l'imprévisible circulation du sens
Par cgat le mardi 13 mai 2008, 00:16 - écrivains - Lien permanent
Un récit vrai...
J’ai toujours vu et vécu les événements de
la vie comme des signes de ponctuation ; ils
n'étaient pas eux-mêmes des chapitres de l'histoire,
ces moments neufs, fils du hasard, ou ces étapes
obligées d'un scénario déjà écrit, mais les
scansions, brèves ou longues pauses, brusques sursauts,
nœuds, trouées, les signes donc, grâce auxquels se liait,
et peut-être se lirait, inconnue, une histoire ;
les creux les bosses révélant la chair jusque-là
invisible d'une vie s'inventant, que jamais,
tant qu'elle ne serait pas écrite, taillée, nue,
recomposée. tant qu'elle ne serait pas livrée
à l'imprévisible circulation du sens, je
ne pourrais signer et nommer ainsi - mon histoire.
Florence Pazzottu, La Tête de l’Homme (Seuil, Déplacements, 2008, p. 109)
Comment transformer une agression - banale pour les autres ; inacceptable pour celle qui l’a subie - en une suite subtilement composée de poèmes en prose de 13 syllabes, qui parle de soi - et des autres.
Florence
Pazzottu est née le 9 novembre 1962 à Marseille.
Elle a publié auparavant :
- Les heures blanches : roman (Manya, 1992)
- L’Accouchée (récit) (Comp’Act, 2002)
- « Vers ce qui manque », dans Venant d’où, 4 poètes (Flammarion,
2002)
- L’inadéquat (le lancer crée le dé) (Flammarion, Poésie,
2005)
- « l’impossible (une archéologie) » (Inventaire/invention, 2007)
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