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J'ai la mauvaise habitude d'aller voir les expositions à la dernière minute : il est donc aujourd'hui trop tard pour aller voir à la Fondation Cartier les installations de Tabaimo, de son vrai nom Ayako Tabata, née en 1975 à Hyogo.

Les trois installations proposées (quatre autres sont présentées grâce à des vidéos) mettent en scène des films d’animation à l’atmosphère très singulière, qui ont la particularité d’être dessinés à la main et d’unir les couleurs et certains thèmes des estampes du 19ème siècle à la technologie informatique. Dans Japanese Commuter Train (2001) le spectateur pénètre le décor banal des wagons d’un train de banlieue où se déroulent des scènes d'une inquiétante étrangeté : une femme s'envole par la fenêtre, des bras trop entreprenants sont coupés comme des queues de lézard, des passagers transformés en sushis, etc. ; dans Haunted House (2003), il peut s’adonner au plaisir du voyeurisme en promenant son regard, à travers une longue vue, sur les façades et fenêtres anonymes d’une ville. J'ai trouvé ces expériences émouvantes et troublantes, d'autant qu'à la sortie le boulevard Raspail nocturne exposant les larges baies vitrées de ses ateliers d'artistes transformés en appartements bourgeois permettait de poursuivre l'observation voyeuriste.

Dans sa Boîte à images, KA, même s'il se montre un peu critique, décrit ces œuvres de manière approfondie (comme à son habitude), et en propose de nombreuses reproductions.