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Pour revenir à nos candidats d’aujourd’hui, sans quitter la dérision (salutaire!), il y a le numéro double spécial Présidentielles que la revue littéraire Inculte fait paraître en ce début du mois de mars, et dont un slogan-valise barre la couverture campagnarde : « Changer tranquillement la France de toutes nos forces, c’est possible ».

Inculte a décidé de traiter les Présidentielles comme si elles avaient déjà eu lieu, ce qui donne un « Journal de campagne » (du 22 mars au 22 avril) riche en scandales, coups de théâtre et révélations (que je ne déflorerai pas), le compte-rendu du débat télévisé de l'entre-deux tours, les résultats et le gouvernement composé par l’élu(e) des français, des fiches sur les candidats et les « grands absents » de l’élection, ainsi que plusieurs textes d’ « éclairage », parmi lesquels je recommande « Un mois de campagne sur la blogosphère. Une immersion avec Loïc Le Meur » de Xavier Tresvaux (p. 125-133) et « Nos néo-cons à nous » de François Bégaudeau (p. 147-152) :

4. (...) Evidemment la démarche participative de madame Royal ne pouvait en aucun cas satisfaire ces tenants de la nécessité pour un pays d'avoir à sa tête (chef en vieux français) un chef (tête en vieux français) doté d'une vision. D'une vision comme Jeannne d'Arc en eut une, ou encore Aimé Jacquet en 94 lorsqu'il décide de rappeler Laurent Blanc en équipe de France. Bref un Bonaparte, un de Gaulle, ou un Mitterrand, comme sans doute ne le nieraient pas les mitterrandistes ralliés, comme Sevran, à ce Sarkozy en qui tous ont discerné une âme de grand homme. Même si ce fut un peu dur au début car le grand homme est petit, et finalement pas si gros à part au niveau du cul. Mais il fallait voir ce qu'il y avait en face. Même en cherchant des heures, on aurait trouvé peu de testicules dans la culotte de Madame Royal.
5. On aime les gens qui en ont, donc. (p. 150)