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lundi 23 février 2009

vous ne ressemblez à personne

À la demande (presque) générale, voici la totalité de l'intervention d'Éric Chevillard dans Le Matricule des anges (p. 13) :

Mais je veux une critique littéraire à ma botte, exaltée, fanatique, qui sache dégager subtilement le dessein secret de ma grande œuvre, sa radicale nouveauté, les mille intentions qui l'ordonnent, les finesses de style et de pensée dont elle est constituée et quelques autres encore que j'aurais étourdiment omis d'y inclure et qu'elle inventera pour moi, s'appuyant autant que possible tout de même sur le texte et ne le faussant pas trop, juste assez pour l'enrichir de ces miroitements de sens qui étonnamment lui faisaient défaut en dépit des innombrables facettes dont je prends soin de biseauter ses contours - puis que cette critique littéraire l'impose, ma grande œuvre, tant auprès de l'élite exigeante et blasée qui l'inscrira dans le temps sans terme de la postérité que du vaste public bon enfant qui m'assurera auparavant de solides rentes et une considération certaine dans mon quartier.

Très réussi également, le décalogue ironique d’Eric Faye (p. 14)

Ami critique,
I - Tu seras à la fois juge et partie (…)
II - Tu ne t’intéresseras au livre d’un auteur que s’il te permet de te mettre en valeur, toi.
III - Le premier roman d’un auteur ainsi encenseras, afin d’en être sacré « découvreur », et aussi pour mieux assassiner son deuxième, nettement plus faible.
IV - Moutonnier tu resteras, car entre confrères, on se tient chaud.
V - Des petits éditeurs te garderas de critiquer les livres (…)
VI - Les modes littéraires tu suivras (…)
VII - La loi du marché honoreras (…)
VIII - De lire les livres que tu dois chroniquer t’abstiendras, l’éditeur se donne assez de peine pour pondre un communiqué de presse et une « quatrième ».
IX - Tout livre reçu tu courras ventre à terre revendre chez Gibert (Joseph) (…)
X - Gardien du politiquement correct tu seras (…).

ainsi que la judicieuse contribution de Lydie Salvayre (p. 20) :

Petit aperçu de critiques suscitées par la publication en 1857 et 1861 des Fleurs du Mal de Monsieur Charles Baudelaire, d'où il ressort qu'il est préférable d'être jugé par Messieurs Gustave Flaubert et Victor Hugo, génies incontestables, que par Monsieur Gustave Bourdin lequel n'a laissé dans l'histoire littéraire que les traces de sa bave, ou les Frères Goncourt dont les noms seraient tombés depuis longtemps en poussière s'ils n'avaient été associés à un Prix de Gymnastique de renommée nationale.

Vos Fleurs du Mal rayonnent et éblouissent comme des étoiles.
Lettre de Victor Hugo à Baudelaire, 1857.

Il y a des moments où l'on doute de l'état mental de M. Baudelaire ; il y en a où l'on ne doute plus : c'est, la plupart du temps, la répétition monotone et préméditée des mêmes mots, des mêmes pensées... Ce livre est un hôpital ouvert à toutes les démences de l'esprit, à toutes les putridités du cœur ; encore si c'était pour les guérir, mais elles sont incurables.
Gustave Bourdin, Le Figaro, 5 juillet 1857.

Vous avez trouvé le moyen de rajeunir le romantisme. Vous ne ressemblez à personne (ce qui est la première des qualités). L'originalité du style découle de la conception. La phrase est toute bourrée par l'idée, à en craquer. J'aime votre âpreté, avec ses lécitasses de langage qui la font valoir, comme des damasquinures sur une lame fine. Quant aux critiques, je ne vous en fait aucune, parce que je ne suis pas sûr de les penser moi-même dans un quart d'heure. J'ai, en un mot, peur de dire des inepties dont j’aurais un remords immédiat...
En résumé, ce qui me plaît avant tout dans votre livre, c'est que l'art y prédomine. Et puis vous chantez la chair sans l'aimer, d'une façon triste et détachée qui m'est sympathique. Vous êtes résistant comme le marbre et pénétrant comme le brouillard d'Angleterre.
Encore une fois, mille remerciements du cadeau. Je vous serre la main très fort.
Lettre de Gustave Flaubert à Baudelaire, 13 juillet 1857

Le saint Vincent de Paul des croûtes trouvées, une mouche à merde en fait d'art.
Edmond et Jules de Goncourt, journal avril 1862.

:::::: quelqu'un sait-il ce qu'est une « lécitasse » ? est-ce une coquille ?

Et beaucoup d'autres textes très intéressants, dans ces trois volets qui donnent successivement la parole aux critiques de la rédaction, aux auteurs et aux lecteurs ; on peut d'ailleurs si on le souhaite ajouter son avis de lecteur sur le site.

dimanche 22 février 2009

je veux une critique littéraire à ma botte

L’une des ruses somme toute assez grossière du critique littéraire de presse consiste à afficher sa profonde dilection pour un écrivain méconnu ou oublié du siècle dernier, à en devenir le spécialiste incontesté, grâce à quoi il passe pour érudit, car, se dit-on, s’il connaît même Hector Moulingrin ou Raymond Cocoti, sa culture doit être bien vaste et le champ de son savoir infini ! Or non, sachez qu’il n’a guère lu au-delà d’Hector Moulingrin ou de Raymond Cocoti.

Éric Chevillard, L'Autofictif, 484, 20 février 2009 (cela faisait longtemps que je ne l'avais cité!)

::: sur la critique littéraire aussi, une belle citation de Giraudoux chez Lily, pour illustrer les propos de « Rino » et « Nono » chez Picouly hier soir !

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::: à déguster enfin le beau n°100 du Matricule des anges, avec un dossier spécial « Quelle critique littéraire attendez-vous ? » : la réponse du même Éric Chevillard commence ainsi : « Mais je veux une critique littéraire à ma botte, exaltée, fanatique, qui sache dégager subtilement le dessein secret de ma grande œuvre (...) » et parmi les lecteurs on retrouve Caroline !

vendredi 13 février 2009

la fin des petits livres d'I/I

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Dans ma boîte mail ce soir une triste nouvelle : Patrick Cahuzac annonce la fin de l'aventure d'Inventaire/Invention et de ses petits livres en ligne/papier.

Chers amis,
Au mois de décembre 2008 et, de nouveau, en janvier 2009, le Conseil général de Seine-Saint-Denis, notre principal partenaire depuis 10 ans, nous a refusé une subvention pour l'année 2008 et l'avance habituelle de notre subvention de fonctionnement, versée en début d'année, pour 2009. Il ne nous a pas été donné d'explication bien claire au sujet de ce désengagement brutal (d'autant plus brutal qu'une convention nous liait jusqu'en 2010).
La gestion de l'association ne saurait être en cause puisqu'en dix ans d'existence, nous n'avons jamais été déficitaires. Il semblerait que l'explication soit à chercher du côté de « la nouvelle politique culturelle » du conseil général de Seine-Saint-Denis, mise en oeuvre depuis le changement de majorité politique de cette assemblée, en mars 2008...
Le Conseil général savait parfaitement qu'en agissant ainsi, il nous condamnait. Ce retrait brutal s'est en effet produit au pire moment de l'année, lorsque nos caisses sont vides. Il ne nous laissait aucune chance.
Comme il n'était pas dans les intentions de nos autres partenaires (Drac et Conseil régional) de pallier au désengagement du conseil général de Seine-Saint-Denis, nous avons été contraints de nous placer en cessation de paiement. La liquidation de l'association sera probablement prononcée dans les jours prochains par le Tribunal de Grande Instance de Paris.
Depuis les élections présidentielles de mai 2007, la vie de l'association était devenue difficile. L'Etat avait réduit son aide de près de 50%. Continuer n'allait pas de soi. Certains savent que je travaillais à peu près bénévolement depuis ce temps dans le but de préserver l'équilibre financier de l'association et de ne licencier personne. C'était précaire mais nous y arrivions. Les ateliers de lecture étaient conduits dans des dizaines de classe, en Seine-Saint-Denis principalement, les livres paraissaient, le site était vivant...
Inventaire/Invention a été une aventure intellectuelle et humaine extraordinaire. Elle a été possible grâce à des hommes et des femmes qui ont aimé ce projet et qui s'y sont reconnus, s'y sont investis, y ont cru. Je les remercie tous et toutes, du fond du coeur.

Patrick Cahuzac
le 9 fevrier 2009

I/I
Parc de la Villette
211, avenue Jean-Jaurès 75019 Paris
info@inventaire-invention.com

lundi 2 février 2009

le second « premier numéro »

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Il y a 100 ans, le 1er février 1909 (après un faux-départ et un premier « premier numéro » le 15 novembre 1908, suivi par une reprise en main par André Gide), paraissait le second et véritable « premier numéro » de La Nouvelle Revue Française.

Belle longévité pour une aventure éditoriale qui a eu ses grandes et ses moins reluisantes époques, mais qui a très certainement marqué le siècle littéraire passé.

::: les 100 ans des éditions Gallimard

::: un entretien avec Michel Braudeau par William Irigoyen

::: le colloque organisé à la BnF le 6 février

mardi 27 janvier 2009

prix hors-saison

le Prix des Deux Magots 2009 a été décerné à Bruno de Cessole, pour L'heure de la fermeture dans les jardins d'Occident aux éditions de La Différence.

vendredi 23 janvier 2009

anciens et nouveaux prix

::: l’Académie Goncourt relooke son site et annonce la création du Goncourt du premier roman, qui sera décerné le 3 mars, et pour lequel sont sélectionnés :
- Paul Andreu, La Maison (Stock)
- Justine Augier, Son absence (Stock)
- Jean-Baptiste Del Amo, Une éducation libertine (Gallimard)
- Tristan Garcia, La Meilleure Part des Hommes (Gallimard)
- Laurent Nunez, Les récidivistes (Champ Vallon)
- et Marion Ruggieri, Pas ce soir, je dîne avec mon père (Grasset)

::: vient également d'être créé un Prix Orange du Livre, qui sera décerné le 9 juin et se veut « prix des internautes » ; il y a tout de même un jury, présidé par Érik Orsenna.

::: enfin on trouve maintenant une page spéciale « Tous les Prix Littéraires » sur le site de Livres Hebdo.

samedi 17 janvier 2009

longtemps je me couche de bonne heure

Longtemps, je me couche de bonne heure. Parfois, à peine ma bougie éteinte, mes yeux se ferment si vite que je n’ai pas le temps de me dire: Je m’endors. Et, une demi-heure après, la pensée qu’il est temps de chercher le sommeil m’éveille; je veux poser le volume que je crois avoir encore dans les mains et souffler ma lumière; je ne cesse pas en dormant de faire des réflexions sur ce que je viens de lire, mais ces réflexions prennent un tour un peu particulier; il me semble que je suis moi-même ce dont parle l’ouvrage: une église, un quatuor, la rivalité de François Ier et de Charles Quint. Cette croyance survit pendant quelques secondes à mon réveil; elle ne choque pas ma raison mais pèse comme des écailles sur mes yeux et les empêche de se rendre compte que le bougeoir n’est plus allumé. Puis elle commence à me devenir inintelligible, comme après la métempsycose les pensées d’une existence antérieure; le sujet du livre se détache de moi, je suis libre de m’y appliquer ou non; aussitôt je recouvre la vue et je suis bien étonné de trouver autour de moi une obscurité, douce et reposante pour mes yeux, mais peut-être plus encore pour mon esprit, à qui elle apparait comme une chose sans cause, incompréhensible, comme une chose vraiment obscure. Je me demande quelle heure il peut être; j’entends le sifflement des trains qui, plus ou moins éloigné, comme le chant d’un oiseau dans une forêt, relevant les distances, me décrit l’étendue de la campagne déserte où le voyageur se hâte vers la station prochaine; et le petit chemin qu’il suit va être gravé dans son souvenir par l’excitation qu’il doit à des lieux nouveaux, à des actes inaccoutumés, à la causerie récente et aux adieux sous la lampe étrangère qui le suivent encore dans le silence de la nuit, à la douceur prochaine du retour.

Arno Calleja traduit La Recherche du Temps Perdu au temps présent.

Les premières pages de cette Recherche du temps présent se trouvent dans le numéro 1 de la revue en ligne myopies. La suite paraîtra dans le blog de la revue.

jeudi 8 janvier 2009

la pile à lire grandit

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Je n'ai pas encore lu la moitié des livres achetés en septembre-octobre que déjà la « rentrée d'hiver » met en avant toute une brassée de livres tentants, à commencer par le Paris-Brest de Tanguy Viel, aux éditions de Minuit ; Tanguy Viel qui fait l'objet du dossier de ce mois du Matricule des anges et a réussi à échapper à la sacro-sainte photo en couverture (bravo!).

Et il y a aussi Dans ma maison sous terre de Chloé Delaume (Seuil, Fiction & Cie), chez P.O.L. Mon Amérique commence en Pologne de Leslie Kaplan et Orphée de Frédéric Boyer ; en encore le nouveau livre de Philippe Vasset, Journal intime d’un marchand de canons (Fayard), Ariste de Claire Cros (Michalon), Un peuple en petit d'Olivier Rohe, chez Gallimard, Sister Sourire (Léo Scheer) de Claire Guezenguar dont j'avais aimé Ouestern, et sans doute plein d'autres ...

mardi 25 novembre 2008

prix wepler (suite)

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::: l'éditrice de Céline Minard, Laure Limongi, célèbre l'événement avec sobriété mais efficacité.

::: et, pour fêter ce prix, l'avez vous remarqué, Emmanuelle Pagano a très discrètement repris le fil de son blog abandonné il y a quelque temps, et je m'en rejouis ; d'autant qu'elle y annonce avoir terminé son prochain livre, un roman épistolaire à paraître toujours chez POL, L’Absence d’oiseaux d’eau.

lundi 24 novembre 2008

enfin un jury bien inspiré !

Rue89 annonce en avant-première les résultats du Prix Wepler-Fondation La Poste 2008, que Marc Pautrel confirme.

Le Prix Wepler 2008 est attribué à Emmanuelle Pagano pour Les Mains gamines (POL),
et la Mention 2008 à Céline Minard pour Bastard Battle (Léo Scheer).

J’applaudis !
... j’aurais juste ajouté une deuxième mention à Maylis de Kerangal pour Corniche Kennedy (Verticales).

mardi 18 novembre 2008

les sales bêtes

Le prix du Premier roman a été attribué aujourd’hui à Hôtel de Lausanne de Thierry Dancourt (La Table ronde) et le prix Interallié à Serge Bramly pour Le premier principe, le second principe (Lattès)

... quant au 26ème Prix Littéraire 30 Millions d’Amis (si ! si !) il a été attribué à Jacques A. Bertrand pour Les sales bêtes (Julliard).

mercredi 12 novembre 2008

les prix du jour

Le prix Décembre est attribué à Mathias Énard pour Zone (Actes sud) et le 21ème Goncourt des lycéens à Catherine Cusset pour Un brillant avenir (Gallimard).

lundi 10 novembre 2008

un goncourt annoncé

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Le prix Goncourt 2008 vient d’être attribué à Atiq Rahimi pour Syngué Sabour. Pierre de patience (POL)

::: Ariane Chemin, « Un Afghan prix Goncourt ? »
::: Pierre Assouline, « En attendant le Goncourt » et « Un récit envoûtant venu de loin »
::: Alphonse Boudabard (lycéen), « Singué sabour d'Atiq Rahimi ou le choc du silence »
::: Martine Laval, « Un hymne à la liberté et à l'amour d'Atiq Rahimi »
::: Journal d’une lectrice
::: François Busnel, « L'Afghanistan larmes au poing »

Le Prix Renaudot 2008 a été décerné à Tierno Monénembo pour Le roi de Kahel (Seuil)

::: « Le Goncourt et le Renaudot attribués à... Grasset ? » (fluctuat.net)

vendredi 7 novembre 2008

basse saison

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Je ne sais pas vous, mais moi l’attribution des prix littéraires ne me passionne pas excessivement cet automne : le blog Prix-littéraires permet de suivre tout de même ...

Après le Femina à Jean-Louis Fournier pour Où on va papa ? (Stock) et le Médicis à Jean-Marie Blas de Roblès pour Là ou les tigres sont chez eux (Zulma), le prix de Flore a été décerné aujourd’hui à un livre que j’ai lu, La meilleure part des hommes (Gallimard) de Tristan Garcia ; chose amusante, en 1999 le prix de Flore avait été attribué à l’un de ses « personnages », Guillaume Dustan.

Le Goncourt sera attribué lundi 10 novembre, de même que le Renaudot, et le prix Décembre le 12 novembre. Pour le Prix Wepler-Fondation La Poste, dont la sélection est plus intéressante, il faudra attendre le 24 novembre.

samedi 25 octobre 2008

l’abominable temps qui court

Pourquoi publier, par l’abominable temps qui court ? Est-ce pour gagner de l’argent ? Quelle dérision ! Comme si l’argent était la récompense du travail, et pouvait l’être ! Cela sera quand on aura détruit la spéculation : d’ici là, non. Et puis comment mesurer le travail, comment estimer l’effort ? Reste donc la valeur commerciale de l’oeuvre. Il faudrait pour cela supprimer tout intermédiaire entre le producteur et l’acheteur, et quand même cette question en soi est insoluble. Car j’écris (je parle d’un auteur qui se respecte) non pour le lecteur d’aujourd’hui, mais pour tous les lecteurs qui pourront se présenter, tant que la langue vivra. Ma marchandise ne peut donc être consommée maintenant, car elle n’est pas faite exclusivement pour mes contemporains. Mon service reste donc indéfini et, par conséquent, impayable.

Gustave Flaubert, Lettre à George Sand, mercredi 4 décembre 1872

::: mais, même par l’abominable temps qui court toujours, il y a des écrivains qui sont heureux de publier un livre et n’hésitent pas à le dire et à le montrer : ou , par exemple.

samedi 27 septembre 2008

livre thaumaturge

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Thaumaturge, le livre l’est aussi : à r’ouvrir mon Mourir m’enrhume de 1987, acheté peut-être bien à la librairie Compagnie (mon principal pourvoyeur de l'époque) lorsqu’elle n’avait pas encore déménagé rue des écoles pour être remplacée par une banque en face du Luxembourg, au prix, inscrit à l’intérieur, de 49 francs (!), je me souviens que c’est son délicieux titre qui avait attiré la toute fraîche agrégée de lettres déjà très hypocondriaque qui essayait encore de devenir prof.

… et je me dis que c’est très vilain, mais que je ne me sens pas encore tout à fait prête à échanger tous mes Chevillard contre leur version numérique, même avec un carton de Chinon en prime (!) ; en revanche j’aimerais beaucoup disposer aussi de leur version numérique.

jeudi 11 septembre 2008

little bang

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la fin du monde est reportée

... mais, dans le grand collisionneur de la rentrée littéraire française, les particules (élémentaires, forcément élémentaires) sont lancées en pleine accélération dans la course aux prix littéraires : le Prix Goncourt, le Prix de Flore et le Prix Wepler-Fondation La Poste ont publié leurs premières sélections, avec Bastard Battle dedans, pour le dernier, ce qui rejouit son éditrice.

Est-ce cette année que nous découvrirons la particule de Dieu ?

post-scriptum : le blog Prix-littéraires ajoute aujourd'hui les sélections du Prix Medicis, du Prix Renaudot et du Prix Femina, ainsi qu'un récapitulatif.

mardi 8 janvier 2008

collection d’hiver


Je suis présent encore en cette rentrée littéraire de janvier et, je le dis avec modestie, les choses se présentent plutôt bien : jamais aucun de mes précédents livres n’avait bénéficié dans les librairies-papeteries d’une mise en place aussi généreuse que celle de ces rames de pages blanches en quoi consiste – on est styliste ou on ne l’est pas – ma collection d’hiver.
Éric Chevillard, L'autofictif, 99

Si comme moi vous les préférez quand elles ne sont pas blanches, les pages d'Éric Chevillard, vous pouvez aussi le lire sur vos écrans grâce à François Bon, qui, avec publie.net, devient éditeur en ligne et propose des textes inédits de Bernard Noël, Olivier Rolin, Pascale Petit, Jacques Roubaud, Philippe De Jonckheere, Régine Detambel, Emmanuel Darley, etc. etc.
Des pdf de formats divers sont proposés pour tenter de s'adapter aux écrans de toutes tailles, ainsi que (parfois) du rtf, pour ceux qui comme moi n'aiment pas le pdf, le tout sans drm.

à lire aussi en ligne :
« publie.net, l’édition en réseau » par Virginie Clayssen
et « Lancement de Publie.net » par Marc Pautrel

vendredi 21 décembre 2007

show must go on

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Pour Boris Vian et Fernando Pessoa, pour Antonio Tabucchi, Enrique Vila-Matas ou Antonio Lobo Antunes, pour Jean-Christophe Bailly, Linda Lê, et tous les autres … merci à Christian Bourgois, qui est mort hier.

Mais le show éditorial doit continuer, et la rentrée d’hiver s’annonce riche : 367 romans français dont 74 premiers romans, nous dit Livres Hebdo.

On leur souhaite à tous une longévité comme celle de L’élégance du hérisson, qui figure toujours, en 66e semaine (!) à la 2e place dans le classement Romans, entre le Renaudot et le Goncourt.

mardi 20 novembre 2007

joujou bridé

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Le très attendu Kindle d’Amazon, présenté hier, est moins tentant que le prototype d’Epson Seiko avec son look un peu vieillot de minitel écrasé. Néanmoins, je commence à avoir envie de l'essayer, lui ou l'un de ses concurrents, encore peu nombreux en France (Cybook, Sony, Irex, Walkbook, etc.)

Mais plus encore que les autres liseuses, il met en évidence ce qui me retient de me jeter sur ces nouveaux joujoux, au-delà même des DRM et autres protections frileuses (et très probablement inutiles) qui vont très probablement rendre les livres numériques assez pénibles à utiliser : le Kindle fonctionne comme un téléphone et peut se connecter à internet de n'importe où même sans accès wifi à proximité, super ! … mais il est bridé ! et je ne peut me connecter qu'à Amazon (et Wikipedia, tout de même). Moralité : si j’ai envie de lire des livres et de surfer sur mes blogs préférés, il faudra que j’emporte deux appareils (et leur lot de chargeurs, etc.) : énervant !

Revue de blogs :
- « Le Kindle enfin là ! »
- Hubert Guillaud, « Kindle : ce qui change ! »
- Francis Pisani, « Nous y sommes presque »
- Jean-Christophe Courte, « Le grosPod chez Amazon, un Kindle sans surprise »
- Lorenzo Soccavo, « Amazon pourrait-il casser l’espoir d’un Livre 2.0 »
à compléter par un billet de fond de François Bon, « Je n’ai pas envie du livre numérique »
et une bonne idée d'Hubert Guillaud, « S'abonner à son éditeur »

post-scriptum : Virginie Clayssen s'interroge sur le nom du joujou

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