et in arcadia ego

( (…) quelque chose pour être écrit — ou décrit — en latin, à l’aide de ces mots latins, non pas crus, impudiques, mais, semble-t-il, spécialement conçus et forgés pour le bronze, les pierres maçonnées des arcs de triomphe, des…

je m’en vais escornifflant

Nous ne travaillons qu’à remplir la mémoire, et laissons l’entendement et la conscience vuide. Tout ainsi que les oyseaux vont quelquefois à la queste du grain, et le portent au bec sans le taster, pour en faire bechée à leurs…

je n’aime pas la campagne

Juste pour l’aphorisme-titre de ce recueil de Jean-Michel Ribes calligraphiés par Stéphane Trapier (Xavier Barral, 2006) !

une chambre pleine de livres

Pour devenir écrivain, il faut avoir, avant la patience et le goût des privations, un instinct de fuir la foule, la société, la vie ordinaire, les choses quotidiennes partagées par tout le monde, et de s’enfermer dans une chambre. Nous,…

ce que je vis d’oublier

Au dossier aussi cette citation de Valéry (qui écrit aussi ailleurs (Cahiers, XX, 678) : « Ces cahiers sont mon vice » ) : Journal de Moi Je n’écris pas « mon journal » – Il m’ennuierait trop d’écrire CE que je vis d’oublier ; CE qui…

droit de n’avoir rien à dire

Le couple déborde On fait parfois comme si les gens ne pouvaient pas s’exprimer. Mais, en fait, ils n’arrêtent pas de s’exprimer. Les couples maudits sont ceux où la femme ne peut pas être distraite ou fatiguée sans que l’homme…

une terrible colère

J’aime que, comme moi, Avital Ronell affectionne les parenthèses (oisives, dit-elle dans celle-ci, sur le travail) et les tirets, et toutes sortes de ponctuation : On dit que la télévision rend idiot : n’importe quel genre de répétition mécanique peut inoculer le…

quiconque prétend écrire

(…) la bêtise détermine l’état d’esprit qui afflige quiconque prétend écrire. Dans la mesure où l’écriture semble être réquisitionnée par quelque altérité intérieure qui s’avère toujours trop immature, plutôt forte en gueule, et souvent encombrée d’un désordre narcissique prononcé, quelle…

surface et profondeurs

Pierre Assouline, « la littérature » et leurs commentateurs respectifs s’interrogent sur l’utilité des lectures publiques. Pour ma part, outre le fait que le rythme trop lent de la lecture à haute voix me gène souvent, je trouve très juste ce que…

concessions

Ne faites pas le fier. Respirer c’est déjà être consentant. D’autres concessions suivront, toutes emmanchées l’une à l’autre. En voici une. Suffit, arrêtons-la. Henri Michaux, « Tranches de Savoir », Face aux verrous (Gallimard, 1992, p. 73)

où s’étrange le je

Un autre poème, dans la série des « Attendus », sur la résistance de l’intime, qu’aujourd’hui tout nous intime l’ordre de surexposer : attendu que l’intime n’est pas fonds personnel sommeil d’or ni sicav mais appel par le fond du sans fond…

champ de Narcisse

(Deuxième inconférence) J’aimerais, avant d’attaquer le vif du sujet, m’assurer d’une certaine loyauté de votre part, ne le prenez pas mal, j’aurais pu dire neutralité, j’aurais pu dire une fraternelle, fidèle étrangeté, c’est qu’il est parfois difficile, n’est-ce pas, de…

numérisation infinie nullifiée

Toute machine est, étymologiquement, un piège. Tout piège, conséquemment, est un certain type de machine. Ce qui fait que le piège fonctionne, c’est l’application d’une technologie secrète, un langage que ne connaît pas votre adversaire, dont il ignore l’existence, dont…

lignes de fuite

Il ne faut pas chercher si une idée est juste ou vraie. Il faudrait chercher une tout autre idée, ailleurs, dans un autre domaine, telle qu’entre les deux quelque chose passe, qui n’est ni dans l’une ni dans l’autre. (…)…

dans la télévision 3

Ce n’est pas parce que vous êtes mort que vous avez le droit de ne plus avoir d’avis. C’est très très grave, écoutez-moi. La préparation du temps de cerveau humain disponible étrangle les ritournelles, Monsieur Deleuze, vous m’entendez, l’Ogre joue…