comme un lièvre sans os
Accablé de paresse et de mélancolie, Je rêve dans un lit où je suis fagoté, Comme un lièvre sans os qui dort dans un pâté, Ou comme un Don Quichotte en sa morne folie. Là, sans me soucier des guerres d’Italie, Du comte Palatin, ni de sa royauté, Je consacre un bel hymne à cette [...]
nous croupir d'oisiveté ennuyeuse
Nous avons une âme contournable en soi-même ; elle se peut faire compagnie, elle a de quoi assaillir et de quoi défendre, de quoi recevoir et de quoi donner ; ne craignons pas en cette solitude nous croupir d’oisiveté ennuyeuse. Montaigne, Essais, Livre I, chapitre 38, « De la solitude »
un bout de nerf à vif
Il est tout le contraire d’une boule insensible au dehors, il est un misérable bout de nerf perdu au milieu d’un dehors immense, et le dehors passe son temps à venir le bouleverser. Il est un bout de nerf à vif que le moindre coup de vent met sens dessus dessous, et bientôt il ne [...]
le trou entre les deux bosses
Il est aussi cloué au lit que le petit enfant devant son potage qu’il ne veut pas avaler, mais les raisons qui le clouent au lit ne sont pas du tout les mêmes que celles qui clouent le bec au petit enfant qui refuse d’avaler son potage, pas du tout les mêmes c’est évident. Est-ce [...]
on ne se lève plus
Un livre à acheter d’urgence avant qu’il ne soit censuré au motif d’incitation à se lever tard, tant il encourage de manière indécente la pratique immodérée de la grasse matinée : Sylvain Prudhomme y narre avec beaucoup d’humour les aventures toutes intérieures d’Hercule, occupé à traîner au lit. Et puis qu’est-ce que cela veut dire important. [...]
l'oisiveté du sage
Il ne manque cependant à l’oisiveté du sage qu’un meilleur nom, et que méditer, parler, lire et être tranquille s’appelât travailler. Jean de La Bruyère , Les Caractères, « Du mérite personnel »
des cailloux et du sable
L’une des voix intérieures du dernier homme sur terre cite (p. 210) un beau passage d’ Épictète : Que font les enfants quand ils sont seuls ? Ils s’amusent, ils amassent des cailloux et du sable, dont ils font de petits châteaux qu’ils détruisent ensuite. Ainsi ils ne manquent jamais d’amusement. Ce qu’ils font par folie et [...]
la fugacité de leur vie
Stevens se promène. Dans la campagne anglaise, en Italie, il fait le grand tour. Il traverse des lumières compactes, des légères. Des bois noirs, des collines auréolées. Il regarde de quoi l’herbe est faite, l’épaisseur de l’écorce sur le tronc des arbres, la ténuité des nuages. La figure humaine le bouleverse quand il la rencontre. [...]
ses conditions de possibilité
Stevens soutenait que personne ne peut être délié. Il disait : tant qu’il me reste un mot en tête, tant qu’il me reste un mot dans mon cerveau d’homme, c’est toute la communauté qui persiste. (p. 159) – Toutes les sortes d’histoires s’écrivent, monsieur le plénipotentiaire, s’écrivent, se disent, se racontent ou se chantent. Il n’existe [...]
finir le ciel
Journal de la reine (…) Le roi mesure l’air, la mer, les montagnes, bref, tout le tour de la Terre et il inscrit de grands cercles à la craie blanche sur son tableau bleu car il peut, dit-il, enfin tout m’expliquer. Il dessine des triangles et des hexaèdres avec des flèches qui sont étranges, fait [...]
« go back — keep looking »