quelque chose de très compliqué
Par cgat le mardi 4 mars 2008, 01:01 - essais - Lien permanent
Or voici que quelqu’un (que je n’identifie pas dans le rêve, mais à qui je me sens très redevable dans la réalité) me prend à l’écart pour me dire : « C’est pourtant bien simple. Il suffit de montrer que le désir est quelque chose de très compliqué, ou plutôt de très complexe. On ne désire jamais quelque chose, mais une pluralité de choses. Évoquez en passant Deleuze et concluez avec Balzac. Le début ? Eh bien, il n’y a qu’à parler du Combray de Proust, de la petite madeleine ». Le curieux est que tout cela était assez précis et aisément déchiffrable, contrairement à ce qui se passe ordinairement dans les rêves. C’est pourquoi, sitôt réveillé, je me précipite à ma table et retranscris le plan de mon ami inconnu.
Clément Rosset, La Nuit de mai (Minuit, « Paradoxe », 2008, p. 8)
Écho de la « Nuit » pascalienne (qui n'était pas de mai mais de novembre, si je me souviens bien) ? ou antidote à sa très sombre Route de nuit (Gallimard, 1999) ? Ce très court livre de Clément Rosset est étrange et quelque peu énigmatique, à l'image de son bel Avant-propos en forme de récit de rêve.
Commentaires
Je me permet de répondre ici à ce qui se dit sur teXtes car mon commentaire est en attente de modération (il contient des liens) et je ne voudrais pas passer pour un mal polit.
Le « troll » est une réponse à François et son « Je vois via Linux le temps que ça peut mettre à se fabriquer et venir ».
Sur internet un troll est un sujet soumis à controverse et à propos duquel la discussion est plus ou moins inutile.
Comme, par exemple — gros trolls — d’aller dire sur teXtes : « le livre électronique c’est nul ». Ou à un linuxéen « microsoft c’est génial ».
Voilà, désolé de cette confusion et merci d’effacer se message une fois son office rempli.
pas de problème ... surtout si je n'étais pas visée !.. et puis cela m'a permis de découvrir votre blog
plutôt que d'effacer votre commentaire, j'ajoute ici un lien vers l'intéressante (quoiqu'un peu technique!) discussion à laquelle vous faites allusion :
http://www.archicampus.net/wordpres...
où l'on voit que l'édition électronique est aussi "quelque chose de très compliqué" !
Pour la nuit de Pascal c'était le lundi 23 novembre 1654, jour de Saint Clément, pape et martyr.
Autre nuit d'insomnie en 1658, il médita divers problèmes posés par la roulette (clotoïde) qui avait résisté à Galilée, Descartes, Fermat, Torricelli… Pascal avait trouvé plusieurs démonstrations sur lesquelles avaient achoppé tous les grands esprits du temps. Il décida de soumettre anonymement le problème à tous les géomètres d'Europe, sous la forme d'un concours. La clôture étant fixée en octobre 1658. Le premier prix était de quarante pistoles, le second de vingt. Personne n'ayant résolu le problème, Pascal publia triomphalement les résultats, en février 1659, dans un petit ouvrage qu'il finança… grâce aux 60 pistoles qu'il n'avait pas eu à débourser !