une zone déjà notre
Par cgat le dimanche 26 novembre 2006, 22:43 - édition - Lien permanent
Un nouveau magazine littéraire annoncé comme bimestriel et baptisé sans recherche d'originalité inutile Le magazine des Livres est né. Son originalité revendiquée est d'être écrit par des écrivains, même si plusieurs d'entre eux sont d'abord journalistes. On trouve toutefois dans l'ours plusieurs auteurs dont on lit avec plaisir les blogs (ce qui est de bon augure) : Frédéric Ploton, Adeline Bronner, Stéphane Berthomet, Marc Alpozzo, Pierre Cormary, Frédéric Vignale, Philippe Di Folco ; l'équipe est dirigée par Joseph Vebret, journaliste, romancier et directeur de collection aux éditions de l’Archipel.
C'est donc très logiquement que le magazine offre une chronique intitulée « Livres & Internet », confiée à Frédéric Ploton. Au menu de la première chronique, trois blogs qui sont depuis quelques temps déjà dans mon blogroll : La république des livres de Pierre Assouline, La littérature, de l'« écrivain mystère », et La feuille, blog collectif sur l'actualité de l'édition.
Autre point positif, le premier billet en forme de profession de foi s'ouvre par une belle citation du journal de Cesare Pavese :
Quand nous lisons, nous ne cherchons pas des idées neuves, mais des idées déjà pensées par nous, à qui la page imprimée donne le sceau d'une confirmation. Les paroles d'un autre qui nous frappent sont celles qui résonnent dans une zone déjà notre - que nous vivons déjà - et la faisant vibrer nous permettent de saisir de nouveaux points de départ au dedans de nous. (Le métier de vivre, 3 décembre 1938)
Commentaires
C'est en découvrant votre billet que j'ai aussi découvert cette nouvelle publication... que je suis donc allé acquérir sur le champ. Bon, disons que c'est un numéro 1. Soyons franc : je déteste la couverture - plus proche d'un hebdo pipole que d'une promesse littéraire... Mais bon, business is business, j'entends bien. Pour le reste, il y a de bonnes choses, oui, à tout le moins prometteuses ; le mélange des genres est à mon goût un peu trop criant, de Delerm à Heidegger, mais il paraît que c'est un impératif induit par la démocratisation. Je trouve aussi que les critiques de livres sont un peu légères, un peu superficielles ; on aurait envie de plonger plus avant dans l'analyse ; il y a dans tout ça un petit côté zapping auquel je ne suis guère sensible, mais je sais les impératifs liés aux nouvelles habitudes de lecture... Enfin on est quand même content que, sur fond de marasme économique, certaines bonnes volontés aient l'audace de lancer un nouveau magazine, non littéraire, mais "des livres" (la nuance ne m'a pas échappé...). Alors : bon vent !
Mince, j'ai oublié de l'acheter ! Allez, j'y vais...
deux exemplaires vendus grâce à moi ! je vais demander un pourcentage ...
je ne suis pas non plus totalement convaincue par ce premier numéro, Marc Villemain, mais comme vous le dites fort bien il faut saluer toute invitation à la lecture ... et puis ce billet était l'occasion de citer quelques blogs, et Pavese.
C'est effectivement un n°1 qui va s'améliorer. le mélange des genres est voulu, de même que la cible très grand public. La difficulté résidait aussi dans l'impératif de ne pas phagocyter la revue trimestrielle qui se veut complémentaire, La presse Littéraire. En revanche, contrairement à ce qui est dit dans le post, aucun des contributeurs du magazine n'est d'abord journaliste. Tous sont écrivains, confirmés ou en devenir, ou lecteurs compulsifs. Merci pour ces encouragements.
le mélange des genres est plutôt quelque chose qui me séduit et m'intéresse ... merci pour votre message et bonne chance pour la suite (le pourcentage c'était pour rire !)
Euh... le kiosque où je suis allé ne l'avait pas. On verra tout à l'heure, quand j'irai au Panthéon. Je vous tiens au courant.
Alors que j'étais dans les premiers à en parler, dès le 22, c'est un comble quand même ! Ceci dit, je ne suis pas sûr du tout d'en dire du bien... Vaut peut-être mieux que je ne le trouve pas, non ? Ou alors, Christine me prêtera le sien après-demain...