Ce n'est pas la première fois que je me dis que Les Inrocks (dont je partage par ailleurs souvent les goûts en matière de littérature) sont singulièrement frileux (voir leur site !) et d'une totale mauvaise foi concernant internet ; cet article caricatural intitulé « Pourquoi tu blogues ? » le démontre une fois encore :

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C’est fou comme, depuis peu, éditeurs ou critiques sont pris du besoin irrépressible de se répandre sur la toile. Alors qu'ils ont souvent pignon sur rue, voire sur page. Alors pourquoi ? Option n°1 : la promotion. De soi, par exemple. Critique ou éditeur, c'est trop dur comme métier. Votre tête, votre petite vie, tout le monde s'en fout. Le blog répare cette injustice : vous avez votre page à vous, vos écrits ne sont pas parasités par ceux de vos manants de collègues - pour les critiques - ou d'écrivains - pour les éditeurs. Vous disposez enfin de toute la place que vous méritez pour vous exprimer vraiment. Des exemples : Christian Sauvage, qui raconte des anecdotes palpitantes. Ou Pierre Assouline, qui doit trouver qu'il manque de tribune depuis qu'il n'est plus à Lire pour partager toutes les pensées qui l'agitent, et chronique jour après jour ses lectures, ou ressasse ses obsessions, comme récemment ses attaques réacs contre le Festival d'Avignon. Dans cette catégorie des blogs promotionnels, on trouve aussi ceux d'écrivains et d'éditeurs qui voient leur petite page perso comme un outil de communication. Un marketeux a dû leur expliquer que le blog, c'était l'avenir, le meilleur moyen de faire exploser les ventes. Alors ils s'astreignent à alimenter péniblement leur site - récits de salon, critiques des autres éditeurs, recension des retombées presse... - et c'est ennuyeux à mourir (voir le blog des éditions Héloïse d'Ormesson). Option n°2 : la révolte. Ce sont les sites de ceux qui, sous prétexte qu'ils changent de support, se prennent d'un seul coup pour des rebelles. Dans ce domaine, la blague du moment (jeresisteatout.overblog.fr) est animée par trois personnes qui se disent à « des positions « clés » dans le petit milieu parisien de l'édition ». Cachées derrière des pseudos, elles prétendent révéler enfin « la vérité » sur le dit milieu. Ça donne, en gros, du persiflage sur les attachées de presse et des critiques méchantes sur Gonzague Saint-Bris. Atterrant et fascinant de couardise. Dans la même veine, on trouve le blog littéraire sans doute le plus connu, celui de Didier Jacob. Le critique du Nouvel Obs y dézingue à tout va, tape sur les confrères (lnrocks compris) avec une violence inouïe, et pourfend leur médiocrité. Saine ambition. Mais on ne comprend pas très bien pourquoi il choisit le web pour assassiner le dernier Beigbeder après s'être montré poliment circonspect dans les pages de son journal. À croire que le courage serait soluble dans le papier. Ce que les blogs permettent, c'est de se planquer sur la toile ou derrière des pseudos pour dire ce qu'on pense « vraiment ». Pas joli, joli… mais c'est peut-être cette lâcheté qui dit, au final, la vérité sur un certain nombre d'individus de ce petit milieu.
Raphaëlle Leyris (Les Inrockuptibles, 608, 24 juillet 2007)

Pour être plus positive, je conseillerai un nouveau blog d’éditeur, assez réussi, celui des éditions Léo Scheer, et d'autres plus anciens : les bloc-notes de Lekti-écriture.