le fil de notre labyrinthe
Par cgat le vendredi 8 décembre 2006, 00:06 - blogs et internet - Lien permanent
Le journal intime n'est prolixe que sur les choses un peu impersonnelles, et n'est pas exact ni complet dans les sujets intimes, du moins un journal masculin. Des pages non destinées à la flamme en deviennent discrètes. Et d'ailleurs une sorte de gêne et de pudeur particulière empêche un homme de parler avec grâce ou même de parler de ses émotions les plus cachées. Nous agissons à l'inverse du romancier, qui développe, agrandit, met en relief les sentiments mystérieux de ses personnages ; nous voulons plutôt dépister la curiosité possible du prochain tout en conservant le fil de notre labyrinthe.
Henri-Frédéric Amiel, Journal, 16 juin 1866
On peut consulter en ligne un site sur Henri-Frédéric
Amiel, qui comporte une page « Amiel et le
blog », et qui a annonce l'ambitieux projet de numériser et de mettre en ligne l'exemplaire et
volumineux Journal d'Amiel ; dans la page « Ce qu'ils en pensent », est intéressant notamment ce qu'écrit Philippe
Lejeune :
« (...) la numérisation pourrait remédier aux insuffisances de l'édition
actuelle : on pourrait réintégrer les journaux de vacances qu'Amiel avait
maintenus à l'écart, et qui font des trous horribles dans la trame de son
journal... (...)
Mon enthousiasme montant encore, je vois à l'horizon une oeuvre virtuelle
gigantesque dont jamais Amiel n'aurait pu rêver, un labyrinthe, à laquelle son
écriture fragmentaire et simultanément multiple se prête merveilleusement, un
hyper-Amiel total !...
Dans tous les cas, il ne s'agit pas de simplement numériser l'édition en douze
volumes, ça manquerait vraiment d'imagination, mais d'en faire le socle d'une
construction beaucoup plus ambitieuse et qui serait, tout en restant absolument
fidèle à Amiel, une création totalement originale, sans équivalent.
(...) »