penser à ne plus penser
Par cgat le samedi 26 août 2006, 01:33 - citations - Lien permanent
Quelques extraits :
1.8 Il est plus facile de ne pas penser que l'on ne pense pas que de penser
que l'on ne pense pas.
1.9 Si je souhaite ne plus penser, il me faut arrêter la pensée de ne plus
penser au moment où je dois commencer à ne plus penser.
1.10 Mais j'arrête là deux pensées : la pensée et la pensée de ne plus
penser.
1.11 Et même trois pensées : la pensée, la pensée de ne plus penser et la
pensée de penser à ne plus penser.
1.12 Et même quatre pensées : la pensée, la pensée de ne plus penser, la
pensée de penser à ne plus penser et la pensée de penser à ne plus penser à la
pensée de penser.
1.13 Mais ne plus penser doit se penser pour éviter à la pensée de
revenir.
1.14 La pensée peut donc se concevoir comme un engin de résistance aux pensées.
(...)
7.0 Je ne peux pas tout comprendre mais je peux tout penser. parce que ne
pouvant penser à ce qui dépasse ma pensée, je ne peux donc penser que les
choses que ma pensée a mises à sa portée (mais qu'est-ce qui lui a afit penser
à mettre ces choses à sa portée?).
7.1 D'où il semble découler que la totalité du monde est la totalité de mes
pensées.
7.2 Même s'il existe des choses qui ne sont pas à la portée de mes pensées,
personne ne disposant du même stock de pensées, il se trouve des choses qui,
n'existant pas pour moi, existent pour d'autres et inversement.
7.3 D'où il semble découler que la totalité du monde est la totalité des
pensées formulées par tout le monde. (...)
12.8 Est-ce ma tête qui pense à faire bouger mes pieds ou l'envie de bouger
mes pieds qui fait bouger la pensée de faire bouger mes pieds dans ma tête
?
12.9 Dans le second cas, si les pieds veulent bouger et font bouger la pensée
« bouger-les-pieds » dans ma tête, qu'est-ce qui fait que mes pieds
veulent bouger sans ma tête pour leur commander de vouloir bouger ?
Jean-Michel Espitallier, Tractatus logo mecanicus (pensum) (Al Dante, 2006, p. 10-11, p. 31-32 et p. 50)