le cerveau des femmes
Peut-être à cause de la virilité du penseur de Rodin, qui m’a fait penser à Camille, peut-être en croisant le regard mélancolique de la Rachel de Blade runner dans une de mes notes précédente, je me dis que peut-être il est moins difficile pour les femmes de supporter la vexation par les machines ou d’accepter qu’il existe des êtres plus intelligents.
Elles en ont l’habitude !
Il a tout de même fallu des siècles pour qu’on accorde aux femmes une âme, puis une intelligence. Depuis qu’ils travaillent sur le cerveau, des scientifiques ont essayé de démontrer que le cerveau de la femme était plus petit, plus émotionnel, moins intelligent. Aujourd’hui encore, c’est le cas d’une partie d’entre eux.
Catherine Vidal et Dorothée Benoit-Browaeys ont publié récemment sur ce sujet un livre édifiant, Cerveau Sexe & Pouvoir (Belin, 2005). Cet ouvrage de vulgarisation très documenté n’aborde d’ailleurs pas ce seul sujet, mais s’élève, plus généralement, contre la tendance actuelle à tout expliquer par le déterminisme biologique. Les deux auteurs rappellent au contraire que le cerveau humain se caractérise par sa plasticité, sa capacité d’évolution, et citent en conclusion François Jacob :
Comme tout organisme vivant, l’être humain est génétiquement programmé, mais programmé pour apprendre. Chez les organismes plus complexes, le programme génétique devient moins contraignant, en ce sens qu’il ne prescrit pas en détail les différents aspects du comportement, mais laisse à l’organisme la possibilité de choix. (Le Jeu des possibles)