si on ne s'évite pas
Par cgat le dimanche 29 juillet 2007, 00:16 - citations - Lien permanent
À plusieurs, on souffre autant, mais on le supporte moins mal, et c’est toujours autant de pris. Ainsi, l’intérêt du présent recueil de désespérances pourrait être – je dis bien pourrait être – que mon lecteur tombât, comme cela, sur celle dont il souffre à cette heure-là. Et se retrouvant avec Sophocle, Abélard, Charles Maurice de Talleyrand, Louis XVIII, de Gaulle, Malraux … ou Synésios de Cyrène pour déplorer que ceci ou cela aille si mal, peut-être se sentirait-il moins seul ?
Lucien Jerphagnon, « Avant-propos », Laudator Temporis Acti (C’était mieux avant) (Tallandier, 2007, p. 20)
Cette petite anthologie en effet réconfortante du philosophe Lucien Jerphagnon permet accessoirement de découvrir ou donne envie de relire, quelques grands pessimistes de tous les temps.
Quelques exemples :
Perfide, toujours et de toute façon
Est la nature de l'homme.
Aristophane, Les Oiseaux, v. 451-452
Je l'avais bien senti, bien des fois, l'amour en réserve. Y en a énormément.
On ne peut pas dire le contraire. Seulement, c'est malheureux qu'ils demeurent
si vaches avec tant d'amour en réserve, les gens. Ça ne sort pas, voilà tout.
C'est pris en dedans, ça reste en dedans, ça leur sert a rien. Ils en crèvent
en dedans, d'amour.
Louis-Ferdinand Céline, Voyage au bout de la nuit
Pour la conduite du peuple, tu as de surcroît toutes les autres qualités
adéquates : une voix vulgaire, une basse extraction... et tu es un voyou.
Tu as tout ce qu'il faut pour faire de la politique !
Aristophane, Les Cavaliers, v. 216-219
Tout mensonge répété devient une vérité : on ne saurait avoir trop de
mépris pour les opinions humaines.
François René de Chateaubriand, Mémoires d'outre-tombe
Rien n'est plus misérable que l'homme, entre tous les êtres qui marchent sur
la terre.
Homère, Iliade, XVII, v. 448
Chacun se fuit toujours, mais à quoi bon, si on ne s’évite pas ?
Sénèque, De la tranquillité de l’âme, II, 4
Commentaires
oaô !!! c'est un dimanche qui commence mal, espérons qu'il s'achèvera mieux ; les philosophes depuis Socrate ,sont une engeance ...
j'ai traduit pessimiste en lucide dépressif et j'ai pensé que ça s'acccmule à coté de moi mais que ces temps ci j'évite pour raisons "sanitaires"
Mais d'après les citations le pessimisme visé se limite à la gent humaine vue de l'extérieur
désolée ! je ne cherchais à déprimer personne ! d'autant que vous vous levez bien tôt pour me lire par un dimanche à la météo aussi maussade (mais sans doute pas chez vous, brigetoun)
pour ma part je suis assez d'accord avec Jerphagnon : lire des pessimistes (ou des lucides dépressifs si vous préférez) me fait sentir moins seule
comme disait Boris : il ne pleut jamais à Saint Germain des prés et la météo ne m'impressionne pas, je l'entends mais ne l'écoute pas donc quand il pleut j'ouvre mon parapluie; comme dit le Yi King ,Cgat, pas de blâme. De plus hier j'ai vu Persepolis et ce matin l'expo Gonzalez au Centre Pompidou
http://www.centrepompidou.fr/Pompid...
superbe mais aussi direz vous source de pessimisme lucide : comment expliquer que Julio Gonzalez ne soit pas un nom connu?...
ce doit être parce que je suis à la campagne : la météo y impressionne plus qu'à Saint Germain!
horreur de ce genre de livre. Et que dire du sous-titre, ironique sans doute.
Pensées broyées pour aller vite dans un désespoir de magazine.
Fais chier.
Moi, je veux voir encore Piero della Francesca.
Demain, je vous dirai ce que je suis en train de lire.
Georges de La Tour c'est bien aussi ... j'attends demain avec impatience
Pour ma part, je ne lis jamais ce genre d'ouvrage. Cela me semble encore plus inutile que du Roger-Pol Droit...
Merci de signaler cet ouvrage indispensable. J'en avais l'idée mais pas l'érudition. C'est très important de réaliser qu'on est peut-être déjà devenu un vieux con ou à tout le moins de relativiser nos ronchonneries... et quoi de mieux que de comparer avec les anciens.
Roger-Pol Droit. Je lui ai écrit, il n'a jamais répondu, c'est un malotru.
pour ma part, j'essaie de de jamais dire "je ne lis jamais ce genre d'ouvrage"
et, au delà de la facétie, j'ai toujours beaucoup aimé collectionner les citations grappillées partout dans des livres, voire des magazines, Alain (!) ; certains essais, certaines études de critique littéraires valent surtout par les citations qu'elles enchâssent ... alors pourquoi m'interdirais-je les anthologies
d'ailleurs internet et sa fameuse sérenpidité sont une source inépuisable de jubilation en la matière : citations découvertes par hasard, citations identifiées grâce à google, citations réenchâssées dans les textes dont elles étaient extraites, citations proposées par mes blogs préférés, etc...
Les Hauts de Hurlevent.
Je vous en reparlerai. Mais bon, Bataille, R. Bellour le font dans la préface.
Mais parfois je ne veux plus lire, c'est trop... trop... douloureux, non pas douloureux, c'est un mot de femme (je sens que je me fais des amis ici et là), oh je ne sais pas et ce Linton qui n'est bon à rien, pâle, et qui ne voit rien. C'est mon feuilleton de l'été que je relis après des années, autant dire que je découvre. Oui, mon feuilleton. Je ne veux pas lire mais je le lis. Ah lala.
Toujours hors sujet mais bon.
normal, c'est un livre de femme ...
quant aux hors sujet pas de pbs : je ne sanctionne pas les lignes de fuite !