cadastre_de_belinda.jpg

Écrire n’a rien à voir avec signifier, mais avec arpenter, cartographier, même des contrées à venir.

Si la carte s’oppose au calque, c’est qu’elle est tout entière tournée vers une expérimentation en prise sur le réel. La carte ne reproduit pas un inconscient fermé sur lui-même, elle le construit. (…)
La carte est ouverte, elle est connectable dans toutes ses dimensions, démontable, renversable, susceptible de recevoir constamment des modifications. Elle peut être déchirée, renversée, s’adapter à des montages de toute nature, être mise en chantier par un individu, un groupe, une formation sociale. On peut la dessiner sur un mur, la concevoir comme une œuvre d’art, la construire comme une action politique ou comme une médiation. (…)
Une carte a des entrées multiples, contrairement au calque qui revient toujours « au même ». Une carte est affaire de performance, tandis que le calque renvoie toujours à une « compétence » prétendue.

Gilles Deleuze et Félix Guattari,
Mille Plateaux (Capitalisme et schizophrénie 2) (Minuit, 1980, p. 11 et p. 20)

::: d'autres cartes (pleines de récits) dans deux blogs : serial mapper et strange maps
::: quant au « Cadastre de Belinda » (ci-dessus) je l'ai trouvé là.