le laïus
Pour le plaisir, encore un extrait de L’os du doute : la fin du chapitre intitulé « Le laïus » (p. 65-66) :
Personne ne vous force à obéir, c’est fini, ça. Nous sommes dans le participatif, ici. Nous vous demandons d’être responsable de votre réussite, responsable de votre projet, gestionnaire de vos performances, responsable devant vos responsables.
Et de contribuer à la bonne ambiance.
C’est ça, le participatif.
On ne dit pas donner des ordres. On dit donner des objectifs.
Notre objectif est le suivant : occuper le terrain.
Et nous vous demandons un engagement total.
Il n’y a pas de contrainte, c’est fini, ça la contrainte : vous êtes parfaitement libre de vous lever, de ramasser vos affaires et de vous en aller.
Mais compter mesquinement ses petites forces dans une telle aventure ! Un tel défi !
Ça nous remonte par le nez jusqu’aux sinus, ce défi, pas vous ? Ça nous électrise incroyablement. Nous nous défonçons tellement, sur ce projet, que nous nous passons de manger, nous nous passons de caresser la tête de nos gosses… et le sommeil, nous n’y pensons même plus.
Pas vous ?
Nous sommes des artistes de haut niveau, concentrés comme des fous, cent pour cent de passion, nous donnons le plus profond de nous-mêmes en attendant que la victoire nous propulse vers le 8ème à la vitesse grand Vi.
Nous donnons tout.
Pas vous ?
Les synapses surexcitées en permanence, l’adrénaline à son taux de compétition, le cœur soutenu par les bêtabloquants, matin, midi et soir, nous sommes à fond dedans, épuisés, radieux.
Pas vous ?