Comme institution, l'auteur est mort : sa personne civile, passionnelle, biographique, a disparu ; dépossédée, elle n'exerce plus sur son œuvre la formidable paternité dont l'histoire littéraire, l'enseignement, l'opinion avaient à charge d'établir et de renouveler le récit : mais dans le texte, d'une certaine façon, je désire l'auteur : j'ai besoin de sa figure (qui n'est ni sa représentation, ni sa projection), comme il a besoin de la mienne (sauf à « babiller »).

Roland Barthes, Le Plaisir du texte (Œuvres complètes, Seuil, 2002, tome IV, p. 235)

Sous le titre « qu'est-ce qu'un auteur ? » (qui était déjà celui d'une conférence célèbre de Michel Foucault en 1969), François Bon rend compte sous forme de cut up d'une table ronde organisée par le Centre National du Livre, et aujourd'hui consultable en ligne, sur la « Situation des auteurs de l’écrit » . Cela commence très fort, par l'axiome : « Les auteurs ne sont éventuellement victimes de rien d’autre que de leur propre choix de vivre exclusivement de leur art. »

Découvert au passage : Fabula propose en ligne, sous le même titre, un cours historique d'Antoine Compagnon riche en pistes et citations.