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Certainement, il ne faut pas croire qu'il suffise de modifier sa condition économique pour que la femme soit transformée : ce facteur a été et demeure le facteur primordial de son évolution ; mais tant qu'il n'a pas entraîné les conséquences morales, sociales, culturelles, etc. qu'il annonce et qu'il exige, la femme nouvelle ne saurait apparaître ; à l'heure qu'il est elles ne se sont réalisées nulle part, pas plus en U.R.S.S. qu'en France ou aux U.S.A.; et c'est pourquoi la femme d'aujourd'hui est écartelée entre le passé et l'avenir ; elle apparaît le plus souvent comme une « vraie femme » déguisée en homme, et elle se sent mal à l'aise aussi bien dans sa chair de femme que dans son habit masculin. Il faut qu'elle fasse peau neuve et qu'elle se taille ses propres vêtements. Elle ne saurait y parvenir que grâce à une évolution collective.

Simone de Beauvoir, Le deuxième sexe (1949)

Parce qu’on n’imagine pas un numéro spécial du NouvelObs avec en couverture les fesses de Sartre … nous sommes en 2008, l'U.R.S.S. n'existe plus, mais ce n’est pas encore gagné, petites sœurs ... le pire est que sans doute l'intention est « bonne » : montrer qu'on peut être intellectuelle et « bien foutue » (expression entendue tout à l'heure) !

Colloque du centenaire

post-scriptum à l'usage de ceux qui ne liraient pas les commentaires :

la photographie d'Art Shay (disponible ici) a, circonstance aggravante, été dûment retouchée, comme le démontre l'analyse magistrale de Philippe De Jonckheere.
post-scriptum au post-scriptum : lassitude ...
post-scriptum 3 : un entretien, non moins magistral