face au trou noir

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1 équipage. Ce sont des résistants. Ils forment 1 ensemble. Cohérent ou incohérent n’est pas le questionnement. Leur futur sera une situation bouleversée. Vous suivez ? Ils laissent 1 univers derrière eux. Cet univers était celui d’une planète dévastée où les derniers hommes s’étaient réfugiés dans 1 dôme isolé. Vous suivez ? OK. Bienvenue à bord. On va vers le hors-carte. On sent les vibrations du vaisseau. On est à cran à bord d’1 vaisseau dans l’espace. On traversera tout ça comme des pros. 1 vaisseau avec l’espace pour écrin. D’abord il n’y avait rien. Ensuite il y a un rien profond. Puis une profondeur bleue. (p. 9)

Certaines scènes relèvent tout simplement du grand n’importe quoi qui viole toutes les lois de la physique et de la logique. La chute sera également 1 grand moment. Il y aura des mutants. L’effet d’annonce est déceptif. On est réceptif. Le capitaine prend ses choses en main ; c’est du propre. 1 futur pas très fin se profile. On attend 1 face à face. On voit venir le synthétique, le capitaine en sous-pull moulant. Le capitaine Robinson devant ses écrans est saisissant. (p. 11)

Dans l’espace : il glisse (le vaisseau), ils glissent (les membres d’équipage). À bord : 1 ordinateur. L’équipage le nomme, lui parle comme à 1 homme. 1 ordinateur de bord. L’équipage le nomme : Debord. Il leur parle. (p. 15)

Fondations. Destructions. ici l’imaginaire de la mutation est très important. Frissons font sauts vers le futur du futur. On avance avec prudence même si on peut techniquement le faire. Dans les coulisses d’1 futur, pas à pas, une histoire c’est ça ; parfois. Disparition entre figuration et abstraction avec des positions dans agenda. Le capitaine au cœur de la manipulaction, à présent, remplit son journal de bord. (p. 17)

On file. On file parfois la métaphore. (p. 19)

On décode des signes. Sommes des singes à peine évolués. Le capitaine, en tenue synthétique, avec 1 clavier bien tempéré, tente de synthétiser. (p. 24)

Le capitaine : il est l’image du penseur. Il est : image, forme émouvante. Au cœur de l’action, parfois mots-bile : la conversation. Gènes nous gênent ? Le mur du son n’est plus 1 mur, est 1 murmure. De rien à moins que rien, il n’y a qu’1 petit pet pour l’Homme. Sons ne se propagent pas dans le vide spatial, mais dans le cockpit le son est spatialisé autour des plus pitres et le laid avenir de l’Homme peut être manipulé. (p. 37)

Heureux qui dans ces cool trous lisses a bien voyagé (dans trous de ver). Par le hublot on voit une étoile qui – dense – finit par exploser. Toujours aucune planète habitable en vue. Le rebondissement final vaudra à lui seul une vision, coûtera quelques vies (2 hommes et une femme). La vérité va éclater, mettre fin à la cécité. Cela demande bien sûr à être confirmé. (p. 43)

Face au trou noir désir de fuir. Grâce à la fonction recherche automatique de remplacement, on traque les doubles-espaces et les remplace par des espaces-simples. On ouvre des lignes de fuite car il faut 1 espace entre les maux pour tenir le coup. (p. 44)

Nicolas Tardy, S.F. comme Syndrome Fusionnel (éditions de l’Attente, 2007)

Nicolas Tardy aime construire des montages textuels reposant sur le détournement et la parodie : ce sont ici les aventures de l’équipage d’un vaisseau à la Star Trek qui font l’objet d’un remake plein de jeux de mots (j’aime particulièrement l’ordinateur de bord surnommé Debord), de citations et de glissements progressifs du sens.

Nicolas Tardy est né en 1970 et vit à Marseille. Il anime des ateliers d’écriture, a créé plusieurs sites internet, co-pilote depuis 2003 avec Véronique Vassiliou la revue x et tient dans le CCP (Cahier Critique de Poésie) du cipM la chronique « Réseau lu », consacrée aux sites internet de ou sur la poésie.

Son site est là et on peut lire ici (Tapin) sa « Marseillaise » très personnelle.