l'auteur est mort
Par cgat le dimanche 4 février 2007, 23:36 - édition - Lien permanent
Comme institution, l'auteur est mort : sa personne civile, passionnelle, biographique, a disparu ; dépossédée, elle n'exerce plus sur son œuvre la formidable paternité dont l'histoire littéraire, l'enseignement, l'opinion avaient à charge d'établir et de renouveler le récit : mais dans le texte, d'une certaine façon, je désire l'auteur : j'ai besoin de sa figure (qui n'est ni sa représentation, ni sa projection), comme il a besoin de la mienne (sauf à « babiller »).
Roland Barthes, Le Plaisir du texte (Œuvres complètes, Seuil, 2002, tome IV, p. 235)
Sous le titre « qu'est-ce qu'un auteur ? » (qui était déjà celui d'une conférence célèbre de Michel Foucault en 1969), François Bon rend compte sous forme de cut up d'une table ronde organisée par le Centre National du Livre, et aujourd'hui consultable en ligne, sur la « Situation des auteurs de l’écrit » . Cela commence très fort, par l'axiome : « Les auteurs ne sont éventuellement victimes de rien d’autre que de leur propre choix de vivre exclusivement de leur art. »
Découvert au passage : Fabula propose en ligne, sous le même titre, un cours historique d'Antoine Compagnon riche en pistes et citations.
Commentaires
Merci pour le lien vers ruines et le cours de compagnon
Nous, lecteur(trice)s, savons tous ce qu'est un auteur : quelqu'un sans qui notre vie serait une peau de chagrin...
En ce début du XXIè siècle, ne pas oublier les auteurs de sites et de blogs littéraires qui fouillent, inventent, "remue" ent !!!
merci, Tlön et Françoise Granger, pour votre passage par ici...
Très bon blog où est donnée prise de notes du séminaire de Compagnon sur Proust (en cours) :
http://vehesse.free.fr/dotclear/ind...