épars en molécules
Par cgat le jeudi 29 mars 2007, 00:27 - citations - Lien permanent
sans oublier, cité par Jean-Pierre Enjalbert (Qui est vivant ?, Verticales, 2007, p. 53), le toujours vivant Diderot :
Le sentiment et la vie sont éternels. Ce qui vit a toujours vécu et vivra sans fin. La seule différence que je connaisse entre la mort et la vie, c'est qu'à présent vous vivez en masse, et que dissous, épars en molécules, dans vingt ans d'ici vous vivrez en détail.
Denis Diderot, Lettre à Sophie Volland, 15 octobre 1759
Commentaires
je me demande si mes détails seront plus satisfaisants que ma masse. Mais si frère Diderot le dit
à vrai dire, je ne suis pas du tout certaine non plus de me satisfaire d'exister éparse en molécules ...
il reste donc deux options : travailler (après pas mal de frères humains qui avant moi ont vécu) à la résignation ou bien espérer que le clonage et le copier-coller de cerveau progressent très vite !
Voilà qui donnera à penser à ceux qui ont déjà l'impression de vivre "épars".
J'ai lu le petit opuscule de Verticales... A ce propos, tous leurs auteurs bien vivants n'y figurent pas : je vous signale donc un ouvrage d’une centaine de pages, paru en janvier chez Verticales, « Tuez-moi » de Lionel Marek. C’est un court roman qui laisse le lecteur sans souffle, une sorte de soliloque à suspense qui se lit d’une traite. L’histoire d’une vieille fille juive (cela a son importance), aigre et agressive face à celui qui prétend avoir tué la sœur qu’elle aimait. Cela donne un huis clos percutant, voire dérangeant. L’écriture est magnifique.