paperolles et hypertexte

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Dans le bloc-notes de son fascinant Désordre, Philippe De Jonckheere apporte également des réponses intéressantes et singulières à des questions sur l’ « écriture en ligne », en convoquant notamment ce cher Marcel et sa dévouée Céleste (sans -ine, il me semble) :

« Écrire au clavier versus écrire avec un stylo permet notamment de faire enfler le texte par son milieu, encore qu’avec de belles paperolles collées et cousues, avec grâce et componction, par Célestine on puisse très bien écrire un roman hypertexte sur le papier. »

… certes cela nous aurait privé de belles paperolles, mais Proust aurait tellement apprécié le copier-coller ; et j’ai la faiblesse de penser qu’il aurait sans doute adoré aussi récolter des informations grâce à Google (lui qui réveillait ses amies en pleine nuit pour connaître le nom exact d’une fleur vue dans leur parterre), glaner des bribes de vécu en parcourant les blogs (lui qui aimait aller interroger sur les travers de la nature humaine prostituées et garçons d’étage du Ritz), pouvoir continuer à vivre la nuit dans les réseaux (lui qui ne se couchait de bonne heure qu’assez tard le lendemain matin).