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Pour rebondir sur cette affirmation d'Arno Bertina, un petit écho d'une polémique qui n'est pas sans rapports : j'ai signalé incidemment il y a quelque jours un billet d'Alexandra (''Buzz littéraire'') qui a depuis donné lieu à une explosion de commentaires, découverte grâce à un ricochet de Maxence (''Mille feuilles'').
M'étonne l'acharnement mis par nombre des intervenants à s'opposer à ce que des ponts existent entre science-fiction et « littérature générale » (terme vide s'il en est) et à inventer, pour éviter à tout prix que les deux se mélangent, des catégories intermédiaires ; me surprend ce refus des uns et des autres de lire, voire de simplement feuilleter, des livres n'appartenant pas au genre qu'il soutiennent.

Sans doute les réactions épidermiques de certains tenants de la science-fiction sont elles dues au fait que le genre a été durant quelques décennies considéré comme un sous-genre, sans doute certaines réactions de leurs adversaires montrent-elles que des a priori existent malheureusement encore. Il est peut-être utile toutefois de rappeler que la notion de science-fiction est assez récente, plus récente encore sa « ghettoïsation » et que la science-fiction a été promue en France au début des années 50 par Boris Vian et Raymond Queneau.

Le roman a toujours été un genre ouvert, qu'il devient aujourd'hui de plus en plus difficile de cloisonner en sous-genres aux frontières étanches. Sans être spécialiste de science-fiction, j'en lis beaucoup, et il me plait que, de plus en plus, les romanciers d'aujourd'hui (nourris tout autant par la lecture de Duras que par celle de Philip K. Dick - ainsi que par les images de 2001 Odyssée de l'espace, Star trek ou Matrix) fassent du roman un genre « poreux » où les thèmes généralement réservés à la science-fiction introduisent du « courant d'air » : même si ces romans ne sont pas tous réussis, le frottement des genres est souvent fructueux et donne parfois lieu à des étincelles.