la fin du travail
Mais il n’y a pas que la sf … et en ce début de troisième millénaire de plus en plus d’écrivains mélangent les genres pour importer dans un format romanesque plus classique des réflexions sur les mutations technologiques et ce qu’elles impliquent : James Flint, Douglas Coupland, Haruki Murakami, David Mitchell, mais aussi, en France, Philippe Vasset, Michel Houellebecq ou Valérie Tong Cuong par exemple.
Dans Ferdinand et les iconoclastes, publié chez Grasset en 2003 et qui vient de sortir en poche, cette dernière imagine un jeune génie de la finance qui, lassé de travailler, conçoit pour le remplacer un clone virtuel, une machine assistée par un réseau d’ordinateurs, qui réussit au delà de ses espérances.
Ce roman permet à Valérie Tong Cuong de s’interroger et de nous interroger sur un problème de société étroitement lié au perfectionnement des technologies.
Ces technologies sont nées en grande partie du désir de libérer l’homme de taches pénibles, de limiter le temps qu’il est obligé de passer à travailler. Leur évolution accélérée conduit donc naturellement et inéluctablement vers la fin du travail.
Ce n’est pas une catastrophe ! mais une chance pour l’humanité. Encore faut-il pour cela qu’elle l’accepte et se transforme en conséquence.
Il semble qu’un certain nombre d’hommes et de femmes soient en train de le comprendre. Mais, comme souvent, le sommet de la société, les politiques et dirigeants de tout poil, refusent de reconnaître la fin du travail (par aveuglement, conditionnement, calcul ?) et s’obstinent à inventer des taches inutiles pour faire baisser des taux de chômage qui ne baissent pas.