ayas de science-fiction
La possibilité pour l’homme d’être bientôt capable de créer des êtres doués d’une intelligence dite artificielle lui fait peur.
La littérature (de science-fiction essentiellement, mais pas seulement) est peut-être le lieu où cette question est posée avec le plus de pertinence, car au lieu de s’en tenir à des généralités, les auteurs de fictions doivent confronter les théories ou les intuitions qu’ils peuvent avoir sur le sujet à des personnages et à des situations qu’il sont tenus de rendre réalistes.
Lorsqu’il s’agit d’imaginer ce que pourrait être un monde futur où l’homme aurait à composer avec des êtres qui le surpasserait en intelligence et en complexité, beaucoup préfèrent – sans doute car c’est plus facile – surfer sur les craintes. Certains le font avec talent, comme récemment en France Jean-Michel Truong et son Successeur de pierre.
Littérature, films et séries de science-fiction ont cependant aussi créé un certain nombre de personnages plus complexes et plus nuancés, comme le savoureux Data, l’androïde de Star Trek Next Generation, le caustique Francis de L’Âge de Cristal, h2g2, le robot dépressif du Guide Galactique de Douglas Adams, les ayas (Gloria et ses filles) serviables mais facétieuses des Futurs mystères de Paris de Roland C. Wagner, ou Macno, le « casse-couilles » libertaire des éditions Baleine.
D’autres auteurs ont élaboré tout un monde autour de cette notion, tels Greg Egan dans la Cité des permutants ou plus encore Iain M. Banks, dont le cycle de la Culture est peuplé de vaisseaux et de drones aux noms métaphoriques qui observent avec un attendrissement mêlé d’agacement les humains un peu limités mais tellement amusants et surprenants parfois qui vivent à leurs côtés.