surface et profondeurs
Pierre Assouline, « la littérature » et leurs commentateurs respectifs s’interrogent sur l’utilité des lectures publiques.
Pour ma part, outre le fait que le rythme trop lent de la lecture à haute voix me gène souvent, je trouve très juste ce que Marcel Proust écrit en 1914 au sujet des lectures publiques :
Je ne lis bien que si je lis moi-même, et quand je suis seul. Ce qu’on me lit ne m’arrive qu’à travers la personne interposée du lecteur. Attentif à ce lecteur, à lui faire connaître mon impression, je n’ai pas le loisir, la possibilité, de la laisser se créer dans les profondeurs de mon être ; j’habite ma propre surface, et ne redescends qu’une fois seul, dans le trou où je vois un peu clair.
Marcel Proust (Correspondance, éd. Kolb, vol. 14, p. 156)