spiraliser le monde
Par cgat le mardi 20 mars 2007, 00:02 - citations - Lien permanent
Le néogâteux gélatineux ne rit jamais. Avec condescendance, il jette dans la
même opprobre la modernité qui n'est que bougisme et l'éloge de la jeunesse qui
n'est que fasciste. Pour se dédouaner d'être réactionnaire, ce contorsionniste
enfonce avec rage les portes ouvertes en affirmant qu'il n'y a pas de progrès
en art, pour mieux masquer sa haine du neuf. Et pas de progrès en morale pour
justifier son incapacité à la création. Il hurle les cheveux en l'air qu'il
faut arrêter le train du renouveau qui écrase tout sur son passage. Il est prêt
à se jeter sur les rails. Retenez-le, mes amis !
Assez de l'absurdité de la technique toute-puissante avec ses machineries
maléfiques, ses clones nucléaires et ses puces génétiques qui démangent le
monde et rendent les hommes étrangers à eux-mêmes.
Daniel Accursi, Le néogâtisme gélatineux (Gallimard, L’Infini, 2007, p. 21-22)
« Le grand secret est là : la pensée se fait dans la bouche »
(Tzara).
Les idées débouchent non pas du cogito cartésien ou de l'inconscient freudien
mais de la bouche. Bouche de cratère, bouche de métro, bouche d'égout, bouche
de cheval, bouche à bouche. Débordante, déconnante, voltigeante.
Picabia l'a dit : « Notre tête est ronde pour permettre à la pensée
de changer de direction. »
La pensée n'est pas une ligne droite, une chaîne à la Descartes ou un moule
kantien, mais une ronde endiablée comme dans un film de Max Ophuls. Elle danse,
rock'n-rolle d'une idée à l'autre, fait des farandoles et des arabesques.
Légère, aérienne, insouciante, insolente. Loin de cet esprit de sérieux qui
assassine la vie. Cercle joyeux donc. En fait, c'est une spirale ubuesque qui
monte comme un escalier en colimaçon et spiralise le monde.
Une spirale non pas pour aller quelque part, comme l'affirme toute la
philosophie, obsédée par les points d'arrivée, les destinations, les finalités,
les buts, les tout-le-monde-descend, mais Nulle Part, « là où il y a des
arbres au pied des lits et de la neige blanche dans le ciel bleu »
(Ubu).
Daniel Accursi, Le néogâtisme gélatineux (Gallimard, L’Infini, 2007, p. 99)
Commentaires
il est amusant cet homme, avec son discours hyper-représentatif de ce néologisme qu'il se targue de "dénoncer"....
chercheur en pataphysique...ha bon; et tout ça pour pondre une réaction aux réacs? ha bon... c'est pas mal, finalement, en terme de créativité...
citer picabia, très bien, encore faudrait-il déjà avoir observé le mouvement de la pensée avant que d'évoquer un sujet qu'on n'appréhende que très médiocrement... ce serait préférable au fait de citer une ânerie, fut-elle une ânerie rock'n'roll.
enfin, sourions à l'aimable distraction confuse de la néopataphysique gélatineuse.
daniel,
sérieusement, essaie plutôt d'écrire des poèmes, ça t'évitera le ridicule du pompeux patapérorant...
si écrire des poèmes évitait le ridicule et le pompeux pérorant, ça se saurait ...
écrire des poèmes permet beaucoup de choses, très chère, comme savoir tendre un bâton pour se faire battre, histoire de mettre en relief les réelles motivations des modérations de commentaires...entre autres choses.
mais il est vrai que la confusion volontaire n'apprécie pas réellement les actes amusés de l'innocence lucide.