noosphère

L’expression « totalement inhumaine » est empruntée à un grand visionnaire : Pierre Teilhard de Chardin (1881-1955), jésuite, paléontologue et philosophe, dont le concept de « noosphère » préfigure celui de singularité.
Dans Le Phénoméne humain il déploie une vision grandiose, même si on peu la trouver trop religieuse, de l’évolution cosmique et humaine, et brosse une vaste fresque allant de la de la « Prévie » à la « Survie ». La noosphère – sphère des idées – est définie comme une « nappe pensante » née de l’interconnexion de millions de pensées humaines. Cette conscience planétaire pour laquelle il utilise la métaphore de l’atmosphère qui enveloppe la terre a souvent été lue comme une préfiguration d’internet. De cette noosphère va émerger un nouveau stade de la pensée humaine, une conscience collective née de la « collectivité harmonisée des consciences, équivalente à une sorte de superconscience. »

Teilhard de Chardin écrit par exemple :

Sauf à supposer le Monde absurde, il est nécessaire que la Conscience échappe, d’une manière ou d’une autre, à la décomposition dont rien ne saurait préserver, en fin de compte, la tige corporelle ou planétaire qui la porte.
Pierre Teilhard de Chardin, Le Phénomène humain

L’attente du Ciel ne saurait vivre que si elle est incarnée. Quel corps donnerons-nous à la nôtre aujourd’hui ? Celui d’une immense espérance totalement humaine.
Pierre Teilhard de Chardin, Le Milieu divin

Le phénomène humain, ainsi que d’autres écrits de Teilhard de Chardin, sont disponibles dans la très riche base des Classiques des Sciences sociales.