manuel de terrorisme à l’usage des débutants indiquant les conditions de temps et d’argent pour y parvenir, les études à suivre, les examens à subir, les aptitudes et les facultés [...]

ariane ma sœur

Maryline Desbiolles, à propos de ce quartier de l’Ariane qu’elle évoque dans son roman, émet à propos d’Ariane abandonnée à Naxos (celle-ci, de Daumier, nous change des nudités alanguies qui la représentent en général) une série d’hypothèses qui en tant que webmestre d’un labyrinthe ne peuvent que m’intéresser : Et si, décidément, c’était Ariane qui avait [...]

pourtant pas la guerre

C’est pourtant pas la guerre. Elle prononcera plusieurs fois cette phrase, sur le même ton, elle qui a connu la guerre, celle de 40 : elle était une petite fille en 1940, difficile de croire qu’elle ait jamais été une fille : elle a une voix de vieux soudard, et encore moins une petite fille, son visage [...]

moléculaire défi

Je ne résiste pas à l’envie de citer le S + 7 originel de Raymond Queneau, « La cimaise et la fraction » : La cimaise et la fraction La cimaise ayant chaponné tout l’éternueur Se tuba fort dépurative quand la bixacée fut verdie : Pas un sexué pétrographique morio de mouflette ou de verrat. Elle alla [...]

écrire fait aussi passer les minutes

Après l’avoir écouté avec jubilation lire aux Jeudis de l’Oulipo sa version de « La cimaise et la fraction », je viens de terminer le roman d’Hervé Le Tellier, Je m’attache très facilement (Mille et une nuits, 2007). Le titre est emprunté à Romain Gary et l’histoire, nous dit la quatrième de couverture, est « le récit [...]

une immense incertitude

Si les hommes créent ou fantasment des machines intelligentes, c’est parce qu’ils désespèrent secrètement de leur intelligence, ou qu’ils succombent sous le poids d’une intelligence monstrueuse et inutile : ils l’exorcisent alors dans des machines pour pouvoir en jouer et en rire. Confier cette intelligence à des machines nous délivre en quelque sorte de toute prétention [...]

être vivant

Personne au fond ne se reconnaît vraiment le droit de vivre. Mais ce verdict de mort reste en général bien au chaud, caché derrière la difficulté de vivre. Si celle-ci parfois est levée, la mort est là soudain, d’une façon inintelligible. (Cool memories, Galilée, 1987) Être vivant, c’est garder la possibilité de mourir. Ce qui [...]

super-héros ou dilettante

Écrivain (en 10 leçons) de Philippe Ségur (Buchet Chastel, 2007) est un roman très drôle, qui commence par : Ma vocation d’écrivain est une conséquence directe de mon échec dans la carrière de super-héros. (p. 13) Ma mère m’a beaucoup soutenu dans mes débuts de super-héros. Elle me trouvait beau. Elle me trouvait intelligent. Nous tombions [...]

fenêtres nocturnes

Celui qui regarde du dehors à travers une fenêtre ouverte, ne voit jamais autant de choses que celui qui regarde une fenêtre fermée. Il n’est pas d’objet plus profond, plus mystérieux, plus fécond, plus ténébreux, plus éblouissant qu’une fenêtre éclairée d’une chandelle. Ce qu’on peut voir au soleil est toujours moins intéressant que ce qui [...]

« go backkeep looking »
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