le bonheur de ce monde
Découvert par ricochet dans une des œuvres de Daniel Spoerri, une composition intitulée également « Le bonheur de ce monde » (1960-1971), en forme d’horrible maison de poupée remplie de pièges à rats, parmi lesquels est affiché ce poème, un sonnet de…
les gens sont un vrai souci
Le problème majeur – l’un des problèmes majeurs, car ce n’est pas le seul – l’un des nombreux, donc, problèmes majeurs que soulève l’exercice du pouvoir est fonction de qui on trouve pour l’exercer ; ou plutôt, de qui s’arrange à…
le fardeau dont ils prétendaient me soulager
Comme je suis léger tout à coup ! C’était donc toute cette chair qui pesait. Je m’en doutais : mes muscles constituaient le fardeau dont ils prétendaient me soulager. Je n’étais pas si gras, remarquez, mais tout s’accumulant faisait une lourde charge….
ce que tu trouvas alors
Tu as pitié d’un hérisson dehors dans le froid et le mets dans un vieux carton à chapeaux avec une provision de vers. Tu places ensuite le carton avec le vermivore dedans dans une cage à lapins désaffectée dont tu…
la meilleure des polices
Dans la glorification du « travail », dans les infatigables discours sur la « bénédiction du travail », je vois la même arrière-pensée que dans les louanges adressées aux actes impersonnels et utiles à tous : à savoir la peur de tout ce…
lignes de forces du web
Comme la « désobéissance civile » de Thoreau, la « TAZ » (Temporary Autonomous Zone) d’Hakim Bey (1991) est un texte dont beaucoup ont entendu parler mais sans l’avoir forcément lu. Les éditions de L’éclat en proposent en ligne une traduction Lyber. La TAZ…
pas né pour qu’on me force
De grand coeur, j’accepte la devise : « Le gouvernement le meilleur est celui qui gouverne le moins » et j’aimerais la voir suivie de manière plus rapide et plus systématique. Poussée à fond, elle se ramène à ceci auquel je crois également :…
tricher la langue
Mais la langue, comme performance de tout langage, n’est ni réactionnaire, ni progressiste ; elle est tout simplement : fasciste ; car le fascisme, ce n’est pas d’empêcher de dire, c’est d’obliger à dire. Dès qu’elle est proférée, fût-ce dans l’intimité la plus…
comme un lièvre sans os
Accablé de paresse et de mélancolie, Je rêve dans un lit où je suis fagoté, Comme un lièvre sans os qui dort dans un pâté, Ou comme un Don Quichotte en sa morne folie. Là, sans me soucier des guerres…
nous croupir d’oisiveté ennuyeuse
Nous avons une âme contournable en soi-même ; elle se peut faire compagnie, elle a de quoi assaillir et de quoi défendre, de quoi recevoir et de quoi donner ; ne craignons pas en cette solitude nous croupir d’oisiveté ennuyeuse. Montaigne, Essais,…
l’oisiveté du sage
Il ne manque cependant à l’oisiveté du sage qu’un meilleur nom, et que méditer, parler, lire et être tranquille s’appelât travailler. Jean de La Bruyère , Les Caractères, « Du mérite personnel »
des cailloux et du sable
L’une des voix intérieures du dernier homme sur terre cite (p. 210) un beau passage d’ Épictète : Que font les enfants quand ils sont seuls ? Ils s’amusent, ils amassent des cailloux et du sable, dont ils font de petits châteaux…
l’autosatisfaction de ne pas comprendre
Pour revenir aux technosciences, feuilleter le livre de Bernard Stiegler m’a permis de relire ce passage intéressant, qui évoque furieusement quelques uns de nos modernes Frollo et où l’on retrouve même Madame Bovary : Si la relation entre le philosophe et…
une vérité composée de fictions
Ariel Kyrou cite aussi souvent Bernard Stiegler, par exemple, à propos de la « science-fiction » : Les êtres humains sont artificieux et techniques en ce sens qu’ils ne trouvent pas leur être à l’intérieur d’eux-mêmes mais au milieu des prothèses qu’ils…
la maladie naturelle de notre esprit
Les hommes méconnaissent la maladie naturelle de leur esprit : il ne fait que fureter et quêter ; et va sans cesse, tournoyant, bâtissant, et s’empêtrant en sa besogne, comme nos vers à soie, et s’y étouffe. Mus in pice. Il pense…
presque toujours
Presque toujours en politique, le résultat est contraire à la prévision. François René de Chateaubriand (Mémoires d’outre-tombe, Livre IX, chapitre 3)
nous ne faisons que nous entregloser
Il y a plus affaire à interpréter les interprétations qu’à interpréter les choses, et plus de livres sur les livres que sur autre sujet : nous ne faisons que nous entregloser. Tout fourmille de commentaires : d’auteurs, il en est grand cherté….
lost in translation
Le paradoxe spatio-temporel selon Calvino : au-delà d’une certaine distance, il n’y a plus de temps de réponse possible, surtout quand les corps célestes s’éloignent les uns des autres à la vitesse de la lumière. Dès lors, le message devient absolu,…
chrysalides du concept
La science n’est sans doute au fond qu’une merveilleuse source de métaphores. La double flèche du temps, la mémoire de l’eau, l’apoptose, les trous noirs, l’antimatière – où trouver de plus belles métaphores (…) ? Et pourquoi ne pas en abuser ?…
un art de la disparition
Quand je parle du temps, c’est qu’il n’est pas encore Quand je parle d’un lieu, c’est qu’il a disparu Quand je parle d’un homme, c’est qu’il est déjà mort Quand je parle du temps, c’est qu’il n’est déjà plus Parlons…