boucles et nœuds
Par cgat le mardi 3 juillet 2007, 01:27 - blogs et internet - Lien permanent
::: la nuit remue, suite : pour lire le point de vue d'Emmanuelle Pagano et remercier remue.net d'avoir cité lignes de fuite dans la nuit remua et mis en ligne « demeure le corps », le video livre de Philippe Rahmy, accompagné d'un texte de François Bon
:::: dans libr-critique, Philippe Boisnard propose des vidéos des lectures d'Expoésie (à Périgueux) : Olivier Cadiot, Katalin Molnar, Julien Blaine, etc.
::: de l'idiorythmie appliquée à la lecture : le concept de Barthes illustré par Berlol (qui lit un peu lentement à mon goût !) et Jenbamin (qui lui se vante d'avoir lu la Recherche « au pas de charge » entre le 9 avril et le 17 juin !)
::: bonne nouvelle pour les membres de l'ADLLQH : il y aura 727 nouveaux romans à lire à la rentrée prochaine. Tandis que les écrivains travaillent leur mental, il n'est pas très gentil de la part de Livres Hebdo de titrer son édito « Tri sélectif » !
::: entendu à Paris : le principe de la « brève de comptoir » importé dans un blog
::: enfin un site pour parcourir la toile pas à pas à partir d'une url : walk2web ... j'avoue ne pas très bien comprendre comment ça marche, mais c'est très rigolo comme jeu
Commentaires
mouaif... pas de quoi se vanter en fait... si j'avais pu j'aurais étalé dans le temps plus ; d'aileurs promis juré pour la prochaine relecture je prends mon temps.
en cas de problème pendant promenade walk2web, ne pas hésiter à consulter un plan :
http://www.perdu.com/
je l'avais bien compris comme ça !
je me moque, mais je ne l'ai jamais lue ainsi, du début à la fin, la Recherche : je l'ai abordée dans le désordre, souvent sur le mode fragmentaire, avec reconstitution progressive du tableau lacunaire, et nombreuses relectures en zig-zag
et maintenant il est à jamais trop tard pour une telle lecture neuve, pour une découverte des épisodes dans l'ordre souhaité et je le regrette un peu : je me console en me disant que l'ordre final (qui d'ailleurs n'aurait pas forcément été l'ordre définitif) n'est pas non plus l'ordre d'écriture
en tout cas vous avez tout à fait raison de considérer que cette question du fragment et de la composition est centrale chez Proust (comme chez Claude Simon, par exemple)
merci en tout cas pour le parcours des clairs de lune proustiens que vous offrez là :
http://www.tache-aveugle.net/spip.p...
merci également pour le perdu.com qui est une parfaite transition vers mon billet de ce soir
dans le cas de la Reherche, je crois qu'une première lecture dans l'ordre est plutôt une bonne idée : j'avais beau connaître à l'avance quelques uns des « événements », j'ai réussi à me faire prendre par surprise à plusieurs reprises. Ca m'a d'autant plus plu que mon approche première du littéraire n'est en général pas du tout le « qu'est-ce que ça raconte »... J'ai bien aimé me faire prendre comme ça au jeu malgré moi. Ceci dit il est évident que l'intérêt de la Recherche n'est pas dans la « trame narrative ». Vive la lecture fragmentaire !
Néanmoins : le parcours dans l'ordre permet aux figures de se former puis de se dissoudre, d'être oubliées avant de ressurgir (l'oubli, c'est la condition nécessaire pour avoir un phénomène « auratique » — cf. W. Benjamin et T.W. Adorno sur le conept d'« aura », sur mon site j'ai commencé à mettre deux ou trois trucs sur le sujet, ça va se compléter peu à peu).
Dès la seconde lecture on a perdu on bout de sa naïveté : justement les clairs de lune par exemple, quand on a fait tout le parcours on sait que Proust met fortement à distance le pathos lyrique (sans pour autant le rejeter complètement : il faut du coup manœuvrer finement), et dès les premiers on ne se fait plus avoir. (Quoique : pour se faire avoir par Legrandin, de toute façon, fallait être bien naïf !)
Bonheur pourtant, même quand depuis le premier tome on traque le clair de lune (et c'est à peine si on n'éclate pas de rire à chacune de ses apparitions, de ce rire franc par lequel on reconnaît un ami, mais aussi par lequel on lui dit : doucement, on ne me la fait pas..), bonheur de se faire avoir quand même et d'être emporté par cette vision hallucinante d'errance dans Venise...
depuis le début, on bien compris : clair de lune = Clair de lune (Beethoven) = « maquerelle, entremetteuse ! », et l'on s'en rend bien compte, que Chateaubriand n'est en fait rien qu'une « cocotte »... Tout cela, on a bien compris, mais il suffit de se perdre (on poursuit la transition vers le billet suivant !) un peu dans Venise, et on se fait de nouveau berner (comme un jeune marcassin).
Se faire berner et en avoir conscience : plaisir double. (Décidément oui la lune appartient au monde féminin !)
(au passage : l'histoire des clairs de lune aura une suite... quelques explications pour accompagner la lecture... (c'est le pédagogue qui reprend le dessus en moi : j'essaye que mes pages ne servent pas qu'aux proustiens patentés — dont je ne suis pas —)... juste le temps que je mette les choses noir sur blanc, et ce sera en ligne)
je ne suis pas vraiment patentée non plus ... mais très tentée en revanche par les explications annoncées