Livres Hebdo fournit dans son dernier numéro paru (n° 666, 17 novembre 2006) quelques chiffres édifiants :

Deux mois de rentrée littéraire, 683 romans, mais, finalement, combien ont réellement eu leur chance ? Comment les médias - télévision, radio, presse, Web (1) - parviennent-ils à trier, digérer et mettre en scène cette accumulation de livres ? En épluchant les sommaires de 31 journaux et émissions de radio et de télévision, on aboutit à un premier constat, qui étonnera : 333 (2) romans français et étrangers, soit environ un sur deux, ont été cités, aimés, débattus au moins une fois depuis la rentrée. En revanche, seulement un roman sur dix a été correctement promu - par dix supports et plus. Dans Lire, Frédéric Beigbeder décrivait ainsi le métier de critique : « Allez, je vais y arriver, je vais réussir à faire mon job de portier artistique, mon sale boulot de trieur de textes bidon avec professionnalisme. OK, je saurai laisser une chance à chaque ouvrage, peu importe s'il y en a 683. Je peux bien consacrer une minute à chaque livre, c'est-à-dire 683 minutes de ma vie à cette rentrée. Que sont 683 minutes? Onze heures. » (p. 74)

dit le début de l'article. Un camembert présente ensuite des pourcentages plus précis :

6 % des romans ont fait l'objet de plus de 10 citations (soit 17 romans)
15 % de 5 à 10 citations
38 % de 2 à 4 citations
41 % ont eu droit à 1 citation
49 % n'ont pas été cités du tout.

Sur 97 premiers romans 32 seulement ont fait l'objet d'au moins une critique. Curieusement Jonathan Littell n'est pas en tête (18 articles), mais seulement troisième après Michel Schneider (20) et Christine Angot (19). Le quatrième est un autre premier roman, celui de Jean-Eric Boulin. Enfin je me réjouis, tout de même, de trouver Eric Chevillard (22e ex-aequo avec 9 articles) parmi les 25 romanciers les plus chroniqués.

note de l'auteur de ce blog :
(1) de fait, on parle fort peu du web dans cet article, et essentiellement pour citer le blog de Pierre Assouline, ce qui est un peu limité tout de même. Si, comme on le dit aujourd'hui à propos de politique par exemple, les blogs ont de plus en plus d'influence, peut-être certains d'entre nous corrigent-ils ces chiffres, et rattrapent-ils des oublis.
(2) soit 666 divisé par deux, c'est à devenir numérologue !