on a perdu l’égarement

Charles Pennequin dit : c’est vivant. Et de plus en plus. Et c’est de plus en plus la merde. Plus ça vit et plus c’est la merde. Que faire ? Continuer. Faire avec, avec la vie et avec les emmerdements. Plus on sera emmerdé et plus on sera vivant (c’est un cercle vicieux). Charles Pennequin vit. C’est vicieux. Il est comme encerclé, comme entouré, comme encadré, comme encaissé, comme contre un mur. Oui, il est là planté, il est à rester planté durant des heures en attendant qu’on vienne éteindre. Après il fera tout noir dans la vie de Charles Pennequin. Après, quand on aura éteint les loupiotes dans la vie de Charles Pennequin, on verra plus rien. Mais pour le moment ça reste allumé. Tant qu’y a de la lumière je campe là, dit Charles Pennequin. Charles Pennequin campe toujours un rôle de vivant jusqu’au prochain numéro (à suivre.)

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La place de Charles Pennequin est vacante. Ce n’est pas une raison pour vouloir l’occuper.

Charles Pennequin, La ville est un trou ; suivi de Un jour (POL, 2007, p. 81)

Le penseur est solitaire. Sa pensée se fera toujours dans la solitude, avec un interlocuteur sans visage. Il développe sa pensée et au bout d’un moment, il arrive à un certain stade. Un certain degré. Il peut évaluer ce degré, le noter. Seulement sa pensée dans sa totalité se perd, car on a perdu l’égarement. On a perdu l’égarement de la pensée.

Charles Pennequin, La ville est un trou ; suivi de Un jour (POL, 2007, p. 108)