summus conatus est res intelligere
Corps et esprit étant intimement liés chez Spinoza, le conatus consiste également à s’efforcer de développer sa raison, à désirer connaître : être un homme c’est tendre à comprendre et à comprendre toujours plus.
Cet effort pour comprendre n’est autre que le conatus parvenu à son plus haut degré d’efficience ; le désir de connaître est la vérité du désir d’être.
Comprendre est ainsi le fondement et la plus grande joie de la nature humaine qui connaît sa propre nature : connaître pour connaître.
Le suprême effort de l’esprit et sa suprême vertu, c’est de comprendre les choses par le troisième genre de connaissance.
[Summus mentis conatus, summaque virtus est res intelligere tertio cognitionis genere.] […]
Plus l’esprit est apte à comprendre les choses par le troisième genre de connaissance, plus il désire comprendre les choses par ce même genre de connaisance. […]
De ce troisième genre de connaissance naît la plus haute satisfaction d’esprit qu’il puisse y avoir.
Spinoza, Éthique, V, propositions 25, 26, 27